- Michael von Graffenried
-
Michael von Graffenried, né à Berne le 7 mai 1957, est un photographe suisse.
Sommaire
Parcours artistique
Il se fait d'abord connaître dans son pays en travaillant sur sa ville natale, notamment sur le Palais fédéral, où ses photos de parlementaires assoupis ou pris dans des poses peu flatteuses lui assurent une réputation d'insolence. La spécialiste américaine Vicki Goldberg note son humour et son sens du décalage en 1991 dans le New York Times [1].
C'est son travail sur l'Algérie qui assied sa réputation sur le plan international. Pendant dix ans, il voyage régulièrement dans ce pays en proie à la guerre civile, où il prend des photos avec un vieil appareil panoramique posé sur le ventre, qu'il actionne sans utiliser le viseur. Son travail panoramique fait l'objet de plusieurs ouvrages et d'une exposition à la Villette en 1998, avant d'être présenté à Alger en 2000. Il a également co-réalisé, avec le réalisateur Mohammed Soudani, le film Guerre sans images Algérie, je sais que tu sais[2] qui le voit repartir à la recherche d'Algériens photographiés pendant la guerre civile. En 2002, le film est présenté au Festival du film de Locarno[3].
Michael von Graffenried, qui a toujours refusé d'intégrer une agence ou une rédaction, a d'abord travaillé pour la presse. Ses photos ont été publiées dans de nombreux journaux et magazines, en Suisse comme à l'étranger, parmi lesquels Géo, Libération, Le Monde, Paris Match, Le Temps, Newsweek, The New York Times, etc.
Il a ensuite bifurqué vers une approche plus conceptuelle de la photographie. Il a ainsi fait accrocher sur des panneaux publicitaires de Suisse des photos panoramiques en grand format de travaux sur la drogue (CocaineLove) et le Cameroun (Eye on Africa).
Il n'hésite pas à utiliser sa notoriété pour s'exprimer sur le plan politique. Il s'est ainsi prononcé contre la votation anti-minarets votée par le peuple suisse le 29 novembre 2009[4][réf. insuffisante].
En 2010, il a reçu le prestigieux prix allemand Dr Erich Salomon, décerné par la Deutsche Gesellschaft für Photographie[5]. La même année, il fait l'objet d'une double exposition à Paris, à la MEP[6][Quoi ?] où ses travaux thématiques sur les États-Unis (Our Town), l'Algérie, Londres, les nudistes et les toxicomanes sont rassemblés sous le titre Outing, et à la Esther Woerdehoff[7] qui présente son travail sur le Cameroun[8].
Récompenses
- 1989 : prix du World Press Photo pour Les artistes de Moscou ramenés du purgatoire soviétique par la Perestroïka[8].
- 2006 : nommé chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres
- 2010 : prix Dr. Erich Salomon de la Deutsche Gesellschaft für Photographie e. V. (DGPh)
Publications choisies
- Swiss image, Bern : Benteli, 1989 (OCLC 23925554)
- Swiss people, Le Mont-sur-Lausanne : J. Genoud, 1991 (OCLC 80809652)
- Soudan. La guerre oubliée, Bern : Benteli, 1995 (OCLC 75557675)
- Nu au Paradis, Paris : Editions Falguière, 1997 (OCLC 38275680)
- Algérie : photographies d'une guerre sans images, Paris : Hazan, 1998 (OCLC 40760017)
- The Eye of Switzerland : 15 years of Swiss Press Photo, Wabern-Bern : Benteli, 2005 (OCLC 71255254)
- Cocaine Love, Benteli, Wabern, 2005 (OCLC 58602649)
- Eye on Africa, Basel, Schwabe Verlag, 2009 (ISBN 9783796525827)
Notes et références
- PHOTOGRAPHY VIEW; Exposing The Flip Side Of Switzerland », New York Times, 11 août 1991 Vicki Goldberg, «
- Guerre sans images Algérie, je sais que tu sais
- Festival du film de Locarno
- Un Bernois exilé dans la jungle des immigrés
- Deutsche Gesellschaft für Photographie e. V. (DGPh)
- MEP
- galerie Esther Woerdehoff
- Michael von Graffenried, courte biographie, Université de Fribourg
Liens externes
Catégories :- Photographe suisse
- Naissance en 1957
- Naissance à Berne
- Personnalité bernoise
Wikimedia Foundation. 2010.