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Mesnil-Saint-Loup
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Mesnil-Saint-Loup Pays France Région Champagne-Ardenne Département Aube Arrondissement Arrondissement de Nogent-sur-Seine Canton Canton de Marcilly-le-Hayer Code Insee 10237 Code postal 10190 Maire
Mandat en coursClaude Gasner
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de l'Orvin et de l'Ardusson Latitude
LongitudeAltitude m (mini) – m (maxi) Superficie 11,4 km² Population sans
doubles comptes539 hab.
(2006)Densité 45 hab./km² Mesnil-Saint-Loup est une commune française, située dans le département de l'Aube et la région Champagne-Ardenne.
Sommaire
Géographie
MESNIL ST LOUP, canton de Marcilly le Hayer – au territoire : le cloître, le cortin d’riole, la Haute Borne, les Hôpitaux, Opterre.-Cadastre de 1831.
Histoire
Antiquités et origine : On a trouvé au finage quelques monnaies gauloises des Leuci et des Senones.
En 1208, la paroisse est composée d’environ 50 feux. Saint Loup, archevêque de Sens, 1er septembre, est le patron titulaire de l’église, qui solennise l’anniversaire d’une dédicace propre le 25 octobre de chaque année.
Les Templiers au Mesnil, vers 1128, Les Templiers ayant reçu leur règle de la main de Saint Bernard au concile de Troyes, vinrent fonder une maison de leur ordre au sommet d’un plateau alors couvert de forêts et ils nommèrent leur établissement : Mesnillum Sancti Lupi, d’où le nom de Mesnil Saint Loup (on écrivait jadis Mesnillum, Mainillum ou Mesnile, en français Maisnil, Maigny, Mesnil .Le mot latin désignait une ferme ou maison d’habitation.)Après 1187, l’ordre du Temple prend un développement considérable et devient dans la Champagne Méridionale, le plus riche, le plus répandu de tous les ordres religieux. Ils exploitaient les minerais de fer des régions des maisons de Mesnil Saint Loup des grès verts entre Vendeuvre et Piney.
Maison de Mesnil Saint Loup, maison considérable dont l’emplacement couvert de débris de constructions a conservé le nom de Cloitre et est encore circonscrit de chemins. Cet emplacement est depuis longtemps livré à la culture. Les Templiers, dès 1162 se retrouvèrent au Mesnil. La seigneurie du Mesnil passa à la commanderie de Coulours après 1314. Tiré de « Les Templiers et leurs établissements dans la Champagne Méridionale »(réf 106029 page 20 et introduction)
Mais d’où vient le vocable de Saint Loup, archevêque de Sens ? Question difficile à résoudre : toutefois on peut conjecturer que Hugues de Pains, fondateur des Templiers, ayant son fils Thibault moine à Sainte-Colombe de Sens, eut par lui une relique de Saint Loup, en l’honneur duquel les Templiers construisirent l’église de leur communauté (Le corps de Saint Loup, archevêque de sens, était gardé par les bénédictins de Sainte Colombe. Thibault de pahenz (ou pains) devint abbé de Sainte Colombe en 1139 et mourut en 1148. Plusieurs églises importantes de la région sont sous le vocable de Saint Loup.)
Anciennes circonscriptions civiles : Vers 1290 on comptait environ 50 feux. En 1789, le Mesnil St Loup dépendait de l’intendance et de la généralité de Chalons, élection de Troyes, et du bailliage de Troyes, en la châtellenie de Villemaur.-Il y avait en 1787, 216 habitants (31 laboureurs et 16 manoeuviers), 200 en 1790. Pendant la période intermédiaire, la commune a fait partie du canton de Villadin, jusqu’en l’an IX. On l’appelait alors Mesnil haut.
Le village s’étend au sud de l’église, distribué en pente de l’ouest à l’est, figurant un rectangle assez régulier. Ce rectangle est dessiné et sillonné par des rues, bordées de maisons qui ont chacune leur jardin attenant. Au centre se trouve une sorte de terrasse, nommée le Terreau.
Seigneurie : La seigneurie appartenait jadis aux Templiers, et dès 1162, si l’on en croit Courtalon (topographie historique III,162), qui répète ce que Chèvre de la Charmotte avait écrit (évéché troyes, MS Chèvre de la marmotte, p495), Mannier dit aussi que les Templiers y avaient des biens dès le XIIème siècle (commanderie Grand prieuré de France 323).En 1208, Raoul Britaud et sa femme Marguerite donnèrent aux Templiers du Mesnil st loup tout ce qu’ils avaient au moulin du Vicomte à Provins ; ils leur vendirent tout ce qu’ils avaient au dit lieu du Mesnil, en la rue dite « Pute Aoite » pour 360 l de provinois (carrière, hist et cartul Templiers Provins, numéro CV).
Un plan, de 1774, indique auprès de l’église, une pièce de terre dite le cloître. (Yonne, H2221 bis, p51) On y a trouvé des substructions. C’est vraisemblablement l’emplacement de l’ancienne maison des Templiers, qui fut détruite au commencement du XV ème siècle
et qui ne semble pas avoir été rétablie (Mannier, cit, 323). Cette seigneurie dépendait de la commanderie de Coulours. Le plan de 1774 lui donne une superficie de 2.516 arp 37 cordes et 11 pieds. Quelques droits ont appartenu à des laïcs.
Vers 1368, Nicaise de Lailly, seigneur de la Motte d’Oiselet près de Villemaur, avait au dit lieu d’Oiselet des terrages dont une partie appartenait « aux écuyers du Mesnil Saint Loup » (aube, E 152 provis f74 v). En 1789, Marie Nicole de Lescey, veuve de François, comte de Val, se qualifiait dame du Mesnil Saint loup (Boutiot, noblesse baill troyes aux états généraux, 1789, p19). Elle était peut-être locataire : en 1783, le domaine des Hospitaliers était loué pour 1400 l.. (Mannier, op et loco cit)
« Les Templiers subsistèrent au Mesnil jusqu’à l’extinction de leur ordre (1312), et y furent remplacés par les Chevaliers de Saint Jean de Jérusalem, dits plus tard religieux de Malte. Ceux ci conservèrent la seigneurie du Mesnil jusqu’à la Révolution française et eurent toujours la nomination du curé (qui était tantot un profès ou novice de l’ordre de Malte, tantot un prêtre séculier désigné par le grand prieur de France). Le terrain qu’ils habitaient s’appelle encore aujourd’hui ; le Cloitre. La maison de Mesnil Saint Loup relevait de la commanderie de Coulours dans l’Yonne.
Paroisse : Le Mesnil était une cure du diocèse de Troyes, doyenné de Villemaur, à la présentation du Grand Prieur de France. Le curé était décimateur, au 21ème compte. C’était sans doute par abandon du patron de la paroisse, car en 1594 les Hospitaliers de Saint jean de Jérusalem donnaient encore les dîmes à bail.(Aube, 31 H 9).
En 1761, la cure avait un revenu de 900 l. (Evéché de Troyes, pouillé de 1761, p.157).L’église, sous le vocable de saint loup de Sens, date du XIIème siècle.
Son plan est rectangulaire, sauf la saillie de l’abside. Celle-ci est semi-circulaire ; autrefois elle était voûtée en cul de four ; aujourd’hui elle est plafonnée. Dans la nef, la charpente était apparente ; un plafond la couvre également (Arbois répert archéol 85) (ce qui précède doit s’entendre de l’ancienne église, la seule qu’ait connue M. d’arbois, dont le répert archéol parut en 1861, et qu’il y aurait lieu de compléter par l’intéressante étude de M. Duhem, Les églises disparues du département de l’Aube(mémoire sociale de l’académie de l’aube, 1933-34, p34-35)).
Il n’en subsiste que le sanctuaire. Menaçant ruine et trop exiguë pour les besoins d’une paroisse que son curé, M. André-devenu peu après le Père Emmanuel-homme d’une extraordinaire activité pastorale, avait complètement transformée, elle fut remplacée par un nouvel édifice, commencé en 1864, sur les plans de M. Roussel, architecte à Troyes. Achevée dans son gros œuvre dès 1866, cette église fut bénie le 10 juin 1866 ; mais les travaux d’aménagement durèrent jusqu’en 1899. On y voit, aux parois du chœur, des peintures du maître Henri Charlier. C’est le lieu d’un pèlerinage très fréquenté de toute la région à Notre Dame de la Sainte Espérance.
Industrie : En 1787, il y avait au Mesnil Saint Loup six tisserands et trois bonnetiers, la plus grande partie des femmes et des filles étaient occupée à la filature du coton.(aube, c 1553)
Le maître d’école, outre le logement, recevait de chaque laboureur 2 boisseaux, moitié froment et moitié seigle, et de chaque manœuvrier un boisseau. (Vernier, cahiers de doléances, II, 293)
Annecdote : Le 29 octobre 1659, à la requête de Jean Laliat, procureur fiscal, condamne à l’amende et aux despens avec deffence de récidiver, un particulier de Dierré-Saint-Père et sa famille, pour avoir en ce jour faucillé et conduit chez luy une voiture de sarrazin, provenante d’une pièce de terre à luy appartenante sur le terroir du Mesnil.(la raison de cette condamnation c’est que la dédicace était fête d’obligation pour le Mesnil et pour tout son territoire.)
Au centre du village se trouve une sorte de terrasse, nommée le terreau, ombragée de beaux arbres, parmi lesquels un très vieux tilleul qu’on dit avoir été planté sous Henri IV par les ordres de Sully vers 1600-1620.
Non loin de l’église, vers le nord, dans la région appelée le Cloitre, se dressait encore, au commencement du siècle dernier, une vieille tour, reste du château de Mesnil Saint Loup ; car Mesnil Saint Loup avait un château appartenant aux chevaliers, auquel se rattache un fait historique vraiment curieux. C’est là que Cinq-Mars et de Thou se donnèrent rendez vous pour dresser leur complot contre le cardinal de Richelieu. L’endroit était assez solitaire, assez perdu, pour servir d’asile à des conspirateurs.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité 1909 1912 M. Ernest Huguenot - - 1912 1926 M. Savinien Bécard - - 1927 1935 M. Raymond Bécard - - 1935 1959 M. Clément Becard - - 1959 1971 M. Mary Velut - - 1971 1995 M. Hubert Velut - - 1995 2001 M. Jean-Marie Huguenot - - 2001 2014 M. Claude Gasner [1] - - Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[2])1787 1801 1820 1826 1831 1836 1861 1881 1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 200 224 228 263 292 345 350 371 400 462 480 498 507 523 539 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Sources Etat Civil de Mesnil Saint Loup - Michaël Simon
L’ancienne église de Mesnil Saint Loup
Par les chroniques de notre dame de la Sainte Espérance
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Nous lisons dans les « Mémoires de la Société Académique de l'Aube », année 1933-1934, la notice suivante, sous la signature de M. Duhem, archiviste du département de l'Aube, dans une étude qu'il intitule « Les Eglises disparues du département de l'Aube » : L'ANCIENNE EGLISE DE MESNIL-SAINT-LOUP
L'histoire de l'ancienne église de Mesnil-Saint-Loup nous est parfaitement inconnue, ainsi d'ailleurs que celle des origines de la paroisse. On ne sait même pas à quelle date précise faire remonter l'établissement de la commanderie du Temple qui assura le service paroissial et dont la succession fut recueillie par les Hospitaliers (1). Quoi qu'il en soit, l'église ancienne devait être antérieure à la fondation de la commanderie, qui n'eut lieu, semble-t-il, que dans le dernier quart du XIIIIe siècle (2). Ce que nous savons de cet édifice, et le peu qu'il en reste permet, en effet, de le dater de la première moitié du XIIe siècle.
Les documents qui le concernent sont en très petit, nombre. Ce sont, aux Archives départementales un devis de réparations, d'ailleurs peu importantes de 1754 (3) quelques pièces relatives à des travaux effectués en 1818 et 1810, (4) et aux archives communales de Mesnil-Saint-Loup les pièces concernant la démolition de la nef, pour la plupart simples autorisations administratives qui n'apprennent rien.
Le document le plus précieux est un dessin exécuté par Fichot en 1864, quelques années avant les premières démolitions. (5) II faut y ajouter la courte notice que lui a consacré H. d'Arbois de Jubainville dans son Répertoire archéologique du département de l'Aube (6).
Presque régulièrement orientée, l'église se présentait en plan comme un long rectangle terminé à l'orient par une abside en hémicycle. La partie orientale formait une travée de chœur. Les contreforts extérieurs divisaient, la nef en trois travées. Les dimensions dans œuvre étaient de 26 mètres 80 de longueur, sur 7 mètres 10 de largeur.
Ce plan était, bien le plan primitif et l'église n'eut jamais ni bas-côtés, ni transept ; nous nous trouvons donc bien en présence d'une petite église rurale du XIIe siècle ; sa simplicité même permet difficilement d'en attribuer la construction aux chevaliers du Temple
La nef, qui avait été couverte "d'une charpente en carène renversée, sur entraits apparents, au XVIe siècle, avait été plafonnée au XVIIIe. Mais la solidité de la charpente elle-même était gravement, compromise en 1818. A celle date, il était question de refaire le mur nord et d'agrandir les baies trop étroites, disait-on : celles-ci, en plein cintre, simplement percées, étaient, au nombre de trois, deux au nord et une au sud. Sur la deuxième travée, au sud, ouvrait également une porte en plein cintre, sans aucune moulure, dont on ne peut affirmer qu'elle n'ait pas été le résultat, d'une restauration du XVIII siècle, dont nous n'avons pas gardé le souvenir.
La travée du chœur était voûtée en berceau plein cintre ; elle était limitée à l'ouest et à l'est par des arcs en plein cintre, d'un seul rang de claveaux à arêtes vives, montés sur des piédroits dont l'imposte était profilée d'un simple bandeau. La naissance des voûtes était occupée par un bandeau dont nous ignorons le profil, mais il est probable qu'il devait être semblable à celui de l'abside. Cette voûte en berceau fut démolie en 1818. Deux petites baies en plein cintre, une dans chacun des murs latéraux, donnaient du jour à celle travée.
L'abside était couverte d'une voûte en cul-de-four naissant sur une imposte moulurée d'un méplat sur un quart, de rond ; elle était éclairée par trois baies en plein cintre. Malgré sa grande simplicité, le portail occidental ne manquait pas d'intérêt : pris dans un avant-corps, il se composait de deux archivoltes en plein cintre, la seconde en retrait sur la première, appuyant sur des piédroits sans aucun intermédiaire ; ces archivoltes n'étaient pas moulurées, le lympan plein, au-dessus de la porte, ne portait aucune trace de décoration ; quant à la porte, elle-même en anse de panier, elle devait être le résultat d'une restauration du début du XVIe siècle. On peut en dire autant des deux contreforts en biais qui épaulaient la façade occidentale.
Si l'église avait eu, à l'origine, un clocher en pierre, qui n'aurait pu être établi que sur la travée du chœur, celui-ci avait déjà, disparu au XVIIIe siècle. Il n'y avait, plus alors qu'un clocheton en bois, qui se dressait sur le pignon occidental, ce clocheton, lui même ruiné en 1818 n'existait plus en 1864.
De cette église, il ne subsiste plus que le chœur et l'abside, qui ont été transformés en chapelle. Encore, les voûtes ont-elles fait place à un plafonnage. A l'intérieur, on remarque cependant avec intérêt les contreforts adhérents et plats qui portent bien la marque du XVIIe Siècle, et une partie de l'ancienne corniche à modillons en quart de rond
Cette ancienne église renfermerait des restes mortels de quelques templiers, et que naguère on y voyait encore des tombes… Le cloître était un plan cadastre et est devenu aujourd’hui le monastère. (1) D'après le fouillé de 1407, le commandant était chargé de faire le service paroissial. (2)Le premier texte qui fasse mention des Templiers à Mesnil-Saint-Loup, est de 1188. (3) Archives de l'Aube, 262 C 1. (4) Archives de l'Aube, 2 0 240 (5) Archives de l'Aube, fonds Fichot. (6) Col. 85.
Avant la révolution les réparations de cette construction dépendaient du bon vouloir des autorités de l'époque: commandeurs, seigneurs. Pour exemple citons: En 1663 et les années suivantes le Commandeur Joachim de Challemaison fit relever une partie de la nef de l'église. En 1764 la peinture de l'église est refaite et terminée le 13 juillet. A la fin du mois d'août 1766 un banc seigneurial est placé dans le chœur de l'église, par ordre de M. Le commandeur Huez comme fondé de pouvoir de M. Le bailly de Combreux, commandeur de Couleurs, et seigneur de cette paroisse. Ce banc seigneurial fut probablement détruit à la révolution, car il n'en restait plus de traces à l'époque du père Emmanuel. Après la révolution l'entretien de cet édifice est assuré par la commune. On trouve dans le cahier des délibérations: En 1826 la commune "vend à Noël Bécard les bois provenant du vieux cloché". C'est sans doute à cette occasion que la cloche fut posée sur les combles de l'église. Celle-ci sera demandée par l'abbé André au conseil municipal pour être refondue lors de l'achat des 3 cloches pour la nouvelle église. Les mêmes qui carillonnent encore aujourd'hui. En 1827 la commune "achète des lattes pour la couverture de l'église". La statue de NDSE avait été achetée à la fabrique de l'église Saint Nizier de Troyes; le journal du trésorier de la fabrique de Mesnil Saint Loup porte à la date du 27 décembre 1828: "Payé quinze francs à Rose Marnot pour dépense qu'elle a fait pour le portrait de la Sainte Vierge." Ce portrait de la Sainte Vierge n'est autre que la statue de NDSE. Elle avait été dorée jadis, dorée en plein; mais cette décoration avait l'inconvénient de faire perdre à la figure de la Vierge une partie de l'expression qui lui avait été donnée par l'artiste inconnu dont elle est l'ouvrage. Nous lui avons fait donner une décoration nouvelle, qui fait beaucoup mieux ressortir la douce gravité de la statue. La figure de la Vierge, réunissant les caractères de la dignité et de la bonté, est encadrée dans de longs cheveux qui retombent jusque sur la poitrine. La robe est blanche, suf une gracieuse bordure où le vert et l'or se marient admirablement, ainsi qu'à la ceinture. Le manteau de la Vierge est bleu semé d'étoiles d'or, et tout l'ensemble de cette décoration porte le caractère d'un goût sévère et parfait. La statue de NDSE a été décorée par la main de celui qui a peint les verrières, M. Vincent-Larcher.Bull.
En 1832 la commune "paie 134f pour équarrissage de 14 pièces de bois et 66 toises de planches entrevos à 80fle cent. Cette même année des réparations sont effectuées à l'église par un maçon de Villeneuve l'Archevêque: Etienne Monerat". En 1835 il faut effectuer des réparations sur le toit de l'église. Il fait construire un autel latéral consacré à la Vierge de la Ste-Espérance et ce, malgré l’opposition du Conseil Municipal et des « impies » qui menacent de porter plainte à l’Evêque de Troyes, au Préfet et même au Ministre des Cultes... L’autel est érigé le 15 août 1853. En 1866 le conseil municipal estime que « de jour en jour il devient de plus en plus urgent de procéder à la démolition de cet édifice, attendu qu'un éboulement pourrait compromettre la vie des habitants s'il avait lieu dans le temps d'un office. Le conseil décide la fermeture des fenêtres immédiatement, et diffère de quelques mois la démolition du solivage et plancher de la grande nef. Il serait convenable que notre vieille église fût démolie et les matériaux à provenir fussent employés à la construction de la nouvelle. Un pignon sera nécessaire pour fermer le côté resté ouvert par la démolition de la partie menaçante de l'église, ainsi cette chapelle sera suffisante pour dire la messe basse pendant le cours de la semaine. » (cf. délibérations du conseil municipal 08-02-1866 et 25-03-1866 ) Une partie des matériaux seront réservés à bâtir un logement pour la pompe à incendie. Appelé "niche à pompe" ce petit bâtiment, situé sur la place du terreau, existe encore et sert maintenant de remise. En 1867 la démolition de la nef de l'ancienne église est terminée. L'intérieur du choeur devenu chapelle a été restauré au siècle dernier par des bénévoles, sous la conduite de Compagnons du Devoir.
Démolition de l’ancienne Eglise - Délibérations du conseil municipal du 8 février 1866
L’an mille huit cent soixante six, le huit du mois de février, le conseil municipal de la commune de Mesnil St Loup réuni en session ordinaire sous la présidence de Monsieur le Maire au lieu habituel de ses séances. Présents, Messieurs Courtois Toussaint, Courtois Tranquille, Choiselat Onésime, Velut Nicolas, Velut Gauvain, Simon Florentin, Bécard Frédéric, Legrand …. et Bécard Amand, maire. Monsieur le Maire donne communication au Conseil Municipal de Mesnil St Loup d’une lettre de Monsieur le Sous-Préfet de Nogent-sur-Seine en date du 2 février courant, du rapport de Monsieur Roussel, architecte du département relatif à l’état de l’église paroissiale, ensemble du devis estimatif des travaux à faire pour l’appropriation prochaine au culte divin de notre nouvelle église et l’appelle à donner son avis sur ces pièces. Le conseil estime : 1° - Au sujet du rapport de M. Roussel sur l’état de l’ancienne église que le rapport est d’une parfaite exactitude et que de jour en jour il devient de plus en plus urgent de procéder à la démolition de cet édifice, attendu qu’un éboulement ne pourrait que compromettre la vie des habitants de la commune s’il avait lieu dans le temps d’un office, ou perdre la valeur des matériaux, comme bois de charpente, tuiles, cela en quelque temps qu’il arrive. 2° - Au sujet du devis dressé par M. Roussel, le conseil estime que ce devis présente un ensemble de travaux certainement urgents, les uns cependant plus immédiatement que les autres. Pour mieux préciser sa pensée, le conseil prenant le devis partie par partie est d’avis - sur la première partie relative à la fermeture des fenêtres que les travaux prévus par M. Roussel sont immédiatement urgents. - sur la deuxième partie relative au solivage et au plancher de la grande nef que cette partie du devis peut être différée jusqu’au dernier mois de la présente année et qu’il suffira que le plancher soit exécuté avant les froids de l’hiver prochain. - sur la troisième partie relativement à l’établissement d’un sol sur toute la surface de l’église, le conseil juge que les habitants fournissant gratuitement les cailloux nécessaires aux travaux prévus par le devis ,attendu que les temps pluvieux qui durent depuis quelques temps ne permettent pas de si tôt de pouvoir faire des charrois dans les champs et que d’autre part les travaux agricoles vont être prochainement repris, attendu que la commune a déjà fait considérablement de semblables travaux par corvées volontaires et qu’il en coûterait à M. le Maire de demander aux habitants un nouveau sacrifice après tous ceux qui ont déjà été faits. Sur ce point donc considérant que l’achat de cailloux augmentant considérablement la dépense prévue au devis, de 670 francs la porterait au moins à 750 francs. Le conseil pense qu’il serait moins coûteux et plus ….. de se contenter pour le moment d’un carrelage, lequel pourrait même ne s’étendre qu’à la grande nef et au sanctuaire, les bas-côtés pouvant attendre au moins un certain temps. Un torchis établi pour fermer la partie du sanctuaire qu’on se propose de conserver de l’ancienne église serait convenable, il est vrai, mais la terre du Mesnil ne vaut rien pour ces sortes de construction de sorte que le conseil estime qu’un ….. Serait tout au plus aussi coûteux mais plus convenable. Sur les autres parties du devis, le conseil estime qu’il n’a aucune observation à faire et l’admet tel qu’il est rédigé par M. Roussel. Enfin, prenant le devis dans son ensemble, sauf les modifications ci-dessus, le conseil demande la mise à exécution le plus tôt possible et prie M. le Préfet de vouloir bien permettre que tous ces travaux s’exécutent économiquement sous la direction et la surveillance de M. l’architecte du département. 3° - En réponse à la lettre de M. le Sous-Préfet, le conseil, qui demande à grands cris l’exécution des travaux, doit cependant faire l’aveu qu’il a l’impossibilité de trouver dans les fonds communaux ce qui n’y est pas; la commune actuellement n’ayant guère que des dettes. Toutefois le conseil croit ne pas manquer à la modestie en portant à la connaissance de l’administration que depuis le commencement des travaux de la nouvelle église, les habitants ont fourni généreusement de leur travail et de leur bourse, au point que la part prise par eux est évaluée au moins à huit mille francs. Très reconnaissant de l’allocation de 500 francs promise par M. le Préfet, sachant d’ailleurs combien généreusement l’administration vient au secours des communes pauvres quand il s’agit des édifices nécessaires aux habitants, surtout des églises, le conseil demande humblement à M. le Préfet d’élever à la somme de 1000 francs l’allocation promise. Cette somme jointe à ce que nous espérons de la charité publique qui seule nous a rendu possible la construction de la nouvelle église permettra de commencer immédiatement les travaux et de les poursuivre partie par partie jusqu’à la complète exécution du devis. L’administration nous ayant en maintes circonstances fourni le tiers des sommes nécessaires à nos dépenses communales extraordinaires accueillera d’autant mieux notre demande de ce jour, vu que nous ne demandons guère que le huitième de ce que les habitants ont déjà fourni du leur pour les travaux de l’église, et à peine le cinquantième du chiffre de la dépense totale que la charité publique nous a rendu possible.
Fait et délibéré à Mesnil Saint Loup
Personnalités liées à la commune
Le Père Emmanuel André (1826-1903)
http://www.monastere-mesnil.fr/spip.php?article5
Ernest André naît en 1826 à Bagneux-la-Fosse (Aube) dans un foyer modeste et passe son enfance aux Riceys. Il y est marqué par le souvenir de la présence des moines, avant la Révolution, à l’abbaye de Molesme.Après ses études au Séminaire de Troyes, il est ordonné prêtre (22 décembre 1849) et nommé curé de Mesnil saint-loup, une petite paroisse pauvre de la Champagne crayeuse. Cette terre aride se montrera étonnament fertile à son action pastorale.
Le 5 juillet 1852, l’abbé André obtient du pape Pie IX l’institution d’une fête annuelle dans sa paroisse, sous le nom ’Notre-Dame de la Sainte-Espérance’ ; titre bientôt enrichi de l’invocation "Convertissez-nous". Appuyé sur cette dévotion mariale mais aussi sur un vif souci d’instruire - enseignement du latin, formation à la liturgie, à la bible, aux richesses de l’Orient chrétien -, le zèle apostolique du curé du Mesnil obtient peu à peu la transformation de sa paroisse, non sans luttes ni résistances pourtant.
En même temps qu’il édifie une nouvelle église paroissiale proportionnée au culte de Notre-Dame de la Sainte-Espérance et notamment aux foules qui affluent au pèlerinage d’octobre, l’abbé André, rejoint par l’abbé Paul Babeau met à exécution son projet déjà ancien d’embrasser la vie monastique. Le 30 novembre 1864, son évêque lui donne, avec l’habit bénédictin, son nom de religieux, sous lequel il passera à la postérité, Père Emmanuel. Quelques jeunes se joignent aux deux fondateurs. Un petit monastère s’élève bientôt (1872), à l’ombre de l’église paroissiale. Encore quelques années, et c’est une communauté de Sœurs bénédictines de Notre-Dame de la Sainte-Espérance qui voit le jour (1878).
Il faut pourtant attendre encore une dizaine d’années avant que les deux communautés entrent officiellement dans la lignée de saint Benoît, par leur admission dans la Congrégation de Mont-Olivet : le 5 août 1886, le Père emmanuel, revêtu de l’habit blanc de cette Congrégation, émet sa profession bénédictine à Settignano, près de Florence, avant de revenir dans son petit monastère.
En 1892, il est nommé Abbé de Notre-Dame de la Sainte-Espérance. Après quelques années d’un épanouissement relatif de son œuvre monastique, le fondateur voit le climat politique s’assombrir en même temps qu’il sent ses forces décliner. Il meurt le 31 mars 1903, à l’heure où les congrégations religieuses sont légalement sommées de disparaître ou de s’exiler : les monastères du Mesnil sont alors en pleine liquidation judiciaire et les deux communautés dissoutes. Ce sera l’honneur d’un disciple du Père Emmanuel, le Père Bernard Maréchaux (1849-1927), de sauvegarder l’avenir et de transmettre vivante la flamme reçue.
Henri CharlierHenri Charlier (né en 1883 et mort en 1975 à Mesnil Saint Loup) était un peintre et sculpteur français, considéré comme l'un des plus importants artistes chrétiens de l'Entre-deux-guerres. Il est également l'auteur d'essais sur l'art et la musique. Biographie À partir de 1903, Henri Charlier est l'élève de Jean-Paul Laurens, à l'École des Beaux-Arts de Paris[1]. Il entre à la Société de Saint-Jean en 1914 et expose en 1916 au salon des indépendants mobilisés, durant l'Exposition des Arts Liturgiques au Pavillon de Marsan[1]. C'est à cette époque qu'il rencontre Maurice Storez, qu'il rejoindra dans le mouvement de l'Arche (avec Maurice Denis, notamment)[1]. Son œuvre sculpturale est essentiellement religieuse. Il a créé de nombreuses statues, objets liturgiques, etc. Dans sa maison du Mesnil-Saint-Loup, située dans le département de l'Aube, il forme et accueille de nombreux autres artistes, dans un style qui vise à débarrasser l'art chrétien du style sulpicien. En 1925, il devient oblat[1]. auprès de la communauté olivétaine du Mesnil-Saint-Loup. Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses églises, surtout celles construites après la Première Guerre mondiale. Il a notamment réalisé le gisant de Dom Guéranger, à Solesmes. De 1956 à 1976, il tenait la chronique liturgique de la revue Itinéraires de Jean Madiran, sous le pseudonyme de Minimus. Plusieurs de ces articles ont été rassemblés en volumes et édités chez Dominique Martin Morin. En 1980, Bernard Antony fonde le Centre Henri et André Charlier, un établissement culturel d'obédience catholique traditionaliste sous le parrainage de Jean Madiran et d'Albert Gérard.
Citations Sur l'école: « Que la mémoire soit pleine de connaissances innombrables amassées par les générations des hommes est tout à fait inutile si l'esprit ne sait ni les unir en idées, ni les classer. », Henri Charlier - Culture, école, métier - 1959
Publications - Culture, école, métier, Grenoble-Paris, B. Arthaud, [1942] ; 2e éd., Paris, Nouvelles éditions latines, 1959. - avec Lucien Gachon, Henri Pourrat, André Bossuat, Henri Charlier, Alexandre Vialatte, - Visages de l'Auvergne, Paris, Éditions des Horizons de France, 1943. - Jean-Philippe Rameau, illustrations de l'auteur, Lyon, Éditions et imprimeries du Sud-Est, 1955. - Le Martyre de l'art ou l'Art livré aux bêtes, suivi d'une enquête (signée E.B.T. Lichard), avec 6 dessins de l'auteur, pamphlet, Paris, Nouvelles éditions latines, 1957 ; rééd. Éditions Dominique Martin Morin, 1989. - François Couperin, illustré par l'auteur, Lyon, Éditions et imprimeries du Sud-Est, 1965. - Le Chant grégorien, Colombes, M. Morin, 1967. - L'Art et la pensée, Jarzé, Dominique Martin Morin, 1972. - La Messe ancienne et la nouvelle, Jarzé, Dominique Martin Morin, 1973. (extrait de Itinéraires)
Bibliographie - Henri Charlier, statuaire et peintre, Paris, Dominique Martin Morin, 1976. En appendice, « Le Langage de l'art », par H. Charlier - Paul-Louis Rinuy, « Henri Charlier (1883-1975), "le maître du Mesnil-Saint-Loup" et l'art religieux de l'entre-deux-guerres », dans le Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art français, Paris, 1992, p. 205-215.
- L'humoriste Jean-Marie Bigard fut mis en pension dans le collège privé de Mesnil-Saint-LoupVoir aussi
Notes et références
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