Marie-Reine Guindorf

Marie-Reine Guindorf
Marie-Reine Guindorf
Nom de naissance Marie-Reine Guindorf
Surnom Marie-Reine
Naissance 1812
Décès 1837 (à 25 ans)
Paris
Nationalité Drapeau de France France
Profession Ouvrière lingère
Activité principale Directrice de La Femme libre
Autres activités Journaliste, militante

Marie-Reine Guindorf (1812-1837) est une féministe française, fondatrice, en août 1832, avec Désirée Véret, de La Femme libre première revue faite par et pour des femmes, premier[1] journal féministe français.

Sommaire

Biographie

Saint-simonienne

Marie-Reine Guindorf est une jeune ouvrière lingère lorsqu'elle s'intéresse au rôle des femmes dans les actions du mouvement saint-simonien. Elle devient une militante active, participant au Degré ouvrier dirigée par Claire Bazard, lorsque la décision du Père Enfantin de ne plus permettre aux femmes de progresser dans la hiérarchie est publiée dans le Globe du 28 novembre 1831. Elle fait partie des jeunes prolétaires qui s'éloignent de la communauté.

Femme de presse

À 20 ans, en août 1832, Marie-Reine fonde, avec Désirée Véret, une petite brochure, conçue et réalisée uniquement par des femmes. Le premier titre est La Femme libre ; sous sa direction la revue devient l'Apostolat des femmes au deuxième numéro.

La-Femme-Libre-1-1832-b.jpg

« Cette publication n'est pas une spéculation, c'est une œuvre d'apostolat pour la liberté et l'association des femmes. Ayant senti profondément l'esclavage et la nullité qui pèsent sur notre sexe. Nous élevons la voix pour appeler les femmes à venir avec nous, réclamer la place que nous devons occuper dans le temple, dans l'état, et dans la famille. Notre but est l'association. Les femmes n'ayant eu jusqu'ici aucune organisation qui leur permit de se livrer à quelque chose de grand, n'ont pu s'occuper que de petites choses individuelles qui les ont laissées dans l'isolement. (...) Nous sommes Saint-Simoniennes, et c'est précisément pour cela que nous n'avons pas cet esprit exclusif qui repousse tout ce qui n'est pas soi. (...) Marie-Reine. (Gallica[2]) »

Article détaillé : La Femme libre.

D'autres femmes les rejoignent, comme Suzanne Voilquin qui devient co-directrice à la sixième livraison. Marie-Reine et Suzanne vont poursuivre leur co-direction et le groupe de femme qui soutient la publication se regroupent en association, prenant le nom de La Femme Nouvelle. Marie-Reine, de plus en plus occupée par le fouriérisme, finit par quitter le journal ; elle laisse la direction à Suzanne Voilquin qui poursuit la publication en changeant le titre qui devient La Tribune des femmes.

Marie-Reine se marie avec le jeune saint-simonien Flichi à son retour d'une mission en Méditerranée dirigée par Barrault. En 1835 elle donne naissance à un garçon, qui est mis en nourrice[3].

Suicide à 25 ans

À la fin de l'année 1836, Suzanne Voilquin habite pendant six semaines, jusqu'au 8 janvier 1837, dans l'appartement du jeune couple rue Montmorency à Paris. Suzanne constate que son amie a tout pour pouvoir bien vivre, un mari qui l'aime, un jeune garçon de 15 mois et un appartement dû à la générosité des parents de Flichi qui ont perçu un héritage imprévu. Néanmoins Suzanne s'inquiète, de l'éloignement de son fils qui est toujours en nourrice, de l'activisme de Marie-Reine qui assiste régulièrement aux réunions d'un disciple de Charles Fourier, où il est question de la mise en pratique d'un premier Phalanstère. Suzanne a déjà quitté ses amis lorsque Flichi vient la voir désespéré, cherchant Marie-Reine qui a disparu. Son corps est retrouvé, le 1er juillet 1837, dans la Seine au pont de Grenelle[4].

Annexes

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Articles connexes

Bibliographie

  • (fr) Suzanne Voilquin, Souvenirs d’une fille du peuple : ou, La saint-simonienne en Égypte, E. Sauzet, 1866, pp. 479-488.
  • (fr) Laure Adler, À l’aube du féminisme, les premières journalistes : 1830-1850, Paris, Payot, 1979.
  • (en) Claire Goldberg Moses, French feminism in the nineteenth century, Suny Press, 1984, (ISBN 9780873958592)
  • (fr) Valentin Pelosse, Claire Démar : Appel au peuple sur l'affranchissement de la femme: aux origines de la pensée féministe, Albin Michel, 2001, pp. 177,216,261[5] (ISBN 9782226125811).
  • (fr) Michèle Riot-Sarcey, Histoire du féminisme, collection Repères, La Découverte, Paris, 2002, pp. 67,95,299[6] (ISBN 9782226067913).

Notes et références

  1. Laure Adler, À l’aube du féminisme, les premières journalistes : 1830-1850, p. 10 : « la Femme Libre, premier journal féministe français » lien Google livres.
  2. Début de la troisième partie de l'article Appel aux Femmes paru dans le n° 1 de La Femme libre. L'article est signé Marie-Reine il ne comporte pas de nom de famille, comme l'ensemble des articles de cette publication. (site Gallica)
  3. Suzanne Voilquin, Souvenirs d’une fille du peuple, p. 480 lien Google livres
  4. Suzanne Voilquin, Suicide de Marie-Reine, in Souvenirs d’une fille du peuple, p. 479 lien Google livres
  5. Pelosse, pages sur Guindorf, lien Google livres du 03/07/2009
  6. Riot-Sarcey, pages sur Guindorf, lien Google livres du 03/07/2009

Lien externe

  • Bnf, , Fonds Enfantin ou fonds saint-simonien



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Marie-Reine Guindorf de Wikipédia en français (auteurs)

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