- Mercure philosophique
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Le Mercure philosophique' ou Mercure des philosophes ou Notre Mercure (la philosophie désignant ici l'alchimie) est une substance hypothétique que les alchimistes distinguaient du mercure métallique (appelé mercure vulgaire ou commun).
Sommaire
Définitions
Dans la plupart des cas, l'expression désigne l'ingrédient initial de la pierre philosophale, c'est-à-dire des substances très diverses et sans rapport avec le mercure métallique, ou même les métaux, comme la rosée, l'humus, l'urine...etc[1]. Mais de nombreux alchimistes vont suivre l'idée du pseudo-Geber dans sa Summa perfectionnis (Somme de la perfection) au XIIIe siècle, que la pierre philosophale doit être faite de la substance de base qui compose les métaux et qu'utilise la nature pour les fabriquer[1]. Le pseudo-Geber introduisit aussi la théorie dite du « mercure seul », qui contrairement à la théorie alchimique classique selon laquelle les métaux sont composés de mercure et de soufre, soutient que les métaux précieux sont essentiellement faits de mercure, et que le soufre agit comme une impureté.
L'école mercurialiste
Au XVIIe siècle, l'alchimie est dominé par l'école mercurialiste[2]
Définitions
Pour Pierre-Jean Fabre : « Quelle est la nature du Mercure des Philosophes qui possède en lui tout ce qui est nécessaire à l'obtention de la Pierre des Philosophes -
Il ne s'agit pas du Mercure vulgaire et commun qui est habituellement vendu chez les commerçants, qui coule comme de l'eau et qui ne mouille pas la main, puisque sa sécheresse l'empêche d'adhérer à ce qu'il touche. Cette sécheresse retient l'humidité et lui fait obstacle, empêchant qu'il ne mouille. Notre Mercure, celui de tous les Philosophes, est différent et distinct, il lui est même opposé. Il ne mouille pas la main, bien que ce soit du sel et qu'il tire son origine d'une source saline, étant un mélange d'eau et de Terre déliées. Ce Mercure est pourtant d'une qualité différente de celui du vulgaire, puisque le nôtre est chaud et humide. Celui qui est vulgaire est froid et humide et ainsi il ne mouille pas » [3].
Pour Buffon (1707-1788) : « Nous ne parlerons pas du prétendu mercure des prétendus philosophes qu'ils disent être plus pesant, moins volatil, plus adhérent aux métaux que le mercure ordinaire, et qui leur sert de base comme fluide ou solide ; ce Mercure philosophique n'est qu'un être d'opinion, un être dont l'existence n'est fondée que sur l'idée assez spécieuse que le fonds de tous les métaux est une matière commune, une terre que Becher a nommée Terre mercurielle, et que les autres alchimistes ont regardée comme la base des métaux : or il me paroit qu'en retranchant l'excès de ces idées, et les examinant sans préjugé, elles sont aussi fondées que celles de quelques autres actuellement adpotées dans la chimie. Ces êtres d'opinion dont on fait des principes portent également sur l'observation de plusieurs qualités communes, qu'on voudroit expliquer par un même agent doué d'une propriété générale : or comme tous les métaux ont évidemment plusierus qualités commune, il n'est pas déraisonnable de chercher quelle peut être a substance active ou passive qui se trouvant également dans tous les métaux, sert de base générale à leurs propriétés communes ; on peut même donner un nom à cet être idéal pour pouvoir en parler et s'étendre sur ses propriétés supposées ; c'est là tout ce qu'on doit se permettre ; le reste est un excès, une source d'erreurs, dont la plus grande est de regarder ces êtres d'opinions comme réellement existans, tandis qu'il ne représente que par abstraction des qualités communes de ces substances. »[4]
Divers
C'est la semence fertilisante de tous les métaux — semence imparfaite quand elle sort de la terre, de l’effet d'une incertaine chaleur sulfureuse. Suivant son degré de sulfuration, il engendrera les divers métaux présents dans le sein terrestre. Il n'y a donc qu'une unique matière première aux métaux ; suivant une action naturelle plus ou moins forte, suivant le degré de cuisson, cette unique matière revêt des formes différentes. Or, tous les métaux se résolvant en Mercure, ce Mercure est la matière première de tous les métaux.
Le Soleil (l’or) et la Lune (l’argent) ne lui sont pas étrangers, parce qu'ils sont réduits dès le commencement de l'Œuvre, en leur matière première, c’est-à-dire en Mercure ; c’est donc de lui qu’ils tirent leur origine.
Le rôle prépondérant en alchimie du Mercure tient au fait qu’il participe de la vie et de la matière, qu’il unit le matériel et le spirituel. En alchimie opérative, le Mercure sert à extraire le Souffre des mixtes.
La relation entre le soufre, le sel et le mercure sont :
- le Soufre principe consiste en l'actif, le chaud, le dur : le masculin ;
- le Sel est ce qui permet dans un corps d'unir le soufre et le mercure, et d'assurer la cohésion du résultat ;
- le Mercure principe correspond à ce qui est passif, froid, malléable, volatil : le féminin.
En effet, le sel empêche la putréfaction des viandes en empêchant le Mercure et le Soufre de se séparer et donc que commence la décomposition.
Dans le cadre de son travail, Isaac Newton s'était fixé un objectif relativement limité : réaliser la synthèse du mercure philosophique, c’est-à-dire d’un corps entrant dans la composition des métaux et, bien entendu, différent du mercure vulgaire[réf. souhaitée].
Références
- William R. Newman Gehennical fire. The lives of George Starkey, an American alchemist in the scientific revolution (A note on terminology) p. xi
- Georg Ernst Stahl elle comprend « the reates number of Votaries » cité par Lawrence M. Principe The Aspiring Adept: Robert Boyle and His Alchemical Quest Princeton University Press, 2000 p.154 Selon
- XVIIe siècle Vrin, 1992 p.157 [1] Bernard Joly La rationalité de l'alchimie au
- Buffon Histoire naturelle des minéraux vol. 3 1785
Voir aussi
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