Malediction de la neuvieme symphonie

Malediction de la neuvieme symphonie

Malédiction de la neuvième symphonie

La malédiction de la neuvième symphonie est la crainte superstitieuse qu'un compositeur, après Beethoven, mourra après avoir composé sa neuvième symphonie, ou une symphonie portant le numéro 9. Les principaux exemples de cette "malédiction", en plus de Beethoven, sont Franz Schubert, Antonín Dvořák, Anton Bruckner et Gustav Mahler. Avant Chostakovitch au XXe siècle, aucun grand symphoniste ne composera plus de neuf symphonies.

Sommaire

Gustav Mahler

Le plus célèbre exemple de superstition de ce type se trouve chez Gustav Mahler, qui après avoir composé sa Symphonie n° 8 en mi bémol majeur (1906–1907), craignit de s'attaquer à une Neuvième, et composa Das Lied von der Erde (Le Chant de la terre, 1908–1909), qualifiée en sous-titre de « symphonie pour contralto, ténor et grand orchestre ». Ayant achevé sa neuvième symphonie sans que celle-ci ne fût comptabilisée ainsi, il composa sa Symphonie n° 9 en ré majeur (1909–1910), en fait sa dixième, considérant avoir trompé le sort. Cette symphonie fut cependant la dernière qu'il put achever, puisqu'il mourut pendant la composition de la Symphonie n° 10 en fa dièse majeur (1909–1910).

Antécédents célèbres

Du point de vue de Mahler, les seules victimes de la « malédiction » avaient été Beethoven, Bruckner, et peut-être Louis Spohr. La Grande Symphonie en ut majeur (1825–1828) de Schubert, aujourd'hui numérotée 9, ou plus rarement 7 ou 8, portait à l'époque le n° 7. Dvořák, lui aussi auteur d'un corpus de neuf symphonies, considérait la partition de sa Symphonie n° 1 en ut mineur « Les Cloches de Zlonice » (1865) comme perdue. Bruckner nourrissait également des inquiétudes au sujet de sa Symphonie n° 9 en ré mineur (1887–1896), mais c'était à cause de la comparaison inévitable avec celle de Beethoven, à plus forte raison parce qu'elle était écrite dans la même tonalité ; il s'agissait, d'ailleurs, de sa onzième symphonie, puisque la numérotation ne commence qu'après sa Symphonie d'études en fa mineur (parfois dite « n° 00 », 1863) et la Symphonie n° 0 en ré mineur (1869, en fait la troisième, « annulée » par Bruckner et renumérotée a posteriori). Elle est d'ailleurs inachevée, le Finale restant à l'état d'esquisses et de fragments.

Après Mahler

Dans un essai sur Mahler, Arnold Schönberg écrit : « Il semble que la neuvième soit une limite. Qui veut la franchir doit trépasser. Comme si la Dixième contenait quelque chose que nous ne devrions pas encore connaître, pour quoi nous ne serions pas prêts. Ceux qui ont écrit une Neuvième s'étaient trop approchés de l'au-delà. »

Après Mahler, la « malédiction » sembla s'appliquer à Kurt Atterberg, Alfred Schnittke, Roger Sessions, Ralph Vaughan Williams et Egon Wellesz. Alexandre Glazounov composa le premier mouvement d'une Symphonie n° 9 en ré mineur entre 1904 et 1910, mais l'abandonna. Il vécut jusqu'en 1936.

Contre-exemples

Plusieurs contre-exemples existent cependant, comme Glenn Branca, Hans Werner Henze, Jan Kapr, Ib Nørholm, Andrzej Panufnik, William Schuman (dix symphonies), David Diamond, Edmund Rubbra, Robert Simpson (onze), George Lloyd, Heitor Villa-Lobos, Darius Milhaud et Daniel Jones (douze), Roy Harris (treize), Kalevi Aho (quatorze), Dmitri Chostakovitch, Gloria Coates (quinze), Allan Pettersson (dix-sept), Jiří Válek (dix-huit), Henry Cowell (vingt-une), Mieczyslaw Weinberg (vingt-deux), Nikolaï Miaskovski (vingt-sept), Havergal Brian (trente-deux), Alan Hovhaness (soixante-sept) et Leif Segerstam (cent quatre-vingt-cinq, série en cours). Les Neuvièmes de Henze et Rubbra sont toutes deux des symphonies chorales, comme celle de Beethoven.

Mozart (avec jusqu'à soixante-huit symphonies, la dernière portant le numéro 41) et Haydn (avec cent six symphonies) ne sont pas concernés par cette "malédiction" puisqu'ayant vécu avant Beethoven. On pourrait mentionner également que Beethoven transforma et étendit tant la forme symphonique que ce n'est qu'après lui que la composition d'une symphonie devint une entreprise difficile et de longue haleine [réf. nécessaire], comme en témoignent les difficultés qu'eut Brahms à commencer et à terminer sa Symphonie n° 1 en ut mineur (1862–1878) – surnommée, malgré tout, la « Dixième Symphonie de Beethoven ».

Source

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Curse of the ninth ».
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