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Louise-Félicité de Kéralio
Louise-Félicité Guynement de Kéralio (née le 19 janvier 1757 à Valence et morte le 31 décembre 1821 à Bruxelles) est une femme de lettres et féministe issue de la petite noblesse bretonne. Elle est la fille de Louis-Félix Guynement de Kéralio et de Françoise Abeille.
Avant la Révolution
Elle a été longtemps retenue dans une vie de labeur. Louis Félicité n’a que 16 ans lorsqu’elle se lance dans la carrière littéraire en traduisant, en 1772, Les nouveaux extraits des mémoires de l’Académie de Sienne. Formée par un père homme de lettres, professeur à l'École militaire, elle a beaucoup traduit, compilé, écrit même une grande histoire, celle de l'époque antérieure aux Stuarts de mistress Macaulay, l'histoire du règne d'Élisabeth Ie d'Angleterre.
Elle est membre de la société bretonne patriotique de Rennes (depuis 1786 ou 1787) et de l’Académie d’Arras, dont elle est le seule membre féminin. Elle est élue dans cette académie le 3 février 1787.
Maximilien de Robespierre reçoit cette « féministe » alors qu'il préside l'Académie d'Arras (1785).
Sous la Révolution
Le 13 août 1789, Louise de Kéralio fonde, à Paris, le Journal d’État et du Citoyen. Louise est la première femme à être rédactrice en chef d’un journal.
Elle épouse un patriote plus ardent que distingué, le cordelier Pierre-François-Joseph Robert. Sous la Révolution elle anime les « Sociétés de femmes », la Société fraternelle de l'un et l'autre sexe qui jouent un rôle dans le climat révolutionnaire. Elle fait écrire à son mari, dés janvier 1791 : « Le Républicanisme adapté à la France », elle fait dépenser beaucoup d'argent à son mari pour la publication de ce journal. Elle figure en première ligne sur l'autel de la Patrie, dans la terrible journée du 17 juillet 1791 (fusillade du Champ-de-Mars). La fille de ce couple, Adélaïde Robert, épouse le célèbre musicologue belge François-Joseph Fétis.
Elle est très liée avec Georges Jacques Danton et Camille Desmoulins, mais Lucile Desmoulins ne l'aime guère.
Bibliographie
- « Les nouveaux extraits des mémoires de l’Académie de Sienne » (traduction 1772)
- « Essai sur les moyens de rendre les facultés de l’homme plus utiles à son bonheur » (traduction 1775)
- « Histoire du Grand-duché de Toscane sous le gouvernement des Médicis de Galuzzi », en quatre volumes (traduction entre 1782 et 1784)
- « Adélaïde ou Mémoire de la marquise » (commencé en 1776 et terminé en 1782)
- « Voyage dans les Deux-Sicile de Henry Swinburne » (traduction entre 1777 et 1780)
- « Voyage en Suisse » (1785)
- « Censeur universel anglais » (collaboratrice au journal 1785-1786)
- « Histoire d’Elizabeth, reine d’Angleterre » (1786-1788)
- « État des Prisons, des hôpitaux et des maisons de France en 1788 », de John Howard
- « Observations sur quelques articles du projet de constitution de Monsieur Mounier » (essai politique 1789)
- « Les crimes des reines de France, depuis le commencement de la monarchie jusqu’à Marie-Antoinette » (1791)
- « Discours sur l’administration des hôpitaux » (1791)
- « Une réponse à Louvet » (1791, essai politique)
- « L’étranger en Irlande ou Voyage dans les parties méridionales et occidentales de cette île » (traduction 1805)
- « Voyage en Hollande et dans le midi de l’Allemagne, sur les deux rives du Rhin » (traduction 1806)
- « Amélie et Caroline ou l’Amour et l’amitié » (1808)
- « Alphonse et Mathilde ou la Famille espagnole » (1809)
- « Rose et Albert ou le Tombeau d’Emma » (1810)
- « Éléments de construction » (1810)
Elle publie, comme éditeur de 1786 à 1789, 14 volumes d’une collection des meilleurs ouvrages français composés par des femmes.
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