- Léger différé
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Lecture en continu
La lecture en continu (en anglais : streaming), aussi appelée lecture en transit[1], diffusion en mode continu[2] ou encore diffusion de flux continu, désigne un principe utilisé principalement pour l'envoi de contenu en « direct » (ou en léger différé). Très utilisée sur Internet (exemple Météocam), elle permet la lecture d'un flux audio ou vidéo (cas de la vidéo à la demande) à mesure qu'il est diffusé. Elle s'oppose ainsi à la diffusion par téléchargement qui nécessite de récupérer l'ensemble des données d'un morceau ou d'un extrait vidéo avant de pouvoir l'écouter ou le regarder. Néanmoins la lecture en continu est, du point de vue théorique, un téléchargement car il y a un échange de données brutes entre un client et un serveur, mais le stockage est provisoire et n'apparaît pas directement sous forme de fichier sur le disque dur du destinataire. Les données sont téléchargées en continu, sont analysées à la volée par l'ordinateur et rapidement transférées dans un lecteur multimédia puis remplacées par de nouvelles données.
Sommaire
Principe de fonctionnement
La lecture en continu fonctionne selon le protocole client-serveur[3]. Le contenu est mis à disposition sur un serveur. Le client souhaitant accéder au contenu envoie une requête pour en récupérer une petite partie, à l'endroit du contenu où il souhaite commencer la lecture. La réponse est placée dans une mémoire tampon. Lorsqu'il y a suffisamment de données dans cette mémoire pour permettre de lire le début du fichier audio ou vidéo, la lecture démarre. En arrière-plan, le téléchargement du flux se poursuit afin d'alimenter sans cesse la mémoire tampon avec la suite du fichier.
Deux sortes de lecture existent, l'une est dite « en progressif », l'autre « en continu ».
Lecture en progressif
C'est la solution la plus couramment utilisée, car elle ne nécessite pas de serveur spécialisé, un serveur HTTP « standard » étant suffisant. Le fichier audio ou vidéo est simplement proposé au téléchargement, de la même manière que tout autre type de fichier, et c'est le navigateur qui se charge d'effectuer la lecture de la vidéo. L'inconvénient de cette solution est l'impossibilité de s'adapter à la qualité de connexion de l'utilisateur. Pour le diffuseur, il devient ainsi souvent nécessaire de proposer plusieurs fichiers avec des résolutions différentes pour permettre à l'internaute de choisir en fonction des capacités de sa connexion. Par ailleurs elle induit une attente pour avoir les premières images si le fichier est de taille importante.
Lecture en continu
Dans le cas de la lecture en continu, il n'y a qu'un seul fichier diffusé contenant plusieurs fois les mêmes informations à différents niveaux de qualité, et c'est le serveur de lecture en continu spécialisé qui se charge de diffuser l'information adaptée. En fonction du débit de la connexion de l'internaute, le serveur sélectionne le niveau de qualité maximal pour une diffusion en temps réel. Le serveur est également capable de s'adapter automatiquement aux variations de la bande passante : si la connexion se détériore et que le taux de transfert baisse, le contenu est livré avec une moindre qualité afin d'éviter les interruptions de diffusion. Si en revanche la connexion devient plus fluide, la qualité s'améliore. Le contenu démarre dès que l'utilisateur demande à y accéder sans délais. L'inconvénient de cette solution est de devoir utiliser un serveur spécialisé (Xiph Icecast, Real Helix Streaming Server, Windows Media Services, Adobe Flash Media Server, Quicktime Streaming Server, etc.) et que l'internaute doit avoir une bande passante adaptée au contenu envoyé, le contenu étant diffusé au même rythme que la lecture de l'internaute.
Les transmissions et communication entre serveur et client peuvent utiliser les protocoles suivants : RTP, RTSP (standards normalisés par l'IETF) ou MMS (propriétaire Microsoft) ou RTMP (propriétaire Adobe Systems).
Sécurisation
Différentes techniques de sécurisation existent pour les contenus audios ou vidéos sur internet. La première est une sécurisation d'url ou token. L'url unique est générée pour un laps de temps donné. C'est donc l'accès à l'url d'appel qui est contrôlée. La deuxième repose sur la technique des DRM basée sur l'utilisation de licence délivrée décrivant les propriétés de restriction d'accès au contenu.
Un des arguments en faveur de la lecture en continu (ceci ne concerne pas la lecture en progressif qui peut techniquement être considéré comme du téléchargement) est qu'elle permettrait d'assurer aux diffuseurs que leur vidéos ou musiques ne puissent pas être enregistrées (téléchargées et sauvegardées par l'utilisateur client), par exemple afin de se prémunir contre la reproduction et partage de produits culturels sans accord des ayant droits ; il existe cependant des outils dédiés (enregistrement analogique, ou sur internet logiciels d'enregistrement ou capture de flux continu) qui permettent de contourner cette limitation.
Enregistrement et capture de flux continu
Un certain nombre de logiciels sont dévolus à la capture et à l'enregistrement de flux continu, également en gratuiciel, par exemple en français SpeedyVideoCapture[4].
Différents gratuiciels de capture et d'enregistrement en continu:
- DownloadStudio
- FLV Video Downloader
- Net Transport
- Orbit Downloader
- Tube Hunter
- URL Snooper
Effet de la mémoire tampon
La mémoire tampon est utilisée afin de préparer à l'avance la lecture, et d'éviter qu'un ralentissement temporaire de la connexion au réseau n'interrompe la diffusion. Le choix de la taille de la mémoire tampon est pour le concepteur du logiciel ou pour l'utilisateur un choix qui conduit à changer la durée pendant laquelle le flux encore en téléchargement n'est pas diffusé, et le temps pendant lequel le flux peut continuer à être diffusé après interruption de la connexion.
En raison des latences créées par le réseau (Internet ou le réseau local) et des opérations de codage / décodage effectuées, un délai de 5 à 35 secondes (voire plus) peut intervenir entre le signal émis par la source et le signal reçu sur le lecteur.
Logiciels et formats de lecture en continu
Les principaux formats utilisés actuellement sont :
- Advanced Streaming Format, conçu pour le logiciel Windows Media Player
- Adobe Flash, conçu pour Adobe Flash Player
- RealMedia conçu pour le logiciel RealPlayer
- Quicktime, framework de transport de données conçu pour QuickTime Player et lu par plusieurs logiciels.
- SHOUTcast, protocole créé initialement pour Winamp
Les nouveaux formats émergent utilisant la technologie de streaming adaptatif sont:
- Microsoft Smooth Streaming, conçu pour le greffon Silverlight
- Apple HTTP Streaming, conçu pour le lecteur Quicktime (à partir de la future version X) et le iPhone OS (à partir de la version 3, déjà disponible)
- Adobe Dynamic Streaming, conçu pour Adobe Flash Player (à partir de la version 10)
On note encore le logiciel Icecast et le format divx.
D'autres solutions de lecture de flux en continu existent sur la base de plugins. Streamplug permet la diffusion de flux audio, éventuellement par chiffrage et un modèle de sécurité basé sur Open Digital Rights Language (en).
Contenus diffusés
La lecture en continu est particulièrement adaptée à la diffusion de contenu dont la taille totale ou la durée de lecture ne rendraient pas pratique le téléchargement préalable du fichier entier avant sa lecture. Elle permet de s'affranchir d'une certaine part du délai entre le début du téléchargement et le début effectif de la lecture, permettant un accès plus rapide au contenu diffusé et permettant la diffusion en direct ou en léger différé. De ce fait, elles sont utilisées pour la diffusion de contenus vidéo et musicaux par internet, tout particulièrement par les webradios et les webTVs. Les sites diffusant en direct et disposant de capacités matérielles importantes utilisent le fonctionnement « en continu ». Des sites d'hébergement de vidéo regroupant des contenus de durée définie et diffusés à la demande de l'utilisateur fonctionnent selon le mode « progressif ».
La lecture en continu permet de partager facilement des vidéos de longue durée. Ainsi, certains sites Web utilisent cet outil pour diffuser (en hébergeant des vidéos ou en référençant d'autres sites qui en hébergent) des séries télévisées ou des films dont il ne détiennent pas les droits d'auteur. Pour cette raison, la lecture en continu est parfois considérée comme un outil de piratage intellectuel, au même titre que le peer-to-peer. La légitimité et la légalité de tels sites font aujourd'hui polémique.
Notes et références
- ↑ Suggestions de l'Office québécois de la langue française destinées à substituer le mot anglais « streaming ». Voir Entrée « Lecture en transit » dans le Grand dictionnaire terminologique, OQLF. L'OQLF propose également la locution adverbiale « en continu » pour qualifier les procédés de lecture en continu. Voir Entrée « Continu, en » dans le Grand dictionnaire terminologique, OQLF.
- ↑ Selon le lexique de l'AFNIC, voir http://www.afnic.fr/doc/lexique/d#diffusioncontinue
- ↑ Par exemple ce protocole-ci
- ↑ 01net.com brève présentation du gratuiciel SpeedyVideoCapture
Voir aussi
Liens externes
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