Marina Petrella

Marina Petrella
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Marina Petrella (née le 24 août 1954) est une ancienne terroriste, membre du groupe italien d'extrême gauche des Brigades rouges entre 1976 et 1982.

Sommaire

Biographie

Engagement auprès des Brigades rouges et condamnation

Sœur du brigadiste Stefano Petrella, et alors employée comme secrétaire à l'Institut Bruno Buozzi, Marina Petrella rejoignit les Brigades rouges (BR) en 1976.

Arrêtée une première fois en 1979 en compagnie de son mari Luigi Novelli, et placée sous contrôle judiciaire dans l'attente de son procès, elle entra dans la clandestinité avec son mari et son frère en 1980, et devint alors membre de la « colonne romaine » des BR, dirigée par Barbara Balzerani.

De nouveau arrêtée en 1982 Marina Petrella effectua six années de détention provisoire (pendant lesquelles elle donna naissance à sa première fille), puis fut remise en liberté sous contrôle judiciaire en 1988. Le 6 mars 1992, la cour d'assises de Rome la condamna à la prison à perpétuité pour sa participation à des crimes commis entre 1977 et 1982, notamment l'assassinat d'un commissaire de police (avec refus de donner l'identité des complices), la séquestration d'un magistrat, et quatre autres agressions.


Fuite et asile en France

Présente lors de ses différents procès[réf. nécessaire], Marina Petrella fuit l'Italie en 1993 à la suite de sa condamnation définitive.

Elle s'installa alors en France, bénéficiant ainsi de la « doctrine Mitterrand », politique d'asile qui permit à de nombreux terroristes italiens « ayant renoncé à toute violence » d'échapper à l'extradition vers leur pays d'origine.

En France, elle reprit un cursus universitaire, puis fut employée par diverses mairies et associations de la banlieue parisienne comme travailleuse sociale[1].

En 2002, le gouvernement italien réitéra cependant sa demande d'extradition.

Arrestation en France et polémique franco-italienne

Arrêtée sans résistance le 21 août 2007 par la Police française lors d'un contrôle de véhicule à Argenteuil, Marina Petrella fut placée sous écrou extraditionnel. Elle tenta alors de s'opposer à son extradition vers Rome, mais la procédure suivit néanmoins son cours. En août 2007, des personnalités (dont Monseigneur Gaillot et Jean-Jacques Karman) signèrent une pétition exigeant « la remise en liberté immédiate de Marina Petrella et l’arrêt complet de toutes les procédures d’extradition à son encontre » ainsi que « l’arrêt des procédures contre Cesare Battisti et sa remise en liberté ». Elle reçut également le soutien d'organisations comme la Ligue des Droits de l'homme.

Le 9 juin 2008, le Premier ministre français François Fillon signa le décret d’extradition de Marina Petrella. Le 8 juillet 2008, Nicolas Sarkozy confirma l'extradition de Marina Petrella. Il indiqua en même temps avoir demandé à la présidence du Conseil italien d'intervenir en faveur de la grâce en raison de l'ancienneté de la condamnation et de l'état de santé de l'intéressée[2].

L'État italien répondit par un communiqué que le Président de la République italienne est seul habilité à délivrer des grâces et que Marina Petrella est « une personne condamnée à la prison à perpétuité pour de nombreux et très graves crimes de terrorisme et ayant jusqu'à présent échappé à la justice »[3]. Les familles des victimes, les partis politiques italiens (droite et gauche confondues) et les autorités judiciaires estimèrent que les « exilés » doivent rendre des comptes à la justice. Le sujet était d’autant plus sensible en Italie que les héritiers des Brigades rouges ont de nouveau tué, en 1999, 2002 et 2003 (deux conseillers du gouvernement et un policier), et qu'un réseau « Nouvelles Brigades rouges » a été démantelé en février 2007[4].

En raison d'un état de santé précaire dû à une dépression et à une grève de la faim et de la soif, elle fut remise en liberté sous contrôle judiciaire[5]. Le 12 octobre 2008, Nicolas Sarkozy annonça que la France renonçait à l'extrader vers l'Italie pour « raisons humanitaires[6]. »

Les interventions de l'épouse du président Sarkozy et de sa sœur Valeria Bruni-Tedeschi dans cette affaire ont été critiquées[7] notamment du fait que c'est Carla Bruni-Sarkozy qui aurait annoncé à l'ex-brigadiste qu'elle ne serait pas extradée quatre jours avant l'annonce officielle. De nombreux intellectuels italiens, par exemple, Claudio Magris[8], ont critiqué cette décision comme étant « indigne d'un état de droit. »

La décision du président a aussi été perçue en Italie comme un signe de l'arrogance française et elle illustre la différence de perception de l'affaire dans les deux pays, la fille d'un syndicaliste abattu dénonçant ainsi l'image de héros romantiques dont les Brigades rouges bénéficieraient[9].

Notes et références

  1. http://www.paroledonnee.info/DossierMPetRI.pdf
  2. « Sarkozy confirme que Petrella sera extradée mais se prononce pour sa grâce », AFP
  3. « Affaire Petrella : le président italien agacé par la demande de Sarkozy », Le Monde, 9 juillet 2008
  4. Josée Pochat : « Le casse-tête Petrella », Valeurs Actuelles (07.08.2008). Consulté le 10.10.2008.
  5. « Marina Petrella est remise en liberté sous contrôle judiciaire », Le Monde, 5 août 2008
  6. « Marina Petrella ne sera pas extradée », Libération, 12 octobre 2008
  7. [1], L'affaire Petrella et Carla Bruni
  8. [2] Corriere della Sera, 16 octobre 2008
  9. « Petrella : l'indignation italienne », Le Point, 16 octobre 2008

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Marina Petrella de Wikipédia en français (auteurs)

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