- Magasin pittoresque
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Le Magasin pittoresque
{{{nomorigine}}} Pays France Langue(s) Français Périodicité Hebdomadaire, puis mensuel et bihebdomadaire Genre généraliste Date de fondation janvier 1833 Date du dernier numéro 1938 Ville d’édition Paris Directeur de publication Édouard Charton ISSN 1770-7080 Le Magasin pittoresque est un magazine français paru de janvier 1833 à 1938.
Sommaire
Histoire
Paru la première fois sous la forme d’un fascicule de huit pages, illustré de gravures, vendu deux sous, huit jours après la nouvelle livraison, une nouvelle lui succéda, et ainsi de suite, chaque semaine, pendant dix-huit ans, c’est-à-dire jusqu’à la loi du timbre du 16 juillet 1850. Cette loi faisant peser une trop lourde charge sur des publications de 10 centimes, le Magasin pittoresque devint, à cette époque, mensuel, puis parut ensuite deux fois par mois.
Le Magasin pittoresque était une sorte d’encyclopédie populaire qui, sans négliger les découvertes importantes modernes, s’attachait surtout à ressusciter le passé. La qualification de « Magasin » avait pour but d’indiquer que le recueil contenait un peu de tout : morale, histoire, archéologie, art, sciences naturelles, industrie, voyages, toutes matières, en un mot, qui, s’adressant au cœur, à l’imagination et au goût, seraient de nature à enrichir de distractions pures et instructives les loisirs de la vie intérieure et du foyer domestique.
Édouard Charton qui, d’après l’exemple des magazines anglais, en avait conçu l’idée, tracé le plan, recruté les rédacteurs, dont la plupart appartenaient aux grandes écoles, préparé, même sous le rapport matériel, la mise en œuvre du Magasin pittoresque.
L’une des plus grandes difficultés auxquelles se heurta le directeur du nouveau Magasin fut de se procurer des gravures sur bois, en nombre suffisant. Ancien saint-simonien, Charton tenait essentiellement à éclairer et compléter les enseignements écrits par des images. C’était ce qu’il appelait « parler aux yeux pour arriver plus sûrement à l’esprit. » Or, la gravure sur bois était alors le seul genre de gravure qui se prêtât à la composition d’œuvres illustrées à bas prix, et l’usage en avait été presque complètement abandonné en France. Lorsque Charton demanda à une maison de Paris de s’engager à lui fournir quatre ou cinq gravures par semaine, on se récria, disant qu’on pourrait tout au plus livrer ce même nombre par mois.
Ce mode de gravure s’étant heureusement continué en Angleterre, où de nombreux magazines existaient depuis le XVIIe siècle, Charton se rendit à Londres où il emprunta des clichés. Mais bientôt les graveurs français, stimulés par le succès du Magasin pittoresque et des concurrences qu’il suscita, revinrent au genre délaissé, se multiplièrent et ne tardèrent pas à rivaliser en somme de travail et en habileté avec les artistes anglais[1].
Le succès du Magasin pittoresque fut aussi rapide que complet. Dès la deuxième année, il compta jusqu’à 100 000 acheteurs, et le Recueil connut une grande fortune. Par leur renoncement, les collaborateurs de la première heure contribuèrent largement à la réussite de l’œuvre. Dès le début, il avait été convenu entre eux que, pour assurer son unité morale et laisser toute sa liberté à la direction, aucun des articles ne serait signé. On sait néanmoins que George Sand y a parfois contribué ou que Camille Flammarion y a fait ses débuts de vulgarisateur en 1864, à l’âge de 22 ans.
En retour, il en résulta que le Directeur fut chargé d’un travail qui n’eut d’égal que son dévouement. Édouard Charton eut à contrôler tous les articles présentés, les retouchant au besoin, corrigeant les épreuves ; il avait, en un mot, la main sur toutes les parties de la publication. « Tous les jeudis, a dit un de ses collaborateurs depuis 1865, Tissandier, Édouard Charton donnait ses audiences, au premier étage des bureaux d’abonnements. Il se tenait assis devant une table ronde, recouverte d’un tapis vert. Le lieu avait un caractère de simplicité monacale. Tous les visiteurs y étaient facilement admis : ils s’asseyaient autour de la pièce et venaient tour à tour prendre place à côté de M. Charton. La conversation de chacun se trouvait ainsi entendue par tous. Mais il n’y avait rien à cacher au Magasin ; tout se passait à ciel ouvert et au grand jour. Le débutant trouvait là bon accueil, visage souriant, et sollicitude quasi paternelle… M. Édouard Charton s’est-il jamais douté du bien qu’il a fait à des jeunes gens, qui parfois rebutés partout ailleurs, trouvaient en lui un maître plein de bienveillance, un guide expérimenté ? Le Directeur du Magasin pittoresque a souvent corrigé lui-même les manuscrits écrits par des mains inhabiles ; il les renvoyait à leur auteur, en prenant la peine de dire quel était leur côté défectueux et ce qu’il y avait à faire pour en améliorer la forme. »
Indépendamment de sa tutelle intellectuelle, Charton a également laissé dans le Magasin pittoresque la marque de sa haute et inflexible moralité. Aucun passage, aucun mot qui n’en soit empreint. Aussi a-t-il pu dire, lors de la publication du cinquante et unième volume du Recueil : « Parmi les milliers de pages écrites sur tant de sujets divers par mes collaborateurs et par moi pendant ces cinquante années, il n’en est aucune que je n’aie lue avec sollicitude avant de la publier, aucune (ma conscience me l’assure) qu’ait à réprouver l’honnêteté la plus scrupuleuse. »
Charton quitta la direction du Magasin pittoresque en 1890.
Collaborateurs
- Jean Aicard ; Eugène Delacroix ; Hippolyte Fortoul ; Victorin de Joncières ; Pauline Roland ; Rodolphe Töpffer ; Ismaïl Urbain ; Louis Marvy.
Notes
- ↑ Comme il a été fait des réimpressions des premiers volumes pour lesquelles les anciens bois ont été perfectionnés, on voit, en suivant la série à partir de l’édition originale, quels progrès ont été accomplis, d’année en année. La renaissance de la gravure sur bois en France est donc, en grande partie, redevable à la fondation du Magasin pittoresque.
Source
- Annuaire historique du département de l’Yonne, Auxerre, L. Bonsant, 1890, p. 10-3.
Lien externe
- Liste des volumes numérisés (1833–1912) disponibles sur Gallica
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