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Massacre de Domenikon
Le Massacre de Domenikon désigne la destruction du village de Domenikon, dans la région de Thessalie, en Grèce, effectuée par l'armée italienne dans la nuit du 16 au 17 février 1943 ainsi que le massacre de sa population masculine de 14 à 80 ans (150 victimes).
Sommaire
Contexte historique
La Grèce envahie
À la fin de 1940, l'Allemagne occupe la majeure partie de l'Europe occidentale. Jaloux des victoires de son allié, Mussolini veut prouver qu'il peut mener l'Italie à des conquêtes militaires similaires. Considérant l'Europe du Sud-est comme faisant partie de la sphère d'influence italienne, il décide d'envahir la Grèce, considérée alors comme un adversaire facile[1].
Article détaillé : Bataille de Grèce.La Grèce occupée
A la fin de l'invasion, alors que l'armée italienne occupe la majeure partie de la Grèce, les relations entre la population grecque et l'occupant italien sont peu conflictuelles. Cela entretient notamment l'image donnée du « gentil Italien » et d'un peuple pacifique détestant la guerre. Mais rapidement l'armée réquisitionne de plus en plus de ressources surtout en Thessalie : le « grenier à blé de la Grèce » ; ce qui provoque une famine - la population meurt de faim et on compte durant l'hiver 1941-1942 plus de 40 000 morts, surtout à Athènes. En plus de ces réquisitions, la Grèce doit payer les frais d'occupation.
Cette situation insoutenable provoque alors une rapide dégradation des relations entre la population et l'armée d'occupation, ce qui provoque notamment la création de mouvements de résistance - qui se ratachent à deux groupes : les nationalistes et les communistes - et attaquent de nombreux convois italien. Face à cette situation, les autorités d'occupation Italiennes prennent des mesures répressives : dans ce sens, le commandant en chef des armées d'occupation italienne basé à Larissa, non-loin de Domenikon, rédige une circulaire ordonnant qu'après chaque attaque de convoi, les populations voisines du lieux ou s'est produite l'embuscade en seront tenue pour responsable, et seront en conséquences toutes exécutés et leurs villages, détruits. En Yougoslavie son homologue donne une circulaire similaire.
Le massacre
Le matin du 16 février 1943 des résistants, disposée en deux groupes sur deux collines environnantes de la route, attaquent un convoi militaire italien à 1 km de Domenikon.
Quelques heures après, le général des forces d'occupation italiennes en est informé et ordonne la destruction de Domenikon. L'aviation bombarde alors le village, puis dans la soirée, un régiment de l'armée (constitué de jeunes de 18 à 20 ans) en évacue toute la population et l'amène sur le lieu ou s'est déroulée l'embuscade. Les soldats séparent les enfants de moins de 14 ans, les femmes et les vieillards de plus de 80 ans du reste des hommes du village. Chaque catégorie est mise d'un côté de la route. Puis, sous prétexte d'emmener les hommes à Larissa afin des les interroger, les militaires italien emmènent les 150 hommes qui seront en fait tous abattus par les soldats.
Conséquences
Le massacre de Domenikon n'est que l'un des premiers de ceux qui se déroulent en Grèce jusqu'au retrait de l'armée italienne.
Un officier italien qui à protester contre ce massacre, est poursuivi par l'armée puis envoyé dans un camp d'internement. L'ambassade allemande de Macédoine proteste elle-même contre ce génocide.
Les coupables n'ont jamais été jugés, ceci dans l'intention que l'Italie puisse conserver après la Seconde Guerre mondiale, une bonne position internationale ; il n'y a donc pas eu de « Nuremberg italien ». L'Italie n'a jamais demandé de procès pour crime de guerre à l'encontre des criminels nazis - un tel procès aurait permis à la Grèce et à la Yougoslavie d'obtenir des un jugement en bonne et due forme à l'encontre des criminels italiens. La plupart des responsables du massacre ont en faite été tués lors de l'occupation allemande de la Grèce en 1943 et dans l'ensemble, la majorité des criminels de guerre italiens ont continué à travailler pour le gouvernement italien.
Le village de Domenikon a été reconnu village martyr en 1998.
Notes et références
- ↑ Buckley,Greece and Crete 1941, p. 18.
Sources
- Giovanni Donfrancesco, La Sale Guerre de Mussolini, documentaire italien produit par GA&A, 2007.
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