- Massacre de Melouza (29 mai 1957)
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Massacre de Melouza
Melouza, c'est un bourg situe sur les hauts plateaux au nord de la ville de M'Sila, à la charnière du Constantinois et de la Kabylie, Algérie, était pourtant gagné aux idées nationalistes, mais dans les premiers mois de 1957 en plein guerre d'Algérie il passe sous l'influence du Mouvement national algérien (MNA) qui se réclame de Messali Hadj et s'oppose au Front de libération national (FLN). Les deux tendances s'affrontent très durement de 1955 à 1962. Tous les moyens sont bons pour semer la terreur au sein des populations villageoises : pièges, paroles trahies, infiltrations et exécutions. Les troupes du MNA commandées par le « général » Bellounis, bénéficient de la neutralité, voire d'un soutien discret de l'armée française qui trouve là un moyen de contrer le FLN. Ce Front, pour cette région revêt une grande importance stratigique, s'en voit peu à peu éliminé. Certains émissaires sont abattus. Les clivages culturels enveniment le conflit, la population, pour l'essentiel la tribu des Beni Illemane, étant arabophone et supportant mal les exigences des maquisards kabyles.
Une première expédition armée ayant été repoussée définitivement, le chef de la Willaya 3 (Kabylie), le colonel Mohamed Saïd, décide de reprendre, au matin du 28 mai 1957, la situation en main et de faire un exemple en employant les grands moyens. Six Katibas de l'Armée de libération nationale (ALN), branche armée du FLN, commandées par le capitaine Arab assisté d'Abdelkader Sahnoun convergent sur Melouza et encerclant le douar. Elles regroupent au total 350 hommes bien armés. Les maquisards, présent sur les lieux, tentent de les stopper mais la résistance est brisée.
Au début de l'après midi, les troupes du FLN, maitresses des lieux, font sortir des gourbis (huttes) tous les hommes du village et les rassemblent sur la place. Les prisonniers sont conduit à Mechta Kasba, un hameau situé à proximité. La, ils sont systématiquement massacrés à coup de pioche, de couteau, de hache. Dans les maisons et les ruelles transformées en abattoir, l'armée française, à son arrivée sur les lieux deux jours plus tard, dénombrera 315 cadavres.
Le martyre de Melouza provoquera une emotion mondiale et fut abondamment exploité par la propagande française, qui explique le massacre par les sentiments profrançais des habitants du village, alors qu'il s'agissait d'un conflit fratricide. Le résultat recherché par le FLN fut atteint. Le « général » Bellounis, effrayé par le carnage, demanda quelques jours plus tard un rendez-vous au capitaine Combette, responsable de la région, et lui annonça qu'il se ralliait à l'armée française, ce qui le discréditait - à quel prix - aux yeux des nationalistes.
En 1991, dans le documentaire Les années algériennes, le colonel Mohamed Said reconnaît avoir donné l'ordre d'exécuter les villageois de Melouza.
Liens externes
- Document vidéo : Massacre de Melouza - Les Actualités Françaises - 05/06/1957. INA
- Document vidéo : Après les massacres de Melouza - Les Actualités Françaises - 12/06/1957. INA
Bibliographie
- La guerre d'Algérie 1954 -1962, Editeur : Librio - Le Monde, N°608 - sept 2003, (ISBN 229033569X).
- Benjamin Stora, Les mots de la guerre d'Algérie, Édition Presses Universitaires du Mirail, Toulouse, 2006, (ISBN 2-858 16-777-X)
Filmographie
- Bernard Favre & Benjamin Stora - Les années algériennes Film documentaire. INA - France 2 - 1991
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