- Léon Mauvais
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Léon Mauvais, né le 31 janvier 1902, à Varennes-en-Argonne (Meuse), mort à Nice le 10 octobre1980, fut un haut responsable du Parti communiste français et un des dirigeants de la CGT. Élu au Conseil municipal de Paris en 1935, puis réélu en 1945, il a siégé au Conseil de la République, élu du département de la Seine, de 1946 à 1948.
Sommaire
Biographie
Léon Mauvais fait partie des dirigeants du parti communiste et de la CGT qui demeurèrent volontairement ou non, dans l'ombre. Aussi bien à l'intérieur du Parti qu'à la CGT.
Ouvrier mécanicien à la centrale électrique de Vitry-sur-Seine, syndicaliste, puis membre du parti communiste français dans les années 1920, Léon Mauvais milita d'abord à la CGTU, il devint avec Marcel Paul l'un des dirigeants principaux de la fédération CGTU de l'Eclairage et est à partir de 1933 un des secrétaires de la centrale syndicale unitaire En 1935, il est élu conseiller municipal communiste du 14e arrondissement de Paris. En 1936-37, il est chargé d'encadrer les volontaires du PCF (parmi lesquels Henri Tanguy, qui n'est pas encore Henri Rol-Tanguy) destinés à renforcer les Brigades internationales durant la guerre d'Espagne.
Interné avec d'autres responsables communistes à Châteaubriant, il s'évade en juin 1941 avec deux d'entre eux, dont Fernand Grenier. Il devient par la suite, avec Raymond Guyot, responsable du parti dans la zone sud (en résidence à Lyon). A ce titre, il désigne les responsables du comité militaire du PCF (Francs-tireurs et partisans) dans cette zone. Après l'arrestation des membres de ce comité à la suite d'une trahison, il coordonne l'action des FTP en zone Sud à partir de mai 1944. C'est lui qui ordonne, début juin 1944, à Georges Guingouin, chef des maquis du Limousin, d'investir de force Limoges occupée. Pour éviter un bain de sang, Guingouin n'exécute pas cet ordre et obtiendra un peu plus tard la reddition pacifique des Allemands.
Après la guerre, Léon Mauvais, membre titulaire du comité central du PCF depuis 1932 (il reste dans cette instance jusqu'en 1972) devient membre suppléant du Bureau politique (1945). Secrétaire à l'organisation, de 1945 à 1950[1] il est membre titulaire du Bureau politique de 1947 à 1964. Ayant été réélu en 1945 au conseil municipal de Paris, il ajoute à la fin de l'année 1946 un mandat électif national : il est élu Conseiller de la République (nom des sénateurs sous la quatrième république, dans le département de la Seine. Il siège dans cette assemblée jusqu'en 1948.
Après 1950 il est plus spécialement chargé du contrôle des cadres et de la sécurité. C'est lui qui constitue les dossiers à charge contre divers membres du parti, notamment André Marty, Charles Tillon[2], Georges Guingouin et Auguste Lecœur, son successeur au secrétariat, en vue de leur exclusion.Pourtant en 1953, il bifurque vers des responsabilités plus importantes au sein de la CGT, Léon Mauvais fut membre de la Commission administrative, puis exécutive de la CGT de 1953 à 1975, siégeant durant toute cette période au Bureau confédéral,où il est responsable, là aussi, du secteur (clé) de l'Organisation. Durant ces années, il fut le plus proche collaborateur de Benoît Frachon, dont il était l'ami. Ses adversaires l'ont défini comme "La Guépéou au sein du syndicat"[3], de la même façon qu'il l'était au sein du parti sous l'autorité de Jacques Duclos. C'est sans doute un jugement excessif, le rôle de Léon Mauvais dans les "procès" a surtout été d'exécution. Pour davantage de précisions, on lira la notice biographique de Léon Mauvais dans leMaitron.
Une rue d'Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis porte le nom de Léon Mauvais.
Notes
- Philippe Robrieux, Histoire intérieure du Parti communiste, tome 4, p.700, p. 708, 722, composition de la direction après chaque Congrès.
- Le "procès" intenté à Charles Tillon par Léon Mauvais a fait l'objet d'une relation dans Les Cahiers du communisme, octobre 1952.
- José Gotovitch et al., Komintern : l'histoire et les hommes, L'Atelier, 2001.
Rapports
Parmi les rapports que Léon Mauvais a présentés, soit au PCF, soit à la CGT, on peut citer :
- "Le parti de la reconnaissance française", Rapport sur l'organisation du parti au comité central du PCF, janvier 1945 (rapport qui témoigne de l'importance de son rôle au sein du parti en 1945).
- "Pour donner au PCF des finances et une presse à la hauteur des circonstances", Rapport au comité central du PCF, août 1946.
Lien externe
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- Naissance en 1902
- Décès en 1980
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