- Anouar Brahem
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Anouar Brahem Portrait d'Anouar BrahemNaissance 20 octobre 1957
Tunis, TunisieActivité principale Musicien, compositeur Genre musical Jazz
Musique arabe
World MusicInstruments Oud Labels Edition of Contemporary Music Site officiel anouarbrahem.com Anouar Brahem (أنور ابراهم), né le 20 octobre 1957 à Tunis, est un oudiste et compositeur tunisien.
Il a fortement modifié le rôle traditionnel de l'oud, en le modernisant et en le confrontant aux musiques occidentales, en particulier le jazz. Il est considéré comme un musicien moderne, tout en ayant une profonde connaissance de la musique arabe traditionnelle[1].
Sommaire
Biographie
Né dans le quartier tunisois d'Halfaouine, il rejoint à l'âge de dix ans le Conservatoire national de musique de Tunis, où il suit l'enseignement d'Ali Sriti[2]. Cette admission est presque trop tardive selon Brahem, les enfants tunisiens apprenant habituellement la musique plus tôt[3]. Il commence à jouer dans des orchestres à l'âge de quinze ans. Joueur de oud, il compose pour son instrument et diverses formations, en particulier du jazz. En 1981, il s'installe pour quatre ans à Paris, période pendant laquelle il collabore avec Maurice Béjart et compose de nombreuses œuvres originales, notamment pour le cinéma tunisien.
Entre 1985 et 1990, de retour en Tunisie, il poursuit son travail de composition et, par de nombreux concerts, acquiert une notoriété publique. En 1987, il se voit confier la direction de l'Ensemble musical de la ville de Tunis et, en 1988, ouvre le Festival international de Carthage avec Leilatou tayer ; Tunis Hebdo écrira : « Si nous devions élire le musicien des années 1980, nous choisirions sans hésiter Anouar Brahem ». En 1990, il s'envole pour une tournée aux États-Unis et au Canada et, en 1992, est appelé à concevoir et à participer activement à la création du Centre des musiques arabes et méditerranéennes installé au Palais Ennajma Ezzahra du baron d'Erlanger à Sidi Bou Saïd.
En 1988, Brahem envoie une cassette DAT de démonstration à Manfred Eicher du label Edition of Contemporary Music. Celui-ci la remarque dans la pile de cassettes entassée sur son bureau à cause de la calligraphie sur le timbre de l'enveloppe d'envoi[1]. Au delà de son intuition initiale, Eicher fait venir Brahem à Oslo en septembre 1990 pour l'enregistrement de Barzakh[1]. Sans attendre les retours du premier album, Eicher lui fait enregistrer son deuxième disque, Conte de l'incroyable amour, en octobre 1991. Brahem se montre très reconnaissant de cette marque de confiance[3].
Outre ses propres albums, il écrit aussi des musiques de films et fait partie, avec le libanais Rabih Abou-Khalil, de ce courant de la musique contemporaine qui réunit musique arabe et occidentale. Ce « maître enchanteur » qui crée « une musique à la fois totalement ancrée dans une culture ancestrale hautement sophistiquée et éminemment contemporaine dans son ambition universaliste » a joué et enregistré avec de grands noms du jazz contemporain tels que François Jeanneau, Jan Garbarek, John Surman ou Jean-Paul Céléa.
En 2006, juste après le conflit israélo-libanais, Anouar Brahem passe derrière la caméra et réalise son premier film documentaire baptisé Mots d'après la guerre. Le film se situe au Liban et s'articule comme un récit autour d'entretiens recueillis auprès d'artistes et intellectuels libanais au lendemain du cessez-le-feu intervenu après la guerre de l'été 2006 entre Israël et le Hezbollah.
Œuvres
Discographie
Brahem est essentiellement publié par le label munichois Edition of Contemporary Music (ECM).
Album Musiciens Référence Année Barzakh Anouar Brahem (oud), Béchir Selmi (violon), Lassad Hosni (percussions) ECM 1432 1991 Conte de l'incroyable amour Anouar Brahem (oud), Barbaros Erköse (clarinette), Kudsi Erguner (nay), Lassad Hosni (bendir et darbouka) ECM 1457 1992 Madar Jan Garbarek (saxophone), Anouar Brahem (oud), Ustad Shaukat Hussain (tablâs) ECM 1515 1994 Khomsa Anouar Brahem (oud), Richard Galliano (accordéon), François Couturier (piano et synthétiseur), Jean-Marc Larché (saxophone soprano), Béchir Selmi (violon), Palle Danielsson (contrebasse), Jon Christensen (batterie) ECM 1561 1995 Thimar Anouar Brahem (oud), John Surman (clarinette basse et saxophone soprano), Dave Holland (contrebasse) ECM 1641 1998 Astrakan Café Anouar Brahem (oud), Barbaros Erköse (clarinette), Lassad Hosni (bendir et darbouka) ECM 1718 2000 Charmediterranéen Orchestre national de jazz (dirigé par Paolo Damiani), Anouar Brahem et Gianluigi Trovesi ECM 1828 2002 Le Pas du Chat Noir Anouar Brahem (oud), François Couturier (piano), Jean-Louis Matinier (accordéon) ECM 1792 2002 Le Voyage de Sahar Anouar Brahem (oud), François Couturier (piano), Jean-Louis Matinier (accordéon) ECM 1915 2006 The Astounding Eyes of Rita Anouar Brahem (oud), Klaus Gesing (clarinette basse), Björn Meyer (guitare basse), Khaled Yassine (percussions) ECM 2075 2009 Vague, disponible uniquement en France et en Belgique, est une sélection des plus belles mélodies d'Anouar Brahem sortie en 2003.
Musiques de films
- 1994 : Les Silences du palais (Samt el qusur) de Moufida Tlatli
- 1992 : Bezness de Nouri Bouzid
- 1990 : Halfaouine, l'enfant des terrasses (Asfour stah) de Férid Boughedir
- 2010 : Ce n'est qu'un début (Astrakan Café) de Jean-Pierre Pozzi et Pierre Barougier
Filmographie
- Mots d'après la guerre (2007) sélectionné au Festival de Locarno 2007
Références
- Lake (2007), p. 130
- Patrick Labesse, « Les noces du jazz et de l'Orient », Jeune Afrique, 6 décembre 2009, p. 98
- Lake (2007), p. 264-265
Bibliographie
- (en) Steve Lake et Paul Griffiths, Horizons touched: the music of ECM, Granta UK, 2007 (ISBN 978-1-86207-880-2) [détail des éditions]
Liens externes
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