Léo Drouyn

Léo Drouyn
Léo Drouyn
Autoportrait de Léo Drouyn[1] daté de 1862
Autoportrait de Léo Drouyn[1] daté de 1862

Naissance 12 juillet 1816
Izon (Gironde)
Décès 4 août  1896
Bordeaux
Nationalité Drapeau de France France
Activité(s) Architecte
Archéologue
Dessinateur
Peintre
Graveur
Maître Paul Delaroche
Jules Coignet
Louis Marvy
Récompenses Médaille d'or de la gravure à l'eau-forte à l'Exposition annuelle des Beaux-Arts à Paris en 1867
Légion d'honneur en 1870

François Joseph Léo Drouyn, né à Izon le 12 juillet 1816 et mort à Bordeaux le 4 août  1896, était un architecte, archéologue, peintre, dessinateur et graveur français.

Artiste et savant girondin, il a laissé au milieu du XIXe siècle, un fonds iconographique exceptionnel sur le patrimoine aquitain autour de 1850, quarante ans avant les premiers témoignages photographiques : l’œuvre retrouvée est riche de plus de 5 000 dessins et près de 1 550 gravures. Il participa, dans la lignée de Victor Hugo et du mouvement romantique, à la redécouverte et au triomphe du Moyen Âge.

Sommaire

Origines familiales

Son père était François Joseph Drouyn (né le 10 mai 1775, décédé le 11 août 1824), écuyer, capitaine de frégate de la marine royale, directeur du port de Bordeaux. Il combat pendant l'expédition de Saint-Domingue sous les ordres du général Leclerc en 1802, puis à Trafalgar en 1805 où il est l'un des 16 officiers de l'Argonaute. Chevalier de l'Ordre royal et militaire de Saint-Louis. Il s'était marié le 17 février 1815 avec Marie Fanny de Bontemps de Mensignac, dont trois enfants parmi lesquels se trouvait Léo Drouyn, né le 12 juillet 1816 au Domaine des Marroniers à Izon.

Mariage et postérité

Léo Drouyn se marie le 28 août 1838 à Bordeaux avec Anne Marie de Montalier (née le 28 août 1813, décédée en 1895). Il n'eut qu'un seul enfant : Léon Drouyn (né le 9 juillet 1839, décédé en 1918), marié à Reine Godart d'où une grande postérité qui se confond dans la famille Cotton de Bennetot.

Études

Il commence ses études au collège royal de Nancy où il est envoyé par son oncle et parrain, avocat à Paris, François-Joseph Colin. Il obtient son grade de bachelier ès Lettres le 17 août 1835. Revenu à Bordeaux, sa famille l'oriente vers le négoce mais il préfère quitter cet emploi pour suivre les cours du peintre Bordelais Jean Paul Alaux.

Carrière

De 1840 à 1842, il part à Paris, où il va fréquenter successivement les ateliers de Quinsac-Monvoisin, Paul Delaroche, Jules Coignet et Louis Marvy où il apprend notamment chez ce dernier les procédés de la gravure à l'eau forte. De retour à Bordeaux en 1843, il commence à parcourir la campagne girondine. C'est au sujet de l'église de Loupiac, dont les emblèmes l'intriguent, qu'il fait ses premières recherches archéologiques. Il en vient à des études systématiques dans ce domaine. Il débute sa collection au Magasin pittoresque en 1844. Il publie également une série de dix lithographies dans la Guyenne historique et monumentale d'Alexandre Ducourneau.

Les divers postes

Il entre ensuite à la Société française d'Archéologie pour la conservation et la description des monuments, il publie Choix de types les plus remarquables de l'architecture du Moyen Âge dans le département de la Gironde, recueil de cinquante gravures à l'eau-forte, accompagnées d'un commentaire historique et descriptif fait par Léonce de Lamothe, secrétaire à la Commission des Monuments historiques. Il commence son album de croquis du Périgord en vue d'une publication sur les monuments de cette région. II collabore au Bulletin monumental publié par Arcisse de Caumont. La Révolution, d'une part, et la défaillance de ses deux collaborateurs - Alexis de Gourgues et Charles des Moulins -, interrompent son travail sur le Périgord, et il offre son album de croquis à la Société historique et archéologique de Périgord, qui publie un demi-millier de dessins et gravures en 2001.

Peintre, dessinateur, aquarelliste, il fit aussi partie de l’École de Barbizon, ce mouvement artistique qui redécouvrit au milieu du XIXe siècle, le Paysage et la Nature. Représentant du mouvement provincial, il a surtout dessiné les monuments et les paysages de son département, mais aussi des départements voisins et d’autres régions françaises.

Ses albums de dessins, ses notes et ses croquis sont une source d’informations inestimable pour la connaissance du patrimoine monumental français avant les grandes restaurations de Viollet-le-Duc et de ses émules locaux, auxquels il s’opposa fortement. Dessinateur attitré, entre 1842 et 1849 de la toute jeune Commission des Monuments historiques de la Gironde, il mit en exergue, le tout premier, la richesse du patrimoine roman girondin et devint l’un des plus éminents spécialistes de l’architecture médiévale, dont il grava les principaux monuments de sa région (églises, châteaux, abbayes) à l’eau-forte, notamment pour illustrer ses ouvrages imprimés. Il travaille aussi en Dordogne à la demande de son ami le vicomte Alexis de Gourgue. Cinquante ans avant le photographe Félix Arnaudin, il montre également une véritable sensibilité ethnographique, avec une attention toute particulière au petit patrimoine, aux vieilles fermes, à l’architecture en torchis et pans de bois.

Élu membre de l'Académie des Sciences Belles Lettres et Arts de Bordeaux en 1850, puis l'année suivante nommé professeur de dessin au collège des Pères Jésuites de La Sauve-Majeur jusqu'en 1853. Il publie l'Album de la Grande-Sauve. Il expose deux peintures : Bords du Ciron (Landes) et Cestas en 1851 puis il est nommé conservateur du Musée des Antiques de Bordeaux en 1853, il le demeure jusqu'en 1856. En 1857, il expose encore une peinture : Lisière de Forêt à Saint Symphorien. II est ensuite nommé professeur de dessin au Lycée de Bordeaux (il le demeure jusqu'en 1866) puis membre de l'Institut des Provinces le 23 juillet 1859. Le 11 décembre 1859, il devient membre de la Société des Antiquaires de France. Il commence à travailler à la Guyenne militaire. Le 26 décembre, il est membre de la Commission des Monuments historiques de la Gironde. Il devient également inspecteur des Archives communales de la Gironde jusqu'en 1871. Il démissionne de son poste de professeur de dessin au Lycée de Bordeaux le 1er janvier 1866. Le 9 janvier 1866, il est nommé membre de la Commission topographique des Gaules. C'est en 1867 qu'il envoie des eaux-fortes à l'exposition annuelle de Paris et obtient une médaille d'or. En octobre 1868, il est correspondant du Ministère de l'Instruction publique. Deux ans plus tard, le 9 août 1870, il est fait chevalier de la Légion d'honneur. En 1872, il est président de l'Académie de Bordeaux. En 1874, il publie Bordeaux vers 1450. En 1877, il reçoit les palmes d'officier d'Académie. En 1878, il publie les Variétés girondines. En 1884, il reçoit les palmes d'officier d'Instruction publique.

Léo Drouyn s'éteint le 4 août 1896, dans la maison de ses enfants, rue Desfourniels à Bordeaux, dont un tronçon porte aujourd'hui son nom. Il est inhumé dans la sépulture de la famille d'Anglade, au cimetière de la Chartreuse, à Bordeaux.

Décorations et divers

  • Membre de l'Académie Impériale des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux
  • Membre de la Société des Antiquaires de France
  • Membre de l'Institut des Provinces
  • Membre de la Commission des Monuments historiques de la Gironde
  • Membre de la Commission topographique des Gaules
  • Médaille d'or de la gravure à l'eau-forte à l'Exposition annuelle des Beaux-Arts à Paris en 1867
  • Chevalier de la Légion d'honneur en 1870
  • Président de l'Académie de Bordeaux en 1872
  • Décoré des palmes d'officier d'Académie et des palmes d'officier d'Instruction publique
  • Inspecteur des archives communales de la Gironde

Plusieurs rues portent son nom. Un buste est placé à côté de la cathédrale Saint-André à Bordeaux. Un collège porte aussi son nom.

Œuvres de Léo Drouyn

  • Le Choix des types les plus remarquables de l’architecture au Moyen Âge dans le département de la Gironde (1846)
  • L'Album de la Grande-Sauve (1851)
  • La Guyenne militaire (1865)
  • Bordeaux en 1450 (1874)
  • Les Variétés Girondines (1876 - 1886)

Notes et références

  1. Source : Gallica-BnF : L'Artiste, journal de la littérature et des beaux-arts, Paris, 1831-1904, (ISSN 02402750) - Droits : domaine public.

Liens externes

Aujourd'hui, ses dessins font l'objet d'une édition par les Éditions de l'Entre-Deux-Mers.

Bibliographie

  • Yannick Boutot, Léo Drouyn et le patrimoine castral girondin : genèse et héritage d'une étude patrimoniale, Mémoire de Master 2 sous la direction de Philippe Durand & Jacques Lacoste, Université Bordeaux 3, Bordeaux, mai 2007. 
  • (fr) Brigitte et Gilles Delluc, 2001 : Léo Drouyn en Dordogne, 1845-185, dessins, gravures et plans, édition de la Société historique et archéologique du Périgord, Périgueux, 325 p., 305 fig.

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Léo Drouyn de Wikipédia en français (auteurs)

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