- Léonora Dori
-
Pour les articles homonymes, voir Dori.Pour le roman de Mauriac, voir Galigaï (roman).
Léonora Dori (ou Dosi[1]) dite Galigaï, maréchale d’Ancre, née vers 1571 à Florence (Italie), morte sur l'échafaud le 8 juillet 1617 à Paris, est la confidente[2] de Marie de Médicis sur laquelle elle a une forte influence.
Sommaire
Présentation
D'origine modeste, elle grandit à Florence au Palais Pitti, où elle est dame de compagnie de Marie de Médicis. Elle suit sa maîtresse en France lorsqu'elle est mariée au roi Henri IV de France. Elle occupe alors la fonction de dame d'atour. Elle épouse Concino Concini, issu de la petite noblesse italienne, et favori de Marie de Médicis. De cette union naissent deux enfants.
Devenue l'une des femmes les plus puissantes de France, Léonora obtient de la reine (alors régente après l'assassinat de Henri IV de France et pendant la minorité de Louis XIII) l'élévation de son mari, à la dignité de maréchal de France (sous le nom de maréchal d'Ancre). Elle obtient elle-même le titre de marquise d'Ancre. Capricieuse et cupide selon ses détracteurs, atteinte d'épilepsie que la médecine de l'époque n'était pas en mesure de traiter, Léonora Dori se tourne vers l'exorcisme et autres pratiques de désenvoûtement. Ce qui est certain, c'est qu'elle fait preuve d'une grande intelligence et que contrairement à son époux, elle se tient plus ou moins retirée de la vie de Cour.
Malgré son origine modeste, sa fortune devient pourtant colossale puisqu'un ambassadeur vénitien l'évalue, en 1617, à quinze millions de livres ce qui équivaut aux trois quarts du budget annuel du royaume.
Léonora est emportée dans la disgrâce de son mari, jugée et condamnée principalement pour crime de lèse-majesté divine (sorcellerie et « juiverie »). Ce procès arbitraire est surtout du au fait que les ennemis politiques de son époux comptent récupérer sa fortune (en premier lieu le Duc de Luynes). Elle est décapitée et son corps brûlé le 8 juillet 1617 en place de Grève. La maréchale d'Ancre, accusée d'avoir ensorcelé Marie de Médicis, répond à ses juges : « Je ne me suis jamais servi d'autre sortilège que de mon esprit. Est-il surprenant que j'aie gouverné la reine qui n'en a pas du tout ? »
Dans ses romans La Magicienne, Aelius Sejanus ou La Femme Cathenoise, son contemporain Pierre Matthieu l'attaque indirectement avec son mari.
Elle est également l'un des opposants principaux des Pardaillan, dans la fiction éponyme de Michel Zévaco.
Notes et références
- XVIIe siècle, Henri IV et Richelieu, Paris, 1857 Jules Michelet, Histoire de France au
- Simone Bertière, Les Deux Régentes, série des Reines de France aux Éditions de Fallois, p.26
Sources
- Mercure François, tome 04, Procès Concini, 1617.
- Pierre Boitel, sieur de Gaubertin: Recueil de pièces satiriques sur la mort du maréchal et de la maréchale d'Ancre (1617)
- Abraham-Nicolas Amelot de La Houssaie, Mémoires historiques, politiques, critiques, et littéraires, Amsterdam, 1737
Bibliographie
- Hélène Duccini, Concini. Grandeur et misère du favori de Marie de Médicis, éd. Albin Michel, 1991
- Inès de Kertanguy, Léonora Galigaï, éditions Pygmalion, 2007.
- Jean-François Dubost, Marie de Médicis : La reine dévoilée, éditions Payot, 2009.
- Georges Mongrédien, Léonora Galigaï. Un procès de sorcellerie sous Louis XIII, éditions Hachette, 1968.
Théâtre
- Pierre Matthieu, La Magicienne étrangère, 1617 sur le site Théâtre Classique
Catégories :- Histoire moderne
- Sorcier et sorcière
- Personne exécutée par décapitation en France
- Naissance en 1571
Wikimedia Foundation. 2010.