- Maison organique
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Sommaire
Introduction
Contrairement aux maisons d’habitation traditionnelles, qui sont situées sur la terre, le concept des maisons organiques poursuit un autre objectif : non pas une vie sous ou dans la terre, mais avec la terre. Si la terre et la maison sont séparées, on construit dans l’air, ce qui fait que la chaleur et l'humidité s'échappent plus rapidement et la durée de vie du revêtement extérieur de la construction est raccourcie. Dans une maison organique, la terre joue le rôle d’une couverture chauffante qui protège efficacement du froid, de la pluie et du vent. La terre offre une protection naturelle contre les influences négatives de l’environnement et les émissions indésirables. Une maison organique ne doit pas être impérativement construite dans la terre, mais elle peut être placée sur l’élévation naturelle du terrain. La maison organique est un bâtiment flexible pouvant être adapté aux souhaits des propriétaires respectifs pour répondre ainsi aux exigences selon l’individualité, le respect de l’environnement et la conscience énergétique[1]. La liberté de conception de cette technique de construction permet une planification organique qui exige une réflexion spatiale et un très haut degré de créativité. Les maisons organiques rappellent des sculptures habitables avec une prétention artistique élevée et une qualité sculpturale.
Technique de construction
Les structures, qui sont conçues comme des voûtes intégrales, peuvent être préfabriquées dans des pièces rigides ou érigées selon une procédure de moulage par injection sur des treillis. Les voûtes en béton projeté permettent des formes libres et organiques qui laissent passer de la lumière dans les pièces. La procédure de béton projeté a été appliquée pour la première fois au début de ce siècle. Le naturaliste américain Carl Akeley a breveté en 1911 un appareil avec lequel le ciment à grain fin pouvait être injecté. La technique du béton projeté est principalement appliquée dans le génie civil et la construction de tunnels. Dans le bâtiment elle n’est appliquée que pour les assainissements en béton. Friedrich Kiesler fut le pionnier pour l’emploi de la technique de béton projeté dans le bâtiment, avec son projet « Maison sans fin »[2]. L’architecte suisse Peter Vetsch a utilisé et optimisé ce procédé et a construit jusqu’à ce jour plus de 40 maisons organiques à l’aide de cette technique. Le béton est projeté sur un treillis à maille fine qui est soudé sur une armature de soutien. Celle-ci est pliée et formée selon la forme de la maison souhaitée. Une isolation en mousse polyuréthane de 20 cm d’épaisseur contre le froid et la chaleur est projetée à l’extérieur sur la voûte. Un tapis est posé par-dessus et la construction est recouverte de 50 cm à 3 mètres de terre. Les murs intérieurs d’une maison organique sont enduits d’argile. Ceci permet une régulation idéale de l’humidité. Les murs seront finalement recouverts d’une peinture à la chaux de couleur naturelle[3].
Conception et architecture
Les maisons organiques d’exposants comme Peter Vetsch ou Arthur Quarmby sont basées sur l’interprétation d’une architecture respectueuse de l’environnement, écologique, mais aussi progressive. Elles se caractérisent par leur rapprochement avec la nature et permettent une expérience innovatrice de l'espace au-delà des quatre murs et de leurs angles droits habituels. L’intention fondamentale n’est pas d'adapter le paysage au bâtiment, mais de concevoir ce dernier de sorte que l’originalité du paysage soit préservée.
Les maisons organiques actuelles disposent d'installations intérieures complètes, comme par ex. de modernes cuisines, salles de bain et système de domotique. En outre, les constructions font chaque fois l'objet d'une nouvelle conception. Ainsi la maison peut tenir compte des désirs des propriétaires, devenant ainsi un objet hautement individuel. Au milieu de ce processus de planification se trouve l’homme, qui peut intégrer cette « troisième peau » à son propre langage d'architecture. Les maisons organiques peuvent être construites en tant que maisons d'habitation individuelles ou lotissements.Avantages
Les principaux avantages de l’architecture d'une maison organique concernent avant tout les aspects écologiques et ceux ayant trait à la sécurité. Nous vous les présentons brièvement ci-après.
Conditions climatiques agréables
Un des avantages écologiques majeur de la maison organique est son climat agréable. La méthode de construction particulière des maisons organiques conduit à des conditions climatiques équilibrées : la fraîcheur en été et la protection contre le froid en hiver. Un autre avantage est l’agréable humidité de l'air d'environ 50%, tout à fait à l'opposé des pièces surchauffées en hiver dans les maisons conventionnelles et ayant donc une humidité relative de l'air trop faible. De plus, la densité de l’air des maisons organiques représente une condition idéale pour une aération confortable contrôlée.
Économies d’énergie et de CO2
Une des conséquences directes des meilleures conditions climatiques est l’économie d’énergie qui peut représenter jusqu’à 50% par an. Puisque les besoins en chaleur et en énergie des logements mal isolés, en plus des secteurs de transport et de circulation, contribuent largement au changement climatique dans le domaine de la consommation privée, la maison organique peut être considérée comme très favorable à la réduction des émissions de CO2.
Protection contre les orages et les séismes
En raison de leur type de construction, les maisons organiques sont mieux protégées contre les orages violents, car elles ne risquent pas de se faire emporter par le vent, ni de se renverser. La statique, le manque de coins et d’éléments saillants (toit) évitent tous les points d'attache qui peuvent mener à des dégâts dus à l’orage[4]. La stabilité des formes rondes en combinaison avec l’armature de treillis constitue une condition idéale de protection contre les séismes.
Protection du paysage et utilisation du paysage
Les maisons organiques s’intègrent parfaitement au paysage. Leurs toits recouverts par la terre se fondent dans les alentours de manière naturelle et protègent efficacement le paysage. Les toits verts redonnent une partie du paysage et contribuent ainsi à l’apport d’oxygène et d’azote dans l’écosystème. De plus, la surface utile est récupérée par le revêtement massif de terre. D’autre part, les maisons de terre peuvent être bâties sur des pentes selon la méthode de construction de terrasses. La possibilité de construire sous terre jusqu’aux limites du terrain, combinée avec la méthode de construction de terrasses, mène à une utilisation de terrain extrêmement économique[4]. Malgré une compression architecturale, la nature garde des espaces verts. Les maisons organiques peuvent, contrairement aux constructions conventionnelles, être intégrées dans le terrain accidenté et se soumettre au paysage naturel.
Protection contre l’incendie
Comparées à d’autres matériaux de construction, comme par ex. l'acier, les maisons organiques se distinguent par une très bonne protection contre l’incendie, étant donné que la substance principale de la construction est le béton.
Végétalisation de la toiture
Comme la toiture est recouverte de terre, la plantation de plantes utiles est possible. Cette couverture végétale récupère la plus grande partie des eaux de pluie. Cette retenue d’eau soulage le flux de trop grandes quantités d’eau.
Lumière
Contrairement à l’idée que les maisons organiques sont sombres à l'intérieur, celles-ci sont construites de telle sorte qu'elles soient équipées de larges façades en verre et de coupoles de lumière, qui permettent des pièces d’habitation claires et lumineuses. Même les salles de bains et les pièces attenantes peuvent être éclairées partiellement par les coupoles de lumière.
Inconvénients
La conception des maisons organiques conduit généralement à des parois qui ne sont pas verticales, mais ayant plutôt des formes voûtées. Ceci peut poser des problèmes pour l’aménagement intérieur, spécialement en ce qui concerne les meubles et les grands tableaux. Cet aspect peut cependant être anticipé lors de la planification et de la conception d’une maison organique, où des murs droits peuvent être projetés à certains endroits.
Voir aussi
Sources
- Edelhart, M. (1983), Das Erdhaus: Handbuch für Architekten und Bauherren, Wien 1983, S. 9
- Zoelly, P. (1989), Terratektur: Einstieg in die unterirdische Architektur, Basel 1989
- Wagner, E./ Schubert-Weller, C., (1994), Earth and Cave Architecture Peter Vetsch, Sulgen 1994, S. 31
- Wagner, E./ Schubert-Weller, C., (1994), Earth and Cave Architecture Peter Vetsch, Sulgen 1994, S. 124
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