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Micmacs
Pour les articles homonymes, voir Micmac (homonymie).Micmacs ou Tarrantins Un couple de Micmacs de Nouvelle-Écosse, en 1865 Populations significatives par régions Nouvelle-Écosse Gaspésie Île-du-Prince-Édouard Île du Cap-Breton Population totale Env. 20 000 Langue(s) Langues algiques : algonquin oriental, anglais, français Religion(s) Groupe(s) ethnique(s) relié(s) Peuples algonquiens Les Micmacs ou plus rarement Micmaques en français (Mi’kmaq / Mi’gmaq en micmac) sont un peuple amérindien de la côte nord-est d'Amérique, faisant partie des peuples algonquiens. On les appelait aussi Tarrantins au XVIIe siècle. Il y a aujourd'hui 28 groupes distincts de cette ethnie au Canada, et un seul groupe ethnique (la « tribu d’Aroostock ») aux États-Unis. L'habitat d'origine des Micmacs comprenait les provinces maritimes du Canada, à savoir : la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard, une partie du Nouveau-Brunswick et la presqu'île de Gaspésie au Québec.
Sommaire
Ethnonyme
Selon certaines sources, « Mi'kmaq » signifierait les Ligués, mais les discussions se poursuivent à ce sujet. Parmi les variantes du nom, on trouve Migmagi, Mickmaki et Mikmakique. Il y a plusieurs sous-groupes parmi les Micmacs, comme les Gaspésiens de Le Clercq (au Québec oriental)[1], les Souriquois de la tradition jésuite (au centre au sud de la Nouvelle-Écosse). Le qualificatif de Tarrantine fut introduit par les Britanniques au XVIIe siècle. Le nom le plus répandu aujourd'hui est Micmac, bien que la graphie Mi'kmaq soit plus exacte.
Langue
L’algonquin, en marge du français et de l'anglais, est encore parlé par les quelques groupes Micmacs qui se répartissent aujourd'hui entre quinze grandes réserves et une douzaine d'autres réserves plus petites. On distingue plusieurs dialectes, si bien que les Micmacs du Québec éprouvent des difficultés à comprendre la langue de leurs congénères de Nouvelle-Écosse. Pourtant, le recul des traditions indiennes fait de la langue le principal ciment identitaire de la nation micmaque. Ce peuple pratiquait une forme primitive d’écriture hiéroglyphique gravée sur de l'écorce de bouleau ou du cuir.
Il y a environ 200 ans, les Micmacs mirent au point une écriture alphabétique en s'inspirant de l'Alphabet latin. Cette écriture devint très populaire : le Père Pacifique la perfectionna pour traduire les Saintes Écritures, rédiger des manuels scolaires et publier un journal destiné aux Indiens, The Micmac Messenger, qui parut tout au long du XVIIe siècle[2].
Leur territoire
Au XVIe siècle, les Micmacs occupaient l'ensemble du pays au sud et à l'est de l’embouchure du Fleuve Saint-Laurent, qui comprend les provinces maritimes du Canada et la Gaspésie. Ces terres de plaine étaient alors densément boisées, parsemées de nombreux lacs et de rivières qui se déversaient dans de profonds golfes tout le long de la côte. Les hivers y sont rigoureux et les étés courts se prêtent peu aux cultures de légumes et de céréales. Mais le réseau des rivières permettait de traverser rapidement le pays en canoë et, en rapprochant les habitants, contribua à la formation d'une identité ethnique forte, regroupant à peu près 10 000 indidividus.
Le peuple s'appelait lui-même Elnou, ce qui signifie Hommes, et devait défendre son territoire contre d'autres tribus. Ainsi les Micmacs disputèrent-ils la possession de la presqu'île de Gaspé aux Iroquois du Saint-Laurent puis par la suite aux Mohawks, tandis qu'ils devaient surveiller les marches méridionales de leur territoire, en particulier la vallée du fleuve Saint-Jean au Nouveau-Brunswick, des incursions des Malécites et des Pentagouets. Les chasseurs Micmacs occupèrent occasionnellement l’Île d'Anticosti et touchèrent même les côtes du Labrador, où ils affrontèrent les Eskimos. La colonisation de Terre-Neuve marqua le début de l'extinction des tribus Béothuks, dans laquelle les Micmacs jouèrent un rôle décisif[2].
Aujourd’hui, les Micmacs peuplent le territoire québécois, néo-brunswickois, néo-écossais, prince-édouardien et terre-neuvien. Au Québec, leur territoire est surtout situé dans la Gaspésie à la hauteur de la baie des Chaleurs.
Les tribus micmaques
Le pays des Micmacs était divisé en sept territoires, qui correspondaient à des zones de chasse exclusives où chaque tribu campait et chassait le printemps et l'été. Certaines tribus possédaient un insigne caractéristique : ainsi le saumon était l'emblème des Micmacs Listuguj dans la vallée de la Ristigouche et à l'entour de la Baie des Chaleurs, tandis qu'une silhouette de guerrier armé d'une lance et d'un arc était l'emblème des Micmacs Miramichi.
Les sept districts traditionnels
Peuple : Micmacs Groupe ethnique: Sigenigt Gespogoitg Territoire: Gespegoag Sigenigteoag Pigtogeoag Onamag Esgigeoag Segepenegatig Gespogoitnag L’Île du Cap-Breton s'appelait alors Onamag et faisait fonction de capitale. Elle était et est toujours aujourd'hui le siège du Grand sachem. Le grand sachem jouait naguère un rôle considérable sur les décisions du peuple micmac en matière de guerre, mais à partir du milieu du XIXe siècle, il n'eut plus que des fonctions cérémonielles. Les territoires limitrophes de Pigtogeoag et d’Esgigeoag dépendaient directement d’Onamag et n'avait même parfois pas de chef en propre.
Les grandes réserves en 1970
Territoire Réserve 1 Réserve 2 Réserve 3 Réserve 4 Réserve 5 Gespegeoag Listuguj Maria Eel River Sigenigteoag Burnt Church Eel Ground Red Bank Richibucto Big Cove Pigtogeoag ag Epegoitnag Lennox Island Pictou Landing Onamag Whycocomagh Nyanza Membertou Eskasoni Segepenegatig Truro Shubenacadie Esgigeoag Esgigeoag Gespogoitnag Gespogoitnag Histoire
Il y a quelques siècles, ils étaient nomades. Ils vivaient donc de chasse, de pêche et de cueillette. Ils habitaient dans des wigwams.
Quand les Français vinrent s'établir en Acadie, en 1603 et 1604 (lors de la colonisation française en Amérique), les Micmacs devinrent des partenaires commerciaux et des amis pour eux. Les missionnaires et autres représentants religieux réussirent même à baptiser le chef Membertou et les membres de sa famille grâce au travail effectué en termes de conversion au catholicisme. Les Micmacs sont aussi des cultivateurs, des pêcheurs, des chasseurs et veillent au rendement économique de leur communauté. Pendant les siècles antérieurs, les Micmacs furent des alliés utiles de la Couronne française puis britannique.
Époque contemporaine
La nation micmaque compte toujours une population de 20 000 habitants, dont approximativement le tiers a conservé l'usage de la langue micmaque algonquienne. Celui-ci représente davantage la portion de la population vieillissante. Outre cela, les individus ayant le statut d'indien micmac parlent plus spécifiquement l'anglais. En Nouvelle-Écosse, octobre est appelé le « mois de l'histoire micmaque » ; les Micmacs célèbrent chaque année la Fête du traité le 1er octobre.
Population
Démographie
En 1616, le Père Biard estimait la population micmaque à plus de 4 000 individus. Mais il note par ailleurs que la population a fortement diminué au cours du XVIe siècle. Les pêcheurs avaient contaminé les Micmacs avec des maladies européennes, contre lesquelles ils n'avaient pas encore développé d'anticorps. La pleurésie, les angines et ladysenterie ont probablement décimé les trois-quarts du peuple micmac. Puis la variole, les guerres et l’alcoolisme ont continué à affecter la population, qui a probablement atteint un minimum historique au XVIIe siècle. Tout au long du XIXe siècle, on observe une pause et la population semble s'être maintenue. Le XXe siècle a vu une reprise surprenante de la démographie. Ainsi la croissance moyenne entre 1965 et 1970 s'établissait à 2,5% par an[2].
Année Population Source 1500 10000 estimation 1600 4000 estimation du Père Biard 1700 2000 estimation 1750 3000 estimation 1800 3100 estimation 1900 4000 recensement 1940 5000 recensement 1960 6000 recensement 1972 9800 recensement 2000 20000 estimation Population mi'kmaq du Québec en 2008[3] Communautés Total résidents non-résidents Gespeg 508 0 508 Gesgapegiag 1287 589 698 Listuguj 3380 1990 1390 Mi'kmaq (Total) 5175 2579 2596 Notes et références
- ↑ Cf. Chrétien Le Clercq, Nouvelle relation de la Gaspésie, qui contient les Mœurs & la Religion des Sauvages Gaspesiens Porte-Croix, Amable Auroy, Paris, 1691.
- ↑ a , b , c et d Cf.Bruce G. Trigger et , Handbook of North American Indians, vol. 15 : Northeast, Smithsonian Institution Press, Washington D.C., 1978 (ISBN 0-16-004575-4), « Micmac », p. 109 et suiv..
- ↑ Affaires indiennes et du Nord Canada (Région du Québec) http://www.ainc-inac.gc.ca/ai/scr/qc/aqc/prof/index-fra.asp
Bibliographie
Voir aussi
Articles connexes
- Réserve de Listuguj
- Bataille de la Ristigouche
- Amérindiens au Canada
- Autochtones du Québec
- Langue micmaque
- Village amérindien Mokotakan
- Histoire de l'Acadie
- Abénaquis
Liens externes
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