- Madame de...
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Madame de...
Danielle Darrieux et Vittorio De Sica
Données clés Réalisation Max Ophüls Scénario Marcel Achard
Max Ophuls
Annette Wademant
Louise de Vilmorin (roman)Acteurs principaux Danielle Darrieux
Charles Boyer
Vittorio De Sica
Jean DebucourtSociétés de production Franco-London-Films Indusfilms (Paris)
Rizzoli Films (Rome)Pays d’origine France Sortie 1953 Durée 100 minutes (1 h 40) Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution
Madame de... est un film français réalisé par Max Ophüls, sorti en 1953.
Sommaire
Synopsis
Paris, 1900. Endettée parce que dépensant sans compter, Madame de... (Louise) coquette et frivole femme d'un général attaché au ministère de la Guerre, vend en secret des cœurs en diamants, des boucles d'oreilles, offertes par son mari. Quelques jours plus tard au cours d'une soirée à l'Opéra, elle fait mine de les avoir perdues. Le général les fait chercher partout et déclenche un petit scandale. Informé de l'affaire par les journaux, le bijoutier va trouver le général et lui raconte tout. Amusé par les cachotteries de son épouse, le général rachète les boucles d'oreilles et les offre à sa maîtresse, en cadeau de rupture. Arrivée à Constantinople, cette dernière revend les boucles à son tour. Un ambassadeur, le baron Donati, avant d’être nommé ambassadeur à Paris, achète les cœurs en diamant. Il rencontre Madame de… sur un quai de gare et s'éprend d’elle. Succombant à son charme, il lui offre les boucles d'oreilles. Amoureuse pour la première fois, Louise accepte les cœurs sans avouer qu'ils lui ont déjà appartenu. Celle-ci feint d'avoir retrouvé les diamants dans une paire de gants. Mais le général qui n'est pas dupe, conte l'affaire du curieux itinéraire des boucles d’oreilles au diplomate, et l'oblige à reprendre son cadeau. Le baron, déçu des mensonges de Louise, s'éloigne d’elle. Désespérée, elle se retranche du monde et se réfugie dans la maladie. Rendant Donati responsable de l’état de sa femme, le général le provoque en duel. Voulant séparer les deux hommes, Louise, au plus mal, se précipite sur les lieux du combat et succombe à une crise cardiaque en entendant un seul coup de feu, alors qu'elle en attendait un second : celui de son amant.
Fiche technique
- Titre : Madame de...
- Réalisation : Max Ophüls
- Scénario : Marcel Achard, Max Ophüls, et Annette Wademant d'après le roman de Louise de Vilmorin (éditions Gallimard)
- Dialogues : Marcel Achard
- Images : Christian Matras
- Opérateur : Alain Douarinou
- Effets spéciaux : François Suné
- Décors : Jean d'Eaubonne, assisté de Jacques Gut et Marc Frédéric
- Ensemblier : Maurice Barnathan
- Costumes : Georges Annenkov et Rosine Delamare, assistés de Georgette Fillon
- Coiffures : Jean Lalaurette et Jules Chanteau pour les perruques
- Maquillage : Carmen Brel et Janine Cassé
- Musique : Oscar Straus et Georges van Parys
- Parolier : Louis Ducreux
- Montage : Boris Lewin
- Son : Antoine Petitjean
- Script-girl : Francine Corteggiani
- Assistants réalisateurs : Marc Maurette, Willy Picard, Tony Aboyantz et Alain Jessua (stagiaire)
- Photographe de plateau : Raymond Voinquel et Sam Levin pour les portraits
- Régie générale : André Hoss, assisté de Jean Pieuchot
- Chef de production : Henry Deutschmeister
- Directeur de production : Henri Baum et Ralph Baum
- Production : Franco-London-Films Indusfilms (Paris), Rizzoli Films (Rome)
- Distribution : Gaumont
- Tournage du 8 avril au 12 juin 1953, dans les studios de Boulogne
- Enregistrement Optiphone, système Western Electric
- Tirage : Laboratoire G.T.C Joinville
- Pays d'origine : France
- Format : Noir et blanc - 1,37:1 - Son mono
- Genre : Drame
- Durée : 100 minutes
- Date de sortie :
- Visa d'exploitation : 13793
Distribution
- Danielle Darrieux : La comtesse Louise de...
- Charles Boyer : Le général André de...
- Vittorio De Sica : Le baron Fabrizio Donati
- Jean Debucourt : M. Rémy, le bijoutier
- Mireille Perrey : Nounou, la nourrice de la comtesse
- Lia di Leo : Lola, la maîtresse du général
- Jean Galland : M. de Bernac
- Hubert Noël : Henri de Malville
- Josselin : Un diplomate
- Paul Azaïs : Léon, le cocher fiacre de Louise
- Claire Duhamel: Élisabeth, la nièce du général
- Georges Vitray : Le vieux journaliste
- Jean Toulout : Le doyen du corps diplomatique
- Albert Michel : Le cocher fiacre de Donati
- Léon Walther : L'administrateur du théâtre
- Madeleine Barbulée : Une amie de Louise
- Colette Régis : La vendeuse de cierges
- Germaine Stainval : L'ambassadrice
- Jacques Beauvais : Un majordome
- Émile Genevois : Le soldat planton
- Gérard Buhr : Le douanier
- Michel Salina : Un témoin du duel
- Georges Paulais : Un témoin du duel
- Robert Moor : Un diplomate
- Léon Pauléon : Un huissier
- Jean Degrave : Le clubman
- Charles Bayard : Un diplomate lors de la réception
- Franck Maurice : Le bagagiste du train
- René Worms : Un homme chez la nièce du général
- Jean-Paul Moulinot : Un homme au théâtre
- Jimmy Perrys : Le contrôleur à la douane
- Serge Lecointe : Jérôme Rémy, le fils du bijoutier (non crédité)
- Guy Favières : Julien, le domestique de la comtesse et du général (non crédité)
- Daniel Mendaille
- Max Mégy
- Louis Saintève
- Roger Vincent
Autour du film
Max Ophüls a modifié la fin du roman de Louise de Vilmorin. Dans le roman, Madame de... mourait en présence de son mari et de son amant en offrant une boucle à chacun... Ophüls a délaissé le mélodrame pour en faire une tragédie conforme à ses thèmes favoris : le plaisir est triste et l'amour rencontre la mort. On remarque également, comme dans d'autres films d'Ophüls, l'obsession des glaces et des escaliers.
Autres adaptations
L'œuvre de Louise de Vilmorin a également fait l'objet
- d'un opéra de Jean-Michel Damase, livret de Jean Anouilh, créé en 1970 ;
- d'un téléfilm de Jean-Daniel Verhaeghe, adaptation de Jean-Claude Carrière, avec Jean-Pierre Marielle et Carole Bouquet, diffusé en France en 2001 et dont la fin est conforme au roman.
Citations
- Max Ophüls, à Danielle Darrieux, pour le rôle de Louise : « Votre tâche sera dure. Vous devrez, armée de votre beauté, votre charme et votre élégance, incarner le vide absolu, l’inexistence. Vous deviendrez sur l’écran le symbole même de la futilité passagère dénuée d’intérêt. Et il faudra que les spectateurs soient épris, séduits et profondément émus par cette image. »
Critique
- « Dans une scène célèbre de Madame de..., les yeux fermés, la joue appuyée sur une porte qui se referme, Darrieux répète une litanie amoureuse, des mots simples qui révèlent une passion qu’elle prétend nier : "Je ne vous aime pas, je ne vous aime pas, je ne vous aime pas", dit-elle à l’homme qui s’en va... Suit alors un moment de grâce absolue, quelques secondes magiques où apparaît, dans tout son éclat, le talent qu’a toujours eu Darrieux à insuffler à ses comédies une sourde mélancolie et à parer ses drames d’une dérision légère, impalpable. Comme la certitude douce-amère qui lui aura servi de philosophie. L’idée, terrifiante et juste, que dans la vie tout ce qui est inéluctable n’a décidément aucune importance. » Pierre Murat, Télérama.
- « Louise. C’est une coquette, femme-orchestre du flirt élégant, tourbillonnante dans les bras d’amants interchangeables, femme mariée ne se reconnaissant que des dettes financières. Un diplomate la prend un beau jour à ce piège dont elle croyait contrôler le mécanisme : celui de l’amour. Elle mesure trop tard la futilité de ses ruses et mensonges, l’impuissance contre le vertige des sentiments, le caractère dérisoire d’un langage dénué de véritable signification (son "Je ne vous aime pas, je ne vous aime pas, je ne vous aime pas" trahissant un trouble extrême). La voilà captive, trahie par ses propres mondanités : "La femme que j’étais a fait le malheur de celle que je suis devenue." Et humiliée. Danielle Darrieux immortalise cette Madame de..., déesse d’un monde d’apparat, reine des bals et des loges de théâtre. » Jean-Luc Douin, Télérama n°2308, 6 avril 1994.
Récompenses
- Candidature à l'Oscar de la meilleure création de costumes pour Georges Annenkov et Rosine Delamare en 1954.
Références
Liens externes
- Madame de... sur l’Internet Movie Database - Version plus complète en anglais
- (fr) Un dépôt-vente situé à Paris 14e porte le nom de Madame de en référence au roman de Louise de Vilmorin, dont Max Ophüls a tiré son film.
Catégories :- Film français
- Film dramatique
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- Film réalisé par Max Ophüls
- Adaptation d'un roman au cinéma
- Film en noir et blanc
- Film tourné aux studios de Boulogne
- Film sorti en 1953
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