- Mellerio dits Meller
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Mellerio Dits Meller est une entreprise artisanale de joaillerie française.
Fondée en 1796 après la Révolution française qui avait créé le vide dans l'ancien corps privilégié des orfèvres parisiens, dont beaucoup avaient également fait faillite à la fin de l'Ancien Régime[1], Jean-Baptiste Meller, ancien colporteur[2], s’installera rue Vivienne à Paris, à l’enseigne « Mellerio – Meller à la Couronne de Fer ». C'est là le véritable début de cette firme.
Encore en activité en 2009 après deux siècles, sa longévité lui permet de faire partie de l'Association des Hénokiens[3]. Elle appartient et elle est dirigée depuis sa création par la famille Mellerio.
Sommaire
Historique
Les origines
D'après les annonces de cette entreprise, « pendant la Renaissance, des Mellerio, comme d'autres colporteurs originaires de Craveggia, quittent leur vallée du nord de l'Italie, le Val Vigezzo, pour venir commercer en France[4] ».
En 1613, tous les habitants de Val Vigezzo, obtiennent de la régente Marie de Médicis le privilège d'exercer librement leurs activités de colporteurs sur tout le royaume de France, leur permettant d'exercer leur commerce sans être soumis aux statuts corporatifs[5].
Nulle part n'apparaît encore le nom Mellerio parmi les joailliers ou les orfèvres du Roi, personnages prestigieux et souvent anoblis, ni parmi les orfèvres et joailliers des dix-septième et dix-huitième siècle avant la Révolution française. Il est donc inexact d'écrire, comme on peut le lire dans la revue "L'Estampille - L'Objet d'art[6]" que "sous le règne de Louis XIV, ils commencèrent à s'imposer dans le monde de la joaillerie et se spécialisèrent dans les produits de luxe" et donc tout objet d'or ou d'argent ou de joaillerie de cette époque qui serait attribué à un membre de cette famille ne peut être qu'un faux. Les archives du Corps des Orfèvres de Paris ainsi que les listes des Gardes et Grands-Gardes de Paris ou d'autres villes ne mentionnent aucun membre de cette famille.
À cette époque, le nom des grands orfèvres-joailliers du Roi, sont bien connus : Claude Ballin (1615-1678), Claude Ballin (le Jeune) (1660-1754), Nicolas Delaunay (1646-1727), Pierre Germain, Thomas Germain, Philippe van Dievoet dit Vandive (1654-1738), Jean de Lens, Pierre Germain dit le Romain.
Le commerce avec la cour
Selon la légende, un Jean-Baptiste Mellerio aurait placé son étal devant le château de Versailles et la reine Marie-Antoinette lui aurait acheté quelques bijoux, ce qui fera connaitre son entreprise en haut lieu.
Voici ce qu'en dit l'entreprise "Le lien privilégié qui unit Mellerio à la plus charmante et la plus majestueuse des reines se tisse en 1777. Cette année-là, Jean-Baptiste Mellerio, petit orfèvre-joaillier italien de douze ans s’est installé avec quelques marchandises devant les grilles du Château de Versailles. La Reine Marie-Antoinette, revenant de sa promenade remarque ce singulier marchand et donne ordre à sa suite d’aller regarder ce qu’il propose. La table est arrangée avec soin et Jean-Baptiste fait valoir ses bijoux avec tant de persuasion que la dame d’honneur est séduite et acquiert quelques pièces. Rapidement, le jeune homme intéresse, se fait connaître, exécute avec promptitude et intelligence les petites commandes qu’on lui passe, et devient bientôt fournisseur de la Reine".
La naissance au XIXe
Dès le XIXe siècle, cette entreprise nouvelle, devient le fournisseur des rois et des reines de France et d'autres têtes couronnées d'Europe. Au XIXe siècle, elle s'installe durablement comme un des grands artisans joaillers d'Europe. Elle travaille pour Napoléon Ier, l'impératrice Joséphine, et les sœurs de l'empereur, Pauline Borghèse et Caroline Murat.
En 1815, sous le Ier Empire, elle s'installe au 9 Rue de la Paix, à Paris, lors du creusement de la rue, prolongé par la place Vendôme.
Au XXIe
En 2009, elle est dirigée par la cinquième génération des Mellerio. Elle est membre du Comité Colbert[7].
Bibliographie
- Marie-Emilie Vaxelaire, Mellerio dit Meller, histoire d’une maison de joaillerie parisienne au XIXe siècle, Université Paris IV - Sorbonne, 2007, sous la direction du professeur Bruno FOUCART.
- Henri Vever, La bijouterie française au XIXe siècle (1800-1900), 1906, p. 236
- Almanach des 25000 adresses des principaux habitans de Paris, 1835, p. 396: Mellerio dit Meller père et fils, bijoutiers, brevetés de SM la reine, r. de la Paix. 22. ... Mellerio-Meller, r. Richer.
- Alfred-Auguste Cuvillier-Fleury Journal intime de Cuvillier-Fleury, 1900, p. 209.
Notes et références
- Alfred Détrez, "Aristocrates et joailliers sous l'ancien régime", dans La Revue (ancienne Revue des Revues), volume 78, Paris, 1908. Cet article se consacre particulièrement à la cessation d'activité de nombreuses grandes maisons de joaillerie parisiennes à la fin du XVIIIe siècle.
- C'est lui, à en croire la légende racontée dans la publicité de cette firme qui aurait placé son étal devant le château de Versailles et la reine Marie-Antoinette lui aurait acheté quelques bijoux, ce qui fera connaitre son entreprise en haut lieu...
- Journal du net Les 39 Hénokiens en détails
- Le site web de l'entreprise de septembre 2009 indique : « C’est du Brouillard des Comptes qu’émerge l’incroyable histoire des Mellerio, joailliers depuis 1515. Remarquons que le documents d'archive produit à la page de ce site concerne l'éminent orfèvre du Roi Louis XIV Nicolas de Launay et ne concerne en rien les Mellerio ! »
- « Émilie Mellerio, la passion en héritage. Depuis quatre siècles, sa famille préside aux destinées du plus vieux joaillier du monde. À 30 ans, elle vient de rejoindre la maison. », dans, Point de vue-Images du monde, 2007, n° 3. Voir encore d'autres articles de cette revue. Remarquons que ce n'est pas seulement en France que les ramoneurs de cheminée venus de Lombardie avaient comme occupation annexe le colportage de brimborions. Ainsi, à Bruxelles, en 1666, le Magistrat les autorisa à vendre « des anneaux, des perles et d'autres gentillesses », mais la Corporation des Merciers réclama contre cette mesure et les ramoneurs savoyards durent se limiter à vendre « des pendantifs de cristal, des anneaux de cuivre, ou des perles fausses ». (Henne et Wauters, Histoire de la Ville de Bruxelles, II, p. 479, réédition illustrée sous la direction de Mina Martens)
- « Sous le règne de Louis XIV, ils commencèrent à s'imposer dans le monde de la joaillerie et se spécialisèrent dans les produits de luxe ». Ceci est inexact et donc tout objet d'or ou d'argent ou de joaillerie de cette époque qui serait attribué à un membre de cette famille ne peut être qu'un faux. Émile Bérard et Marie-Émilie Vaxelaire, "Mellerio fastueux joaillier de l'Art nouveau", dans L'Objet d'Art, Paris, n° 452, décembre 2009, p. 73:
- Liste des membres sur le site du Comité Colbert.
Liens externes
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