Max havelaar (association)

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Max Havelaar (association)

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Max Havelaar maks 'avlaːr! est une branche de l'association internationale F.L.O. (Fairtrade Labelling Organization). Max Havelaar est actuellement l'un des principaux acteurs du commerce équitable. Selon les pays, ses homologues ont des noms différents: Max Havelaar (France, Suisse, Pays-Bas...), Transfair (Allemagne, Etats-Unis, Canada), Fairtrade (Royaume-Uni, Irlande...).

Max Havelaar n'est pas le nom du fondateur de l'association, mais le titre d'un roman publié aux Pays-Bas dans les années 1860 par Eduard Douwes Dekker, qui dénonce la condition du paysan javanais dans leur colonie des Indes néerlandaises, son oppression et exploitation par son bupati (préfet javanais) et le silence des autorités coloniales.

Sommaire

Un objectif : soutenir les petits producteurs du Sud

L'association est née aux Pays-Bas en 1988, co-fondée, entre autres, par le prêtre ouvrier Frans van der Hoff [1]. Elle est créée en France en 1992, à l'initiative de trois associations : Ingénieurs sans frontières, Peuples solidaires et le Centre international de coopération pour le développement agricole, devenu Agronomes et Vétérinaires sans frontières. En plus de ces membres fondateurs, d'autres ONG comme le CCFD (Comité catholique contre la faim et pour le développement) ou la branche française d'Amnesty international.

Son objectif n'est pas de lutter contre le capitalisme mais de le rendre plus humain et plus raisonné à travers des actions micro-économiques bien ciblées.

Les problèmes décrits en 1860 dans le roman Max Havelaar, et qui ont motivé la fondation de l'association du même nom, existent toujours, notamment des situations désespérées pour des petits producteurs victimes des fluctuations des cours des matières premières. C'est sur la production de certaines matières premières par les paysans et ouvriers défavorisés du Sud que ce label de commerce équitable concentre son action.

Max Havelaar France est une association à but non lucratif. Elle gère et promeut le label « Fairtrade - Max Havelaar », un label international de droit privé apposé sur des produits de différentes marques.

Le label est présent dans 21 pays consommateurs, sous trois appellations: Max Havelaar, Fairtrade ou Transfair. Près de 600 organisations de producteurs en bénéficient dans environ 60 pays. Le label est coordonné au niveau international par la fédération FLO (Fairtrade Labelling Organizations), basée à Bonn, Allemagne.

Max Havelaar France met en relation ces marques avec les producteurs et les autres partenaires commerciaux : exportateurs, importateurs… Elle accompagne les entreprises dans leur démarche et cherche à les encourager à renforcer leur engagement.

L'association sensibilise l’opinion publique au commerce équitable par des campagnes de communication pour promouvoir les produits issus des filières certifiées.

Son certificateur, FLO-Cert, vérifie que les critères de FLO (Fairtrade Labelling Organizations), sont respectés dans la fabrication des produits portant le logo. Il contrôle les flux de marchandises sur toute la chaîne.

La philosophie de FLO

Selon FLO, les producteurs et les consommateurs sont les piliers de l’économie en général. La condition essentielle pour rendre cette économie plus humaine est qu’ils puissent définir ensemble, en concertation avec les autres parties prenantes, le système économique dans lequel ils souhaitent évoluer. La démarche de commerce équitable a donc pour but de créer une structure démocratique internationale par laquelle l’économie n’est plus soumise à une loi naturelle, mais à des règles dont les acteurs conviennent ensemble. Ces règles ne se réduisent pas aux seules questions de prix, leur objectif est de défendre et de développer les modèles d’organisation agricole préservant les droits des producteurs et travailleurs marginalisés.

Le défi à relever est de modifier en profondeur les pratiques commerciales et de consommation. Pour ce faire, les grands principes :

  • le renforcement de la structuration et de l’organisation des producteurs du Sud,
  • la promotion de la démocratie au sein des organisations, de la transparence et du respect des droits de l’homme, autour d’objectifs définis par les producteurs, dont les prix de production soient déterminés, non seulement par la valeur économique théorique, mais en prenant aussi en compte les aspects humains, sociaux et environnementaux.

Il s’agit ainsi de construire un partenariat positif entre producteurs et consommateurs, et plus largement avec toutes les parties prenantes des filières : producteurs, travailleurs, fabricants, distributeurs et consommateurs, et peser ainsi sur un rééquilibrage sur les pratiques commerciales Nord-Sud.

La fédération FLO organise donc la représentation des parties prenantes en son sein pour mettre en œuvre une telle politique, par l’élaboration des cahiers des charges du commerce équitable, spécifiques selon les produits. Tous les producteurs et travailleurs défavorisés des pays du Sud doivent pouvoir bénéficier des conditions de ces cahiers des charges pour acquérir l’autonomie suffisante et décider de leur propre développement.

L'outil : un label international de commerce équitable

La garantie Max Havelaar est apposée en France sur les produits certifiés par des auditeurs sur la base des cahiers des charges internationaux de FLO, l'association internationale partenaire de Max Havelaar.

Au Sud, il permet l'accès à un prix minimum garanti qui rémunère de manière équitable et à une plus juste valeur le travail. Grâce à l'octroi d'une prime additionnelle de développement, le commerce équitable sous label Max Havelaar permet la dynamisation d'économies locales souvent marginalisées par le commerce international et oubliées des politiques publiques. Mis en œuvre en synergie avec l’action des ONG locales et internationales, des programmes de coopération et des pouvoirs publics locaux, il génère et facilite la mobilisation de producteurs et de travailleurs marginalisés au sein d'organisations structurées. Celles-ci réfléchissent et définissent, au niveau de leur territoire, des projets de développement économiques et sociaux adaptés. Ainsi, le commerce équitable joue un rôle important sur la structuration du milieu rural et la dynamisation de processus de développement local. En promouvant une relation commerciale sur le long terme, en permettant l'accès à du préfinancement pour la collecte des produits, le commerce équitable sous label Max Havelaar contribue à renforcer les organisations de producteurs et travailleurs des pays du Sud, pour qu'elles acquièrent peu à peu les connaissances nécessaires des marchés et développent leur capacité de négociation avec les acteurs économiques y compris sur d'autres types de marchés que le commerce équitable (conventionnels ou spéciaux).

Au Nord, les produits garantis Max Havelaar répondent à une demande croissante des consommateurs en produits de qualité, identifiés géographiquement, provenant d'une agriculture paysanne respectueuse de l'environnement. Pour Max Havelaar, ce sont des supports essentiels pour sensibiliser les consommateurs, et le grand public de manière plus générale sur les conditions de vie des producteurs, le commerce équitable et son impact.

Critiques

Max Havelaar est l'objet de critiques, notamment de la part de l'association Minga. Ces critiques ont été compilées par l'auteur altermondialiste Christian Jacquiau en 2006 dans son ouvrage Les coulisses du commerce équitable. Il qualifie de « dérives » le fait que l'association travaille en partenariat avec des entreprises Dagris ou Accor, entreprises dont les pratiques sont vues par cet auteur incompatibles avec le commerce équitable. Il reproche notamment à Max Havelaar de redorer l'image d'entreprises telles que Nestlé ou McDonald, en labellisant certains de leur produits Max Havelaar[2]. Il reproche aussi à Max Havelaar le fait de s'être approprié le terme label, arguant qu'un label doit posséder un agrément du Ministère de l'Agriculture. Il oppose la démarche de Max Havelaar à celle d'autres acteurs comme Artisans du monde ou Minga, qui ne fournissent pas les grandes surfaces ni les multinationales. De plus, Max Havelaar n'a que 50 inspecteurs pour surveiller les conditions de travail d'un million d'employés travaillant dans les coopératives qui le fournit, ce qui dénote un faible contrôle[3]. Ce livre a lui-même été l'objet de critiques[4], lui reprochant notamment de nombreuses erreurs factuelles et incohérences.

Selon Critiques et espoirs du commerce équitable[5], il est reproché à Max Havelaar de dépolitiser des problématiques (telles que l'inégalité nord/sud, le néo-colonialisme et la pauvreté), en faisant croire qu'il suffit de "consommer équitable" pour développer le tier-monde, au lieu d'encourager à rejoindre la lutte politique, de donner l'impression que capitalisme et équité sont compatibles[6].

Voir aussi

Bibliographie

  • Association Max Havelaar France, Une dynamique de développement - Panorama de la garantie Max Havelaar pour les producteurs du Sud, novembre 2005, 96 p. [pdf]
  • Frans van der Hoff, Nous ferons un monde équitable, Flammarion, 240 p., 2005.
  • Nico Rozen, Frans van der Hoff, L'Aventure du commerce équitable, une alternative à la mondialisation, J.-C. Lattès, 280 p., 2002.
  • Virginie Diaz Pedregal, Commerce équitable et organisations de producteurs. Le cas des caféiculteurs andins au Pérou, en Equateur et en Bolivie, Paris, L'Harmattan, 2006, 288 p. (ISBN 2-296-01976-5)[7]
  • Virginie Diaz Pedregal, Le Commerce équitable dans la France contemporaine. Idéologies et pratiques, Paris, L'Harmattan, 2007, 268 p. (ISBN 2-296-02708-4)
  • Sylvie Mayer, Jean-Pierre Caldier (sous la direction de), Le guide de l'économie équitable, Paris, Fondation Gabriel-Peri, 2007, 359 p.(ISBN 2-916374-08-6)

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Christian Jacquiau, Max Havelaar ou les ambiguïtés du commerce équitable, Le Monde diplomatique, septembre 2007
  2. Les renseignement généreux, page 12 et 13
  3. Christian Jacquiau, repris dans Les renseignement généreux, p. 7.
  4. Thomas Coutrot, « Les coulisses d’un pamphlet, contribution au débat » dans Revue Mouvements, janvier 2007.
  5. Les renseignement généreux, octobre 2006, Critiques et espoirs du commerce équitable, alternative solidaire ou compromis capitaliste ?
  6. Les renseignement généreux, page 14 et 15
  7. Un article est disponible en ligne dans la revue Développement durable et territoires
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