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Mit brennender Sorge
Mit brennender Sorge (en allemand, traduit par Avec une vive inquiétude) est une encyclique qui condamne le néo-paganisme au fondement du national-socialisme. Publiée le 10 mars 1937, elle est lue le 21 mars, dimanche des Rameaux et diffusée dans la presse le 22 et dans les églises.
Sommaire
Contexte
Le 20 juillet 1933, après plusieurs années de négociations, Pie XI avait signé avec Hitler un concordat garantissant certains droits à l'Église catholique, en particulier en matière d'enseignement confessionnel. Très vite cependant, les nazis ne respectent pas leurs engagements. Lors de la Nuit des Longs Couteaux, des dirigeants d'organisations catholiques sont tués. Les persécutions démarrent ensuite. Le cardinal Pacelli, futur Pie XII (alors Cardinal secrétaire d'État), adresse en vain, de 1933 à 1939, 45 notes de protestations au gouvernement allemand.
L'encyclique fait également miroir à Divini Redemptoris, datée du 19 mars, condamnant le communisme comme « intrinsèquement pervers ».
Contenu
Adressée aux évêques allemands, et exceptionnellement rédigée en allemand pour faciliter sa diffusion et être lue dans les églises de ce pays (les encycliques sont presque toujours rédigées en latin), l'encyclique traite de la « situation religieuse dans l'Empire allemand », aux termes de son sous-titre. Elle déplore les violations du concordat du 20 juillet 1933 et condamne la doctrine nazie comme fondamentalement antichrétienne. En particulier, elle récuse le culte de la race et de l'État.
Signée par Pie XI, l'encyclique a été préparée en secret par les cardinaux Pacelli et Faulhaber, ce dernier étant archevêque de Munich. Afin de ne pas être interceptée par la Gestapo, elle fut transmise secrètement en Allemagne.
Conséquences
Suite à cette encyclique, des persécutions anti-catholiques prennent place en Allemagne. En mai 1937, 1 100 prêtres et religieux sont jetés en prison. 304 prêtres sont ensuite déportés à Dachau en 1938. Enfin, les organisations catholiques sont dissoutes, et l'école confessionnelle interdite, les évéchés de Munich, Fribourg et Rottenburg sont saccagés par la Gestapo.
Extrait
Quiconque prend la race, ou le peuple, ou l'État, ou la forme de l'État, ou les dépositaires du pouvoir, ou toute autre valeur fondamentale de la communauté humaine - toutes choses qui tiennent dans l'ordre terrestre une place nécessaire et honorable,- quiconque prend ces notions pour les retirer de cette échelle de valeurs, même religieuses, et les divinise par un culte idolâtrique, celui-là renverse et fausse l'ordre des choses créé et ordonné par Dieu : celui-là est loin de la vraie foi en Dieu et d'une conception de la vie répondant à cette foi.
Seuls des esprits superficiels peuvent tomber dans l'erreur qui consiste à parler d'un Dieu national, d'une religion nationale ; seuls ils peuvent entreprendre la vaine tentative d'emprisonner Dieu, le Créateur de l'univers, le Roi et le Législateur de tous les peuples, devant la grandeur duquel les Nations sont « comme une goutte d'eau suspendue à un seau » (Is., XL, 15) dans les frontières d'un seul peuple, dans l'étroitesse de la communauté de sang d'une seule race.
C'est pour quiconque confesse le Christ un devoir de dégager nettement sa responsabilité, de libérer sa conscience de toute coopération à une telle machination et à une telle corruption.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Concordat du 20 juillet 1933 ;
- Déclaration de Barmen
- Pie XI, Pie XII
- Église catholique d'Allemagne face au nazisme
- Église luthérienne d'Allemagne face au nazisme
- Consistoire israëlite d'Allemagne face au nazisme
- Kirchenkampf
Liens externes
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