- Madame Ngo Dinh Nhu
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Madame Ngo Dinh Nhu Madame Nhu et le vice-président des États-Unis, Lyndon B. Johnson, en mai 1961.Nom de naissance Tran Lê Xuân Naissance 15 avril 1924 Décès 24 avril 2011 (à 87 ans) Nationalité Indochine française (1924-1954)
État du Viêt Nam (1954-1955)
République du Viêt Nam (1955-1975)Tran Lê Xuân (du viêtnamien Trần Lệ Xuân), appelée communément Madame Nhu, née le 15 avril 1924 à Hanoï en Indochine française, et morte le 24 avril 2011 à Rome en Italie[1], est l'épouse de Ngô Dinh Nhu et la belle-sœur du président de la République du Viêt Nam Ngô Dinh Diêm (de 1955 à 1963), qui était célibataire. Elle fut ainsi la Première dame du Viêtnam, pendant cette période.
Sommaire
Biographie
Origines, enfance, études et mariage
Tran Lê Xuân est issue d'une riche famille aristocratique. Son grand-père paternel était proche des autorités françaises et son père, Trần Văn Chương, partit étudier le droit en métropole, avant d'épouser un membre de la famille impériale du Viêtnam et de devenir ambassadeur du Sud-Viêt Nam aux États-Unis[2]. La mère de Tran Lê Xuân, Thân Thị Nam Trân alias Nam Tran Chuong[2], cousine de l'empereur Bao Dai et petite-fille de l'empereur Dong Khanh, servit comme représentant permanent de la république du Viêt Nam aux Nations Unies[3].
Élève plutôt médiocre, Tran Lê Xuân abandonne le prestigieux lycée Albert Sarraut avant le baccalauréat. Elle ne parle que français en famille et est incapable d'écrire en viêtnamien. Elle a alors la réputation d'être un garçon manqué. Elle apprécie cependant la danse et le piano, allant jusqu'à danser seule sur la scène du théâtre national de Hanoï.
Elle refuse tout mariage de convenance[2], se convertissant au catholicisme romain avant de se marier à Ngô Dinh Nhu, son aîné de quinze ans en 1943. Ils ont eu quatre enfants ; deux filles et deux garçons[2].
Arrivée au pouvoir
En décembre 1946, après un soulèvement Viêt Minh au début de la guerre d'Indochine, Madame Nhu est faite prisonnière avec sa fille aînée et sa belle-mère[2]. Elles sont retenues dans un village pendant quelques mois avant d'être libérées par les forces du corps expéditionnaire français en Extrême-Orient (CEFEO). Son mari est renvoyé de son poste à la bibliothèque nationale par les autorités françaises, suite à l'implication de son beau-frère Ngô Dinh Diêm dans les mouvements nationalistes. Ils vécurent alors quelques années paisibles à Da Lat où naissent leurs trois derniers enfants[2].
Cependant, l'armée française est défaite à la bataille de Điện Biên Phủ et l'empereur Bao Dai appelle Ngô Dinh Diêm au poste de Premier ministre. S'ensuivront la fin de la monarchie et le référendum truqué par Nhu de octobre 1955 qui porte son frère Diêm à la présidence d'une république au Sud-Viêtnam centrée sur Saigon (actuelle Hô-Chi-Minh-Ville).
Diem, irrité par Madame Nhu, l'exile dans un couvent à Hong Kong avant de changer d'avis[2]. Elle s'installe alors au palais présidentiel en tant qu'épouse de Ngô Dinh Nhu, dont le pouvoir grandit au sein de l'entourage du président. Elle est ainsi considérée comme la Première dame du pays, de 1955 à 1963.
Femme calculatrice et sophistiquée alliant controverse, influence politique et déclarations fracassantes, les historiens et experts lui prêtent une influence énorme sur le président Diem.
Elle impose notamment l'adoption d'un code de la famille faisant des femmes l'égal des hommes, et bannissant la polygamie, la divorce et l'adultère[4].
Chute du pouvoir
En février 1962, elle survit à une tentative d'assassinat du président Diem par bombardement aérien du palais présidentiel, tombant deux étages par un trou créé par les bombes[5]. Avec la révolte bouddhiste et l’immolation publique par le feu des bonzes en juin 1963, l'impopularité de Diệm éclate au grand jour et s’amplifie dans le monde, surtout lorsque Madame Nhu parle avec désinvolture de « barbecue ». Le scandale est fatal pour toute la famille Ngô.
Sur les ordres du président américain John Kennedy, l’ambassadeur à Saïgon Henry Cabot Lodge refuse de rencontrer Diệm afin de ne pas l'avertir d’un coup d’État préparé par ses généraux sous la conduite du général Dương Văn Minh, dit « Big Minh » pour sa taille, celui-là même que Nguyễn Văn Thiệu propose comme interlocuteur valable et acceptable pour signer la capitulation inconditionnelle des forces sud-vietnamiennes le 30 avril 1975, qui met fin à la Guerre du Việt Nam.
L'arrestation et l'assassinat de Ngô Đình Diệm, alors président de la République du Việt Nam, marque l'apogée d'un coup d'État organisé par la CIA et mené par le général Dương Văn Minh, en novembre 1963. Le 2 novembre 1963, au matin, Diem et son jeune frère Ngo Dinh Nhu, qui est aussi son conseiller, sont arrêtés par l'Armée de la République du Viêt Nam (ARVN) suite à la prise du Palace Gia long à Saigon. Le coup d'État marque la fin de neuf ans du régime.
Fin de vie
Elle rejoint son beau-frère, l'archevêque Ngo Dinh Thuc (1897-1984), à Rome avec ses enfants. Elle y vit retirée de la vie publique ne donnant que quelques rares interviews (voir liens externes).
En 1986, son frère Khiem sera accusé du meurtre de leurs parents dans leur maison à Washington. Il sera libéré en 1993 après sept ans interné dans un hôpital psychiatrique[2].
Citations
- « Whoever has the Americans as allies does not need enemies »[6].
- « Ceux qui ont les Américains en tant qu'alliés n'ont pas besoin d'ennemis ».
- « Power is wonderful. Total power is totally wonderful »[2].
- « Le pouvoir est merveilleux. Le pouvoir total est absolument merveilleux ».
Notes et références
- (vi)Annonce du décès sur le site du journal Nguoi Viet Daily News
- (en) « Dragon Lady of Southeast Asia », dans South China Morning Post, vol. 67, no 116, 28 avril 2011, p. A16
- (en)Margie Mason, « Ngo Dinh Nhu, Former First Lady of South Vietnam dies in Rome at 86 », 2011. Consulté le 4 mai 2011
- "Mme Nhu", ex-Première dame du Sud-Vietnam, est décédée
- (en) Elizabeth Fitzgerald, « South Viet Nam: Joan or Lucrezia », dans Time, 23 mars 1962 [texte intégral (page consultée le 6 mai 2011)]
- ISBN 0-19-505286-2) p. 407. Howard Jones, Death of a Generation, Oxford University Press, New York City, New York (
Voir aussi
Articles connexes
- Ngô Dinh Nhu, son mari
- Ngô Dinh Diêm, son beau-frère
Liens externes
- [vidéo](en)Interview with Madame Ngo Dinh Nhu, 1982 dans les archives en ligne de la chaîne de télévision publique américaine WGBH.
Catégories :- Personnalité vietnamienne
- Dynastie Nguyễn
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- Naissance en 1924
- Naissance à Hanoï
- Persécution du bouddhisme
- Décès en 2011
- « Whoever has the Americans as allies does not need enemies »[6].
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