- Louise de belgique (1858-1924)
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Louise de Belgique
Pour les articles homonymes, voir Louise de Belgique (homonymie).Louise-Marie-Amélie, princesse de Belgique, duchesse de Saxe, princesse de Saxe-Cobourg-Gotha, née à Bruxelles, le 18 février 1858 et décédée à Wiesbaden le 1er mars 1924. Fille du roi des Belges Léopold II et de la reine Marie-Henriette de Habsbourg-Lorraine, mariée à Bruxelles, le 4 février 1875, à son cousin le prince Philippe, duc de Saxe, prince de Saxe-Cobourg-Gotha, duc de Kohary. Ils eurent deux enfants Léopold (1878-1916) et Dorothée (1881-1967).
Sommaire
Enfance
Élevée sans confort pour l'aguerrir ainsi que le voulaient les principes d'éducation de l'époque, Louise-Marie eut pour marraine son arrière grand mère, la reine Marie-Amélie, veuve de Louis-Philippe roi des Français. Celle-ci émit le vœu que sa filleule reçût le prénom de la première reine des Belges, sa fille bien-aimée prématurément disparue.
La petite princesse fut suivie l'année suivante par un fils, Léopold, bientôt duc de Brabant, qui faisait la fierté de la famille royale puis par une autre fille, Stéphanie, future archiduchesse héritière de l'empire Austro-Hongrois.
L'année suivante, mourut le roi Léopold Ier, fondateur de la dynastie belge et du prestige de la maison de Saxe-Cobourg-Gotha. Le père de Louise monta sur le trône de Belgique et prit le nom de Léopold II.
Le premier drame de la vie de la jeune princesse et de toute la famille royale belge fut la disparition du jeune duc de Brabant, héritier du trône à l'âge de dix ans en 1869. le coupe royal ne s'en remit pas et après la naissance d'une troisième fille, Clémentine en 1873, le roi se détourna tout à fait de sa famille.
Une princesse convoitée
Peu de temps après le prince Frédéric de Hohenzollern-Sigmaringen (1843-1904), frère de la comtesse Marie de Flandres (épouse du frère de Léopold II) et le prince Philippe de Saxe-Cobourg-Gotha, tous deux trentenaires, demandèrent la main de la princesse Louise qui venait d'avoir 16 ans.
Le roi ne désirant pas d'un rapprochement avec la Prusse si peu de temps après la guerre franco-allemande de 1870, inclina pour le mariage Saxe-Cobourg : Philippe était doublement proche de la famille royale belge étant membre de la maison de Saxe-Cobourg par son père et petit-fils du roi des français – dont il portait un des prénoms – par sa mère, la princesse Clémentine d'Orléans. Cette branche de la maison de Saxe-Cobourg dite Saxe-Cobourg-Kohary était aussi très riche du fait du mariage en 1816 du grand-père du prince, Ferdinand de Saxe-Cobourg, avec une héritière hongroise Antoinette de Kohary. Sa tante paternelle, Victoire de Saxe-Cobourg avait épousé le duc de Nemours fils cadet du roi Louis-Philippe et leurs deux fils s'étaient alliés à la maison impériale de Brésil (mariage en 1864 avec la princesse héritière Isabelle) et à la maison royale de Bavière (mariage en 1868 avec Sophie, sœur de l'impératrice d'Autriche, la fameuse « Sissi »). Son oncle paternel, Ferdinand de Saxe-Cobourg, était prince consort du Portugal depuis son mariage avec la reine Marie II.
La reine elle-même approuva ce mariage : la famille de Philippe vivait en Hongrie, son pays d'origine.
Une épouse bafouée
Très rapidement, le couple ne s'entendit plus : le prince de Saxe-Cobourg était un débauché pour ne pas dire un pervers qui n'hésita pas à faire preuve d'un autoritarisme borné et à initier sa très jeune épouse à la pornographie. Quant à la princesse, dotée d'une personnalité forte et entière, elle ne put soumettre sans broncher ses dix-sept ans à un tel régime. Elle se « revancha » en menant une vie prodigue de mondaine dépensière, faisant les beaux jours de la cour de Vienne où sa beauté irradiait, tournant les têtes.
En 1880, elle poussa l'archiduc Rodolphe héritier du trône Austro-Hongrois à épouser sa jeune sœur Stéphanie. Le prince se prit d'une grande amitié pour son beau-frère et sa belle-sœur mais s'il estimait la princesse Louise, il n'en partageait pas moins les débauches du prince Philippe jusqu'au dénouement tragique de Mayerling (1889).
Une femme bafouée
Louise rencontra peu après un officier croate, le comte Geza Mattachich qui fut son grand amour et son bienfaiteur.
Le prince Philippe fit alors déclarer son épouse folle et convainquit l'empereur François-Joseph de la faire enfermer dans un hôpital psychiatrique tandis que le comte Mattachich était accusé de faux et incarcéré. Libéré quatre ans plus tard, il réussit à faire évader la princesse et tous deux parcoururent l'Europe.
Louise réussit à faire reconnaître son équilibre mental et, avec sa sœur Stéphanie, intenta un procès pour récupérer l'héritage de leur père (décédé en 1909) dont elle se sentait flouée.
Une mère bafouée
Son fils, Léopold, né en 1878, lui avait été enlevé très tôt. Il devait mourir en 1916 au cours d'une rixe avec une prostituée qui lui jeta de l'acide au visage. Sa fille, Dorothée (1881-1967) épousa le 2 août 1898 – pendant l'internement de sa mère – Ernest Günther de Schleswig-Holstein (1863-1921), frère de l'impératrice allemande, avait également renoncé à sa mère.
Bibliographie
Œuvre
- Louise de Belgique, Autour des trônes que j'ai vu tomber, Albin Michel, Paris, 1921
Autres sources
- Olivier Defrance, Louise de Saxe-Cobourg : Amours, argent, procès, Racine, Bruxelles, 2000 (ISBN 2-87386-230-0)
- Ouvrage collectif, Louise et Stephanie de Belgique, Le Cri, 2003 (ISBN 2-87106-324-9)
- Comte Geza Mattachich, Folle par raison d'État : la princesse Louise de Belgique. Mémoires inédits du comte Mattachich, 1904
En Littérature
- (en) Dan Jacobson, All for Love, Hamish Hamilton, Londres, 2005 (ISBN 0241142733)
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