- Anna Wintour
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Anna Wintour, née le 3 novembre 1949 à Londres, est la rédactrice en chef de l'édition américaine du magazine Vogue depuis 1988. Elle vit actuellement à New York, sur Sullivan Street.
Elle a commencé sa carriere en tant que planificateur dans un organisme de formation[réf. nécessaire].
Née à Londres, elle s'intéresse très tôt à la mode en conseillant son père, rédacteur du Evening Standard, sur la manière d'inciter les jeunes Londoniens du milieu des années 1960 à acheter son journal. Elle quitte le lycée à 16 ans pour entrer dans le journalisme des deux côtés de l'Atlantique, en travaillant pour les magazines New York et Home & Garden, avant de retourner en Angleterre à l'édition anglaise de Vogue et enfin pour son homologue américain à New York.
Tout comme Diana Vreeland qui l'a précédée, Anna Wintour est devenue au fil du temps une icône de la mode. Sa coupe au carré et ses lunettes de soleil sont désormais habituels au premier rang des plus grands défilés de mode. Aujourd'hui, elle est une institution dans le monde de la mode[1], tout comme son magazine. Mondialement réputée pour découvrir les nouvelles tendances et pour lancer de jeunes créateurs, sa froideur et son exigence lui ont valu le surnom de Nuclear Wintour (jeu de mot sur l'expression nuclear winter : « hiver nucléaire »). Une de ses anciennes assistantes personnelles, Lauren Weisberger, a d'ailleurs écrit, en 2003, un roman inspiré de son expérience, Le diable s'habille en Prada. Ce dernier a été adapté au cinéma en 2006, avec Meryl Streep dans le rôle de Miranda Priestly, dont le personnage est largement inspiré d'Anna Wintour.
Sommaire
Débuts
Son père, Charles Vere Wintour, était rédacteur pour le tabloïd Evening Standard. Sa mère, Eleanor Trego Baker, fille d'un professeur de droit d'Harvard, a été mariée au père d'Anna de 1940 à 1979. Son nom est inspiré de sa grand-mère maternelle, Anne Gilkyson Baker. Sa belle-mère est Audrey Slaughter, une rédactrice ayant fondé plusieurs magazines anglais comme Honey et Petticoat.
Wintour a quatre frères et sœurs, dont trois sont encore vivants : James Charles, élu au conseil municipal d'une commune anglaise, Nora Hilary Wintour, secrétaire générale adjointe de l'Internationale des services publics (fédération syndicale internationale destinée aux syndicats des services publics) à Genève et Patrick Wintour, journaliste politique au Guardian et à l'Observer. Son frère ainé, Gerald Jackson Wintour, est décédé en 1951, renversé par une voiture alors qu'il se rendait à l'école à vélo.
Elle suit sa scolarité à la North London Collegiate School, où elle conteste l'uniforme en vigueur en raccourcissant sa jupe. À 14 ans, elle adopte la coupe au carré, qui est depuis devenue sa « marque de fabrique ». Dans le Londres branché des années 1960 (« swinging London »), elle s'intéresse de près à la mode en suivant assidument l'émission de Cathy McGowan, Ready Steady Go!, et son père la consulte régulièrement sur la manière d'accroître son lectorat auprès des jeunes.
Elle commence très tôt à conquérir des hommes plus âgées qu'elle. Par exemple, à 15 ans, elle a une brève relation amoureuse avec l'écrivain Piers Paul Read, qui a alors 24 ans. À la fin de son adolescence, elle sort avec le rédacteur mondain Nigel Dempster, et on les aperçoit ensemble dans toutes les grandes soirées londoniennes.
Carrière
De la mode au journalisme
Anna Wintour décroche son premier travail dans la boutique branchée Biba grâce à son père, à 15 ans. L'année suivante, elle quitte la North London Collegiate School. Elle décide alors d'arrêter ses études pour commencer une formation chez Harrods. Cependant, ses parents la contraignent à prendre des cours de mode dans une école proche du magasin, mais elle abandonne rapidement, prétextant que « la mode ne s'apprend pas ». À cette époque, elle continue à fréquenter des hommes plus âgés qu'elle, comme Peter Guitterman, le beau-fils du chef d'orchestre de l'Orchestre philharmonique de Londres, Georg Solti. Une autre de ses conquêtes, Richard Neville, lui donne un premier aperçu de son futur métier avec le magazine Oz.
Elle fait ses premiers pas dans le monde du journalisme de mode lorsqu'elle entre au magazine Harper's Bazaar, à New York, en 1970. En effet, le magazine, qui vient juste de fusionner avec Queen pour devenir, pendant un temps, Harper's & Queen, recherche des assistantes éditoriales. Elle fait alors comprendre à ses collègues que son ambition est de devenir rédactrice en chef de Vogue. À cette époque, elle fait connaître le mannequin Annabel Hodin, une ancienne camarade de classe, et utilise ses relations pour la faire travailler avec des photographes reconnus comme Helmut Newton. Elle quitte le magazine en 1975 à cause d'une mésentente avec le nouveau rédacteur en chef, Min Hogg, poste qu'Anna elle-même aurait souhaité obtenir. Elle se rend alors à New York avec sa nouvelle conquête, le journaliste indépendant et playboy Jon Bradshaw.
New York
Anna Rejoint l'édition américaine de Harper's Bazaar en 1975 en tant que rédactrice de mode. Ses photos innovantes occasionnent des conflits avec le rédacteur en chef, Tony Mazzola, ce qui lui vaut d'être licenciée au bout de 9 mois. Elle fait alors la connaissance de Bob Marley, qui lui est présenté par un ami de Bradshaw, et s'enfuit avec lui pendant une semaine.
Plusieurs mois plus tard, Bradshaw l'aide à décrocher son premier poste de rédactrice en chef mode, au magazine Viva, créé par Kathy Keeton, mariée au propriétaire du magazine Penthouse, Bob Guccione. Elle y travaille pendant 2 ans, avant que le magazine cesse d'être publié en 1979. Cependant, elle ne s'en vante jamais, compte-tenu du lien de ce magazine avec Penthouse. C'est la première fois qu'elle dispose d'une assistante personnelle, et c'est de là que lui vient sa réputation de patronne exigeante.
Lorsque Guccione liquide Viva fin 1978, Wintour décide de faire une pause. En effet, elle a mal vécu sa rupture avec Bradshaw et a eu une brève relation avec Eric Idle, membre des Monty Python. Elle finit alors avec le producteur musical français Michel Esteban, partageant son temps entre Paris et New York.
Retour à l'édition
Anna Wintour reprend le travail en 1980 en succédant à Elsa Klensch au poste de rédactrice en chef mode pour un nouveau magazine féminin, Savvy. Le magazine cherchait à plaire aux femmes actives, carriéristes et indépendantes qui pouvaient financer leurs achats sur leur propre salaire, lectrices que plus tard Wintour ciblera avec le magazine Vogue.
L'année suivante, elle accède au poste de rédactrice en chef mode au magazine New York, ce qui constitue un tournant dans sa carrière. En effet, l'accumulation des articles et des photos de mode qu'elle a produits jusque là commencent à attirer l'attention. Elle devient la protégée de l'éditeur Edward Kosner, qui lui permet quelques entorses à des règles qu'elle estime trop strictes, ce qui lui vaut le courroux de ses collègues. Il la laisse travailler sur d'autres rubriques du magazine, et se rend compte à quel point la présence d'une célébrité en couverture (en l'occurrence Rachel Ward) peut influer sur les ventes du magazine.
Polly Mellen, une collègue de Harper's & Queen, lui arrange un entretien avec la rédactrice en chef de Vogue, Grace Mirabella. Mais ce dernier est abrégé car Anna lui fait rapidement comprendre qu'elle souhaite prendre sa place.
Condé Nast
Lors de son passage au New York, son travail est repéré par Alex Liberman, directeur d'édition du groupe Condé Nast, qui possède Vogue. En 1983, elle devient directrice de la création, poste spécialement créé pour Anna et lui permettant de doubler son salaire. Puisque ses fonctions ne sont pas clairement définies, elle se permet souvent de faire évoluer l'orientation du magazine sans en référer à l'éditrice, Grâce Mirabella, ce qui entraine des tensions avec les autres journalistes.
A cette époque, elle fréquente le célèbre pédo-psychiatre David Shaffer, de 13 ans son aîné et qu'elle avait connu dans sa jeunesse à Londres. Ils se marient en septembre 1984 et Wintour tombe enceinte peu après.
En 1985, elle remplace Beatrix Miller au poste de rédactrice en chef de l'édition britannique de Vogue. Elle en prend la direction en avril 1986, peu après la naissance de son fils Charlie. Son entreprise finance sa maison, sa gouvernante ainsi que de nombreux vols en Concorde. En effet, son mari réside à New York, où il travaille sur un projet de recherche sur le suicide des adolescents.
Wintour contribue largement à l'évolution de l'édition britannique de Vogue, traditionnellement excentrique, en l'orientant davantage vers le concept de l'édition américaine et s'inspirant également du modèle du magazine Savvy. Lors d'une interview, elle déclare au magazine de son père, Evening Standard, qu'elle souhaite « atteindre un autre type de lectorat féminin : elle est intéressée par les affaires et l'argent. Elle n'a plus le temps de faire les magasins. Elle veut savoir où, quand quoi, comment ». Wintour remanie son équipe et exerce davantage de contrôle sur le magazine que ses prédécesseurs, ce qui lui vaut le surnom de « Nuclear Wintour »[2]. Les rédacteurs parlent alors de The Wintour of Our Discontent.
Tilberis la remplace lorsqu'elle prend la direction du magazine House & Garden à New York. En effet, ce dernier s'est laissé devancer par le magazine Architectural digest. Elle obtient carte blanche pour redresser sa situation. Wintour en profite donc pour faire des remaniements radicaux du personnel et sur le look du magazine. Selon un rédacteur en chef licencié, « elle a détruit le magazine en 2 jours », ajoutant qu'elle a dépensé deux millions de dollars en une semaine. Elle y introduit tellement de photos de mode que certains plaisantins renomment le magazine House & Garment (Maison & Vêtement au lieu de Maison & Jardin), ou encore Vanity Chair (référence au magazine Vanity Fair) en raison des nombreux sujets traitant des célébrités.
Cependant, tous ces changements ne profitent pas au magazine. Lorsque le magazine est renommé HG en couverture du numéro de mars 1988, de nombreux abonnés de longue date pensent qu'il s'agit d'un nouveau magazine et le mettent de côté en attendant leur magazine habituel. Finalement, le magazine subit de nombreux désabonnements, et lorsque les annonceurs de mode l'investissent, bon nombre d'annonceurs traditionnels se retirent.
Au bout de 10 mois, le groupe Condé Nast transfère Wintour à un poste qu'elle attendait depuis longtemps : la direction de Vogue. Du temps de Grâce Mirabella, le magazine était davantage centrée sur le style de vie que sur la mode.
Vie personnelle
Le mariage, les relations et les enfants
Elle a deux enfants de Shaffer, Charles (Charlie) et Katherine (connue sous le nom de Bee), qui blogue pour le Daily Telegraph. Le couple a divorcé en 1999, des ragots disent que c'est une aventure avec le millionnaire Shelby Bryan qui aurait mis fin au mariage, mais Wintour s'est refusée à tout commentaire. Elle entretient néanmoins une relation suivie avec Bryan qui, selon ses amis, l'a adoucie. "Elle sourit maintenant et a été vue en train de rire," écrit l'Observer, citant l'un d'eux.
Philanthrope
Wintour est aussi philanthrope. Elle sert de fiduciaire de la Metropolitan Museum of Art de New York. Wintour a commencé le CFDA / Vogue Fonds, en vue d'encourager, de soutenir et encadrer des stylistes inconnus. Elle a également récolté plus de 10 millions de dollars contre le sida depuis 1990, lors de nombreux événements.
Habitudes de travail
Elle se lève chaque jour avant 6 heures du matin, joue au tennis, se coiffe et se maquille, puis rejoint les bureaux de Vogue à 8h. Elle arrive toujours à l'heure exacte aux défilés de mode. "J'utilise les temps d'attente pour passer des appels téléphoniques et prendre des notes; certaines de mes meilleures idées me sont venues à des défilés", dit-elle. Selon le documentaire de la BBC Boss Woman, elle est tout aussi efficace le reste de la journée, ne restant jamais plus de 20 minutes à la fois aux fêtes auxquelles elle est conviée et se couchant à 22H15 chaque soir.
Son contrôle sur le magazine est légendaire, en particulier la mise en page des photos qui reste son point fort. Elle a depuis ses premiers jours en tant que rédacteur en chef exigé que les photographes ne commencent leur travail qu'après son approbation des épreuves du décor et des vêtements. Ensuite, ils doivent soumettre tous leurs travaux à la rédaction, et pas seulement leurs choix personnels. Mais elle semble beaucoup moins contrôler le texte. Son équipe jure qu'elle lit tout ce qui va être publié, mais l'ancien rédacteur Richard Storey a affirmé qu'elle ne lisait jamais, ou que rarement, les critiques artistiques et littéraires.
De même, il y a de cela quelque temps, elle laissait souvent la tâche de rédiger le texte accompagnant la mise en page à d'autres, puisque, d'après certains, il semble qu'elle ait peu de prédispositions en la matière. Aujourd'hui, elle écrit peu pour le magazine, si ce n'est l'éditorial mensuel.
À Vogue, il semblerait qu'elle ait trois assistants à temps plein mais qu'elle surprenne parfois les appelants en répondant aux appels téléphoniques elle-même. Elle éteint souvent son téléphone cellulaire pour pouvoir manger sans être dérangée, et aime bien avoir un bon steak pour son déjeuner. D'autres personnes l'ayant connue rapportent qu'elle a pris l'habitude des plats à haute teneur en protéines depuis longtemps. "C'était du saumon fumé et les œufs brouillés tous les jours" pour le déjeuner, explique un collègue à Harpers & Queen. "Elle ne mangeait rien d'autre".
Mode préférences personnelles
En tant que rédactrice en chef de la plus prestigieuse revue de mode, sa garde-robe publique est souvent étroitement surveillée et imitée. Alors que dans les premiers temps elle mélange T-shirts et vestes en jean de créateurs, dès lors qu'elle intègre Vogue comme directrice de la création, elle passe aux ensembles tailleurs et jupes Chanel. Elle a continué de les porter, même au cours de ses grossesses, les jupes légèrement fendues au dos et dissimulées par la veste.
Sa pratique du port de lunettes de soleil de l'intérieur a fait l'objet de nombreuses spéculations. Celles-ci ont varié entre une simple affection, jusqu'à suggérer malicieusement qu'elle serait en réalité Satan (!) et que les lunettes permettraient de masquer ses yeux rouges. Toutefois, selon le biographe Jerry Oppenheimer, elle cherche réellement à dissimuler des problèmes de vue (la vision de son père s'était gravement détériorée dans ses dernières années et elle craint de subir le même sort). Interrogé à ce sujet, un ancien collègue se rappelle avoir un jour trouvé ses Wayfarer dans son bureau alors qu'elle était sortie, de les avoir essayées et de s'être senti mal tant la force de correction des verres était élevée.
Politique
Elle a approuvé la campagne présidentielle de Al Gore. Elle considère la politique principalement sous l'angle de la mode, rendue célèbre en disant "Si vous regardez n'importe quelle grande photographie de mode sortie de son contexte, elle vous en dira autant sur ce qu'il se passe dans le monde qu'un titre dans le New York Times. "
Anecdotes
Anna s'est ouvertement moquée de Lady Gaga à la télévision en expliquant la façon dont la chanteuse se prépare avant d'entrer sur scène[3] :
"Nous avions Lady Gaga. Elle a communié avec Dieu et a prié durant 45 minutes avant d'entrer sur scène ! Comme si elle attendait son autorisation pour faire son entrée !"
Le Diable s'habille en Prada
Le roman de Lauren Weisberger nous fait part des sentiments de Andrea « Andy » Sachs, une jeune femme nouvellement diplômée ayant des ambitions littéraires. Andy entre alors au service de la légendaire éditrice Miranda Priestly qui, comportant de nombreuses similitudes avec Anna Wintour, est anglaise, a deux enfants et soutient le Metropolitan Museum of Art. Priestly est représentée comme un tyran qui formule des demandes impossibles à ses subordonnés en ne leur donnant que peu d'informations et un temps limité et ne supportant aucun retard dans les tâches qu'elle leur attribue.
Avant sa publication, Wintour fit part au New York Times : « J'apprécie toujours une oeuvre de fiction. Je n'ai pas encore décidé si je vais le lire ou non. »
Lorsqu'il fut suggéré que le cadre et Priestly étaient fondéés sur Vogue et Wintour, Weisberger le nia et donna même à Wintour elle-même une apparition furtive à la fin du livre.
Le roman portrait de Wintour/Priestly n'est pas totalement négatif. Andrea note que Miranda doit gérer la tâche difficile de prendre toutes les grandes décisions éditoriales d'un magazine phare de la mode chaque mois, et qu'elle dispose d'un grand style pour le faire.
Cependant, le succès du livre serait dû uniquement à son angle de vie réel. Ni Vogue ou aucune autre publication du Condé Nast ne reparla du livre. Quand le film fut réalisé, un magazine de la compagnie, The New Yorker, publia une comparaison qui dénigra le livre. Janet Maslin du New York Times évita de mentionner le nom de Wintour dans l'une des deux critiques négatives du livre. L'article favorable au film ne mentionna non plus Vogue ou le nom de Wintour.
Article détaillé : Le_diable_s'habille_en_Prada.Article détaillé : Le_Diable_s'habille_en_Prada_(film).Distinction
Elle reçoit en 2003 le prix Geoffrey Beene du Conseil des créateurs de mode américains et est décorée le 06 juillet 2011 de la médaille de Chevalier de la Légion d’honneur[4].
Critiques
De par son utilisation constante de fourrure dans Vogue, elle est souvent la cible d'organisations de défense des animaux comme PETA. De plus, elle refuse les publicités de ces mêmes organisations dans son magazine. Malgré plusieurs attaques par des activistes (jets de tartes à la crème[5], dépôt d'un raton laveur dans son assiette), elle continue d'utiliser des fourrures dans ses photos.
Voir aussi
Notes et références
- Anna Wintour : "je ne me considère pas comme une personne puissante" lexpress.fr 26 août 2011
- (en) article en anglais sur Anna Wintour The Independant, 03 décembre 2008
- Lady GaGa fait attendre Anna Wintour 03 septembre 2010
- Anna Wintour décorée elle.fr, 07 juillet 2011
- (en) Anti-fur demonstrators hit 'Vogue' editor with a pie in Paris (October 10, 2005). Consulté le June 24, 2010.
Source
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Anna Wintour » (voir la liste des auteurs)
Lien connexe
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