- Louis René Édouard de Rohan
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Louis René Édouard de Rohan (1734-1803)
Cardinal
Louis René Édouard de Rohan-Guéméné
de l'Église catholique romainecardinal Naissance 25 septembre 1734
à Paris (France)Ordination
sacerdotaleConsécration
épiscopale18 mai 1760 par le
Mgr Christophe de Beaumont du RepaireÉvêque Évêque de Strasbourg Créé
cardinal1er juin 1778 par le
pape Clément VIIIDécès 17 février 1803
à Ettenheim (Allemagne)Cardinal
Titre cardinalice
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(en) Fiche
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Louis René Édouard, prince de Rohan, cardinal-évêque de Strasbourg (Paris, 25 septembre 1734 - Ettenheim, 17 février 1803), fils de Hercule Mériadec de Rohan-Guéméné.
Biographie
Nommé chanoine du Chapitre de Strasbourg à l'âge de neuf ans, ce petit-neveu et coadjuteur (1759) de son oncle, le cardinal Louis-Constantin de Rohan-Guéméné, a eu une carrière météorique au sein de l'Église de France. A onze ans, en 1745, Louis-René de Rohan-Guéméné est nommé prieur commendataire du grand monastère de Sauxillanges en Auvergne, à vingt deux il est ordonné prêtre après avoir fait son séminaire à Saint-Magloire à Paris, à vingt cinq il est nommé évêque coadjuteur de son oncle, le prince-évêque Louis-Constantin, à Strasbourg. A ce titre, il reçoit du roi Louis XV, en commende, les abbayes de La Chaise-Dieu en Auvergne et de Montmajour en Provence. Un an après, il est confirmé par le pape Benoît XIV comme évêque coadjuteur de Strasbourg avec le titre d'évêque in partibus de Canople en Basse Egypte. L'Académie française l'accueille sous la coupole à vingt sept ans au fauteuil de La Bruyère.
En 1771, le roi et son ministre des Affaires étrangères, le duc d'Aiguillon, le nomment ambassadeur à Vienne. Il gagne son poste en 1772. Il scandalisera par son luxe et ses légèretés (apparentes) l'impératrice Marie-Thérèse, qui demanda son rappel en 1774, mais s'entend parfaitement avec son fils, le co-empereur Joseph et le chancelier Kaunitz. C'est là qu'il découvre le complot mené par la Russie, la Prusse et l'Autriche qui consiste à dépecer la Pologne en trois morceaux. La lettre secrète, destinée au roi, et dévoilant la duplicité de l'impératrice, est détournée et remise par le duc d'Aiguillon, à la comtesse du Barry à qui il doit sa nomination. Celle-ci la lit en public à un diner, comme si elle lui était adressée personnellement, et Marie-Antoinette est tout de suite informée du commentaire porté par Louis de Rohan sur sa mère. Ce qu'elle lui reprochera ensuite toute sa vie. A son retour en France, le prince Louis est nommé en 1777 grand aumônier, malgré l'opposition farouche de Marie-Antoinette, abbé de la richissime abbaye de Saint-Waast dans le Nord et cardinal, grâce à l'intervention du roi de Pologne Stanislas-Auguste Poniatowski, puis évêque de Strasbourg, à la mort de son oncle en 1779. Il aura la charge de l'Hôpital des Quinze-Vingts et deviendra ensuite proviseur de la Sorbonne, un poste éminemment en vue.
Il est compromis dans l'Affaire du collier de la reine, par la comtesse de La Motte-Valois. Il s'était porté caution de la reine (pour se faire bien voir d'elle et se rapprocher du roi) pour l'achat de ce bijou de huit cents diamants valant 1,6 millions de livres, auprès du bijoutier parisien, Charles-Auguste Boehmer. Ce dernier lui livre le collier en échange de quatre traites, collier remis à Mme de La Motte-Valois et à ses complices qui entreprennent de le dépecer et de le vendre dans toute l'Europe. Louis XVI découvre l'affaire et décide de la porter sur la place publique. Il fait arrêter le cardinal en habits liturgiques dans la Galerie des Glaces le 15 août au moment où il allait dire sa messe solennelle et le fait embastiller du 16 août 1785 au 1er juin 1786, ainsi que tous les complices de cette affaire qui sera confiée au Parlement de Paris. A l'issue du procès Louis de Rohan est acquitté, mais s'étant porté caution, rembourse le prix fabuleux du collier ainsi que les intérêts. Tous les comparses de Mme de La Motte-Valois sont condamnés. Le cardinal est déchu de son poste de grand aumônier de France et exilé à l'abbaye de La Chaise-Dieu, en Auvergne puis à l'Abbaye de Marmoutier-Lez-Tours où il passera trois ans. Il regagnera alors son diocèse en 1788, à l'aube de la Révolution.
Élu, malgré lui, député du clergé pour le district électoral d'Haguenau-Wissembourg aux États généraux, il fit partie de l'Assemblée constituante. Il refusa la constitution civile du clergé et ne reconnut donc pas son successeur l'évêque constitutionnel François Brendel et refusa l'abolition de la monarchie. Il faudra l'abolition de la noblesse en mars 1790 pour qu'il s'exile à Ettenheim, en Pays de Bade, dans la partie allemande de son diocèse d'où il va combattre pour tenter de regagner son diocèse. Il se met du coté de l'Émigration en levant des troupes pour l'armée de Condé, son cousin. Par deux fois, il sera contraint de fuir sa principauté allemande, une fois devant les troupes de la République, une autre fois devant celle d'un certain Napoléone Buonaparte. Il se démit de son diocèse après la signature du Concordat en 1801. Il meurt à Ettenheim le 17 février 1803, entouré de l'affection de tous les siens et notamment du duc d'Enghien (un Condé) qui connaitra un destin tragique. Pour le moment celui-ci est l'heureux amant de la belle Charlotte de Rohan-Rochefort, l'héritière du cardinal, qu'il épousera morganatiquement quelques mois plus tard
Le prince de Rohan avait été admis à l'Académie française le 27 avril 1761 et reçu par le duc de Nivernais le 11 juin 1761. Il était âgé de 27 ans. C'était un prélat philosophe, ami de Buffon et de d'Alembert, fréquentant le salon de Mme Geoffrin. Il a fait des poésies, et fut proviseur de la Sorbonne.
Bibliographie
- Éric de Haynin, Louis de Rohan : le cardinal "collier", Paris : Perrin, 1997, 355 p., ISBN 2-262-01277-6
- Jean-Claude Fauveau, Le prince Louis cardinal de Rohan-Guéméné ou les diamants du roi, L'Harmattan, Paris, 2006, 342 p., ISBN 2-296-02514-5.
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