- Mauvais œil
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Le mauvais œil est le pouvoir supposé que possède le regard d'une personne. Il symbolise le regard envieux ou jaloux des autres. La croyance populaire veut que ce regard provoque divers malheurs.
Sommaire
Histoire
Le « regard assassin », capable d'attirer le malheur, la maladie ou la mort, apparaît dans les textes de Sumer, de Babylone et d'Assyrie. En Europe au Moyen Âge, les sorcières étaient réputées pour user du mauvais œil contre tous ceux qui avaient le malheur de croiser leur route. Leurs victimes étaient alors frappées de maux divers, perdaient l'amour de leur conjoint ou étaient jetées dans la misère.
Face au mauvais œil, les petits enfants et les animaux seraient particulièrement vulnérables. Partout où les superstitions liées au mauvais œil sont encore vivaces, il est considéré comme dangereux d'attirer l'attention sur la beauté de ses enfants, de peur que le mauvais œil ne leur jette un regard jaloux.
Protections
Des amulettes ou talismans permettent de détourner l'influence néfaste. Ils sont souvent en forme d'œil, comme l'œil d'Horus dans l'ancienne Égypte.
Ces yeux sont traditionnellement placés :
- à l'entrée des maisons
- sur la coque des bateaux, etc.
Si l'on ne dispose pas d'amulette, la parade la plus immédiate consiste en un geste symbolique de la main (poing fermé, pouce et auriculaire pointés pour former des « cornes »), recommandé pour dévier la trajectoire du regard malfaisant.
Il existe également des talismans représentant un poing fermé avec le pouce situé entre l'index et l'auriculaire. Les romains en possédait déjà (certains de ces talismans ont été retrouvés dans la ville romaine d'Herculanum). Ce type de talisman est appelé une « figue » (dénomination venant de la gestuelle : la main « faisant la figue »).
L'Antiquité utilise les représentations d'un visage pour chasser le mauvais œil. Ainsi des masques grotesques ou hideux figurent sur les tombeaux, les cuirasses et les jambières des guerriers, les marteaux des portes, les fontaines, la vaisselle, les meubles et tous les objets du quotidien. Ces mascarons décorent aussi les façades. Cette mode arrive en France avec les Guerres d'Italie. Le XVIIIe siècle la généralise à Paris, Versailles, Bordeaux, Nancy ou Nantes[1]...
Au Portugal, les enfants sont préservés du mauvais œil à l'aide de colliers supportant de petits talismans complexes composés d'un croissant de lune (contre les sortilèges), une corne (pour favoriser la chance), un pentacle et une main « faisant la figue » (contre le mauvais œil). La figue est souvent utilisé seule.
Dans la tradition juive le fil rouge est utilisé comme protégeant du mauvais oeil, les symboles de la figue et du poisson sont également utilisés.
On se défend également grâce à des végétaux : trèfles (Irlande), ail (Grèce) ou orge (Inde). Les cloches ou les rubans rouges, accrochés aux vêtements des enfants ou au cou du bétail, sont utilisés comme leurres pour détourner l'attention du mauvais œil.
Dans l'islam, on récite certains versets du Coran.
Dans certaines cultures on se protège du mauvais œil à l'aide de plomb que l'on fait fondre après l'avoir tourné sept fois dans le sens des aiguilles et sept fois dans le sens contraire sur la tête de la personne victime. une fois le plomb fondu dans un récipient on le fait couler dans un récipient rempli à moitié d'eau de mer que l'on aura puisé dans sept vagues différentes. L'opération devant être répétée par trois fois et l'on jette l'eau dans les toilettes, dehors sur la route et devant la porte de la maison de la victime.
Voir aussi
Liens internes
Lien externe
- Le site documentaire sur « Nazar Boncuk » des Turcs ou l'œil bleu qui protège du mauvais œil.
Bibliographie
- (fr) Jean Damestoy et Anne-Marie Lochet-Liotard, préface de Jean-Claude Lasserre, Mascarons, édition Mollat, 1997 (ISBN 2-909-351-36-X).
- (en) Alan Dundes (éd.), The Evil Eye : A Case Book, University of Wisconsin Press, Madison - Londres, 1992 (ISBN 0-290-13330-3 et 0-299-13334-6). - En ligne sur Google Books (texte partiel)
- (en) Sam Migliore, Mal'uocchiu : Ambiguity, Evil Eye, and the Language of Distress, University of Toronto Press, Toronto - Buffalo - Londres, 1997 (ISBN 0-8020-0959-X et 0-8020-7922-9). – En ligne sur Google Books (texte partiel).
Références
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