- Animateur socioculturel
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Un animateur socioculturel est un travailleur social dont le champ d' intervention est l' animation sociale, culturelle, éducative A l'origine, il travaillait à l'organisation du temps libre et les loisirs, des autres.
Sommaire
Définition et champ de l'animation socioculturelle en France
Anima en latin c'est l'âme, animator c'est celui qui met en œuvre l'âme. l'animation est donc mettre en œuvre l'âme. L'animation socio-culturelle ( on dit couramment: animateur ) a du mal à se détaché des autres animations, commerciale, de loisir, de formation. De même il a du mal à se vivre comme un métier du social et du travail social à part entière. Pour parler d'un bon organisateur d'une équipe (d'entreprise, sportive,politique ...) ont dit c'est un bon animateur. On parle donc d'une qualité de manager et non d'un professionnel. De plus l'animation socioculturelle professionnelle en France est dans une situation particulière, les allemands comme les anglo-saxons ne font pas de l'animation de groupes sociaux un métier spécifique au sein du travail social, le Social work with groups est une simple particularité du social work, les animateurs professionnels sont à la fois, éducateurs et assistants sociaux. En France, l'animation socioculturelle va se détacher de la simple animation de loisir sous l'impulsion de l"éducation populaire, des politiques sociales d'insertion des jeunes en difficultés, et comme réponse avec la prévention spécialisée à la délinquance juvénile. C'est à partir de ces questions que l'animateur devient un travailleur social.
De manière générale, l'animateur socioculturel a pour fonction la conception, l'organisation et le développement des activités éducatives, culturelles et sociales au sein de groupes. Ces professionnels peuvent être répartis en trois grandes catégories :
- les animateurs spécialistes d'un public ou d'une technique particulière ;
- les animateurs généralistes qui possèdent à la fois des compétences techniques et organisationnelles ;
- les animateurs coordinateurs qui ont des fonctions d'encadrement et de gestion d'équipement ou de programme
Les lieux d'exercice de l'animation sont : maisons des jeunes, associations de quartier, foyers de jeunes travailleurs, centres sociaux, maisons de retraite EPAD, l'accueil périscolaire, l' Accueil Collectif de Mineurs (anciennement centre de vacances ou de loisirs), La rue directement (en réduction des risques par exemple[1] )...
L'animateur est appelé le plus souvent à gérer et à animer des institutions, services, associations ou mouvements, où il assure donc un rôle de permanent, d'organisateur. En outre il a à susciter, à promouvoir, à veiller à l'organisation et à l'animation d'activités très diverses dans les domaines social, culturel, éducatif et politique.
Il pourra donc lui incomber d'assurer les rapports entre l'organisme qui l'emploie et son environnement (région, localité, quartier, groupements, divers); de concevoir des projets en réponse aux besoins exprimés par ces groupes; de conseiller des groupes de travail sur le plan technique, d'y favoriser la confiance, la liberté d'expression, la valorisation des personnes, l'esprit de collaboration et le plaisir de la créativité ; de faire appel à des spécialistes pour appui technique ou animation d'activités spécifiques; de programmer les actions et les activités liées aux objectifs que les groupes se sont fixés ; de diriger le personnel travaillant sous ses ordres, de coordonner des groupes de bénévoles ; d'assurer le fonctionnement matériel de son organisme (administration matériel, achats, tenue des comptes, etc.) ; de faire usage des médias et autres moyens, de donner une publicité aux activités.
Formations
En France
L'animation volontaire
Les intervenants sont quasi-exclusivement titulaires d'un diplôme non professionnel :
le BAFA pour les animateurs, et le BAFD pour les directeurs. Les animateurs volontaires s'engagent, en dehors de leur activité principale (étude, travail...), pour participer ponctuellement à l'organisation de vacances pour jeunes. Ces personnes perçoivent une indemnisation pour leur action. En 2005-2006 les organisations d'éducation populaire et l'état ont entamé une réflexion afin de poser un cadre juridique précis à cet engagement. Cette réflexion a abouti sur la loi relative au volontariat associatif et à l'engagement éducatif (publiée le 25 mai au Journal officiel).
L'animation professionnelle
Depuis de nombreuses années l'animation socioculturelle se professionnalise.
En 1988 la convention collective nationale de l'animation socioculturelle est signée (Brochure no 3246). Depuis 1993 la fonction publique hospitalière reconnaît par décret la fonction d'animateur professionnel. En 1997, la filière animation a été créée dans la fonction publique territoriale. Depuis 2003 seules les personnes titulaires d'un diplôme professionnel peuvent diriger des accueils de loisirs accueillant pendant plus de quatre-vingts jours par an un effectif supérieur à quatre-vingts mineurs.
Ils possèdent des diplômes professionnels définis dans l'arrêté du 21 mars 2003.
Contrairement au BAFA, les diplômes de l'animation professionnelle permettent d'ouvrir sur un métier. Actuellement il est possible de valider un diplôme professionnel par validation des acquis de l'expérience - VAE -
Il en existe plusieurs diplômes :
Le BAPAAT : Brevet d'aptitude professionnelle d'assistant animateur technicien. Il permet d'animer et d'encadrer des activités sportives et socioculturelles. On peut aussi trouver les animateurs non-professionnels titulaire du BAFA ou du BAFD, qui interviendront de façon professionnelle dans le cadre d'un accueil de loisirs ou d'un accueil périscolaire. Le BEATEP : Brevet d'État français d'animateur technicien de l'éducation populaire et de la jeunesse. Il permet surtout un perfectionnement et un approfondissement des connaissances pédagogiques des animateurs. Ce diplôme a été remplacé par le BPJEPS. Le BPJEPS : Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et des Sports. Il permet d'exercer les fonctions d'animateur en association, club sportif, collectivité territoriale ou entreprise. Le DEDPAD : Diplôme d'État de Directeur de Projet d'Animation et de Développement. Il atteste d'une qualification professionnelle pour la direction de projets territoriaux dans le cadre de l'animation et du sport. Ce diplôme est en voie d'être remplacé par le DESJEPS. Le DESJEPS: Diplôme d'État Supérieur de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et des Sports (niveau II) Le DEFA : Diplôme d'État relatif aux Fonctions d'Animation. Il permet de former des cadres de l'animation. Ce diplôme a été remplacé par le DEJEPS. Le DEJEPS: Diplôme d'État de la Jeunesse, l'Éducation Populaire et du Sport (niveau III) L'ISDEES : Formation de Dirigeants d'Entreprises de l'Économie Sociale. La Licence professionnelle Intervention Sociale option Animation socioculturelle : Formation universitaire de niveau II permettant de former des cadres de l'animation. Le DUT Carrières Sociales option animation sociale et socioculturelle est un diplôme reconnaissant professionnellement le statut d'animateur
Les organismes de formation
Il en existe de nombreux qui répondent chacun à des valeurs pédagogiques différentes. Il est possible d'obtenir leur liste en la demandant à la Direction Départementale de la Jeunesse et des Sports. Il est conseillé au stagiaire de se renseigner sur l'esprit des différents organismes et sur ses objectifs pédagogiques avant d'effectuer son choix. Voici une liste de certains de ces organismes :
AFOCAL : Association pour la Formation des Cadres de l'Animation et des Loisirs. AROEVEN : Associations Régionales des Œuvres d'Éducation et de Vacances de l'Éducation Nationale C-PAJE : Collectif pour la Promotion de l'Animation Jeunesse Enfance CEMEA : Centre d'Entraînement aux Méthodes d'Éducation Active. CREPS : Centre Régional d'Éducation Populaire et de Sports Les FRANCAS IFP : Institut de Formation Pédagogique (DESJEPS/Master) IFAC : Institut de Formation d'Animation et de Conseils ISL/EFAS : Institut Social de Lille - École de Formation à L'Animation Sociale La Fédération Léo Lagrange. UFCV : Union Française des Centres de Vacances et de loisirs. FOL : Fédération des Œuvres Laïques (la Ligue de l'enseignement) Planète Sciences Familles Rurales La Ligue de l'Enseignement Trajectoire Formation Maison Familiale Rurale Le MRJC (Mouvement Rural de Jeunesse Chrétienne, www.mrjc.org)
En Suisse
A voir http://www.anim.ch/?page=145&obj=1529 En Suisse il n'y a pas de différence fondamentale avec la France Les français et suisses francophones peuvent postuler dans les mêmes associations, dans les mêmes fonctions de l'animation socioculturelle.
Au Québec
Il existe un programme bien particulier au Québec qui se nomme « Animation et Recherche Culturelles ». Celui-ci est offert uniquement par l'université du Québec à Montréal (UQAM) depuis environ 30 ans. Les racines de ce programme, c'est-à-dire, les deux programmes souches : animation culturelle et recherche culturelle ont été créés il y a plus de 40 ans. Il s'agit d'un programme non contingenté qui peut se trouver à l'adresse suivante : http://www.programmes.uqam.ca/7082
Le programme est aussi détaillé sur le site suivant : http://animateurs.info/
Historique
En France
Les premiers animateurs socioculturels sont nés de la professionnalisation des militants de l'éducation populaire. L'animation tire ses racines de la France. C'est tout premièrement là que se sont créées les premières formes d'animation. À l'époque, celle-ci était considéré comme le loisir-œuvre et était pris en charge par l'église. Elle avait pour but d'aider les gens de la classe ouvrière en leur proposant une aide. C'est ainsi qu'est né pendant la période industrielle, les camps de vacances. Peu après on vit apparaître d'autres formes d'organismes culturels tels les scouts et les éclaireurs.
Au Québec
L'animation s'installa au Québec peu de temps après son apparition en France par ces organismes culturels. Toutefois, ce ne fut qu'au début des années 1970 que l'animation devint une préoccupation auprès du gouvernement. Celui-ci mit en place le ministère de la culture et des loisirs afin de répondre aux nouveaux besoins de la population.
- Au Québec, dans les années 70, des personnes militant dans des organisations populaires des organisateurs et organisatrices communautaires réfléchissent ensemble et créeront le Collectif Québécois de Conscientisation :
"Voulant développer des rapports égalitaires, nous nous interrogions sur les structures de nos organisations. Nous constations que les petits-bourgeois détiennent très souvent le pouvoir dans les organisations populaires. Comment orienter notre travail dans l'intérêt de la classe populaire? Comment assurer la prise de parole de la classe populaire dans nos organisations? Comment développer une capacité de prise en charge de celle-ci?
Nous avions entendu parler des pratiques pédagogiques de Paulo Freire et nous nous demandions comment développer en contexte québécois des expériences qui s'en inspirent. Ces questions, nous nous les sommes posées et avons tenté de les résoudre dans notre pratique.
Tout commence avec le travail de Gisèle Ampleman au local Mercier de l'Organisation Populaire des Droits sociaux de la Région de Montréal (OPDSRM) à compter de 1972. Elle entreprend le développement des outils pédagogiques de conscientisation en militant avec des personnes assistées sociales. Cette activité de formation s'est déroulée en étroite interaction avec le cheminement de la lutte sur la taxe d'eau à Montréal.
Parallèlement à cette démarche s'est constitué en 1977 le Regroupement des organisateurs et organisatrices communautaires du Québec (ROCQ). En fait, cette génération d'intervenantEs ressentaient le besoin de " s'équiper pour mieux intervenir " et ce, en prenant en charge leur propre formation continue.
À ses débuts, le ROCQ regroupait principalement des personnes intervenantes provenant des milieux institutionnels de l'éducation et des affaires sociales. Pour concrétiser leur adhésion à la stratégie de conscientisation, le ROCQ est mis en contact avec Denise Ventelou qui avait déjà engagé sa recherche sur la lutte de la taxe d'eau, avec Gisèle Ampleman et des militantEs assitéEs sociales afin de s'investir dans une longue démarche de formation.
Le ROCQ s'est donc mis à l'école de la classe populaire et depuis cette date, il a tenu chaque année une session sur le thème " sensibilisation à la conscientisation" avec des personnes militantes de classe populaire comme personnes ressources. Son membrariat s'est progressivement étendu dans les réseaux de militantEs, permanentEs ou personnes ressources des milieux populaires. Ainsi le ROCQ s'est-il réveillé un bon matin avec un nom qui ne correspondait plus à son évolution. Parmi ses membres, beaucoup ne se reconnaissaient pas dans les termes organisatrices et organisateurs communautaires, mais tous se ralliaient dans leur action à une stratégie de conscientisation.
Le 7 mai 1983, le ROCQ est devenu le Collectif Québécois de Conscientisation. Depuis ce temps, le CQC est toujours en marche vers le changement social."
Extraits tirés de " Pratiques de conscientisation : Expériences d'éducation populaire au Québec " par Gisèle Ampleman, Gérald Doré, Lorraine Gaudreau, Claude Larose, Louise Leboeuf, Denise Ventelou, 1983
Approche philosophique de l'animation
La tradition de l"éducation populaire est marquée par les revendications de la classe ouvrière, qui souhaite s'émanciper du contrôle social patronal, l'exemple le plus symbolique est le coron minier organisé par la compagnie minière Où toute l'organisation sociale est dépendante du travail à la mine[2].
Habitants : Prendre sa vie en main, valeur inscrite dans la tradition des centres sociaux nous renvoie :
- à l' empowerment[3]
- à l'école de Chicago, en particulier Saul Alinsky dont la devise était Ne demande pas tes droits, prends-les ! Saul Alinsky était un community organizer (un organisateur de communauté). C'est lui au travers de son action va conceptualiser le travail politique sous la forme de l'animation de la revendication communautaire aux États Unis.
Il va rassembler en 1971 ses concepts du travail communautaire dans son livre Rules for Radicals: A Pragmatic Primer for Realistic Radicals traduit en français sous le titre de manuel de l'animateur social publié par Maspéro en 1976 que l'on peut télécharger sur : http://www.capsurlindependance.org/wp-content/uploads/2010/06/Manuel-de-lanimateur-social.pdf.
La conscientisation de Paolo Freire: « Personne n'éduque autrui, personne ne s'éduque seul, les hommes s'éduquent ensemble par l'intermédiaire du monde. » [4]
L'animateur n'est là que comme organisateur de la prise de conscience collective de sa propre émancipation. Son action est à la fois un combat politique et un effacement dans la prise de décision du collectif qui permet l'expression des habitants.
L'institutionnalisation de l'animation notamment en direction de publics spécifiques fait perdre de vue cette position éthique de l'animateur. Il peut rapidement au travers de l'organisation du loisir faire à la place, vouloir à la place de l'autre. Au mieux il réduit l'usager à un consommateur au pire à un objet de soins en particulier quand il travaille avec des personnes vulnérables ( Handicapés , personnes âgées )
Bibliographie
- Marion PEYRE, LE LIVRE NOIR DE L’ANIMATION SOCIOCULTURELLE
Du discours des associations sur le développement social aux pratiques antisociales des employeurs associatifs L'Harmattan Collection Questions contemporaines 2005
- Une histoire de l'éducation populaire, Jean-Marie Mignon
Étude (broché). Paru en 02/2007 La Découverte
- Les animateurs socioculturels, Francis Lebon
Étude (broché). Paru en 05/2009 La Découverte
Référence
- http://www.lecrips-idf.net/lettre-info/lettre23/L23_2.htm
- http://ccrh.revues.org/index308.html Sport, sociabilité et cultures politiques en territoire lensois, 1936-1955 Marion Fontaine
- http://www.politique-jeunesse.com/ressources/alire/manueldelanimateursocial/index.php Saul Alinsky, Manuel de l' Animateur social
- http://www.cnt-f.org/fte/IMG/pdf/pedagogie_des_opprimes.pdf (Paulo Freire. (1974), Pédagogie des opprimés suivi de Conscientisation et révolution, Paris: Maspero)
Voir aussi
Liens internes
- Travailleur social
- Politique de la ville en France
- Empowerment
- Délinquance
- Éducation populaire
- Déontologie et Chartes des personnes vulnérables
Liens externes
- http://www.travail-de-rue.net/rencontres/actes/ateliers-thematiques-organises-entre-1999-et-2003/la-rue-espace-de-vie/ Travail de rue / animation de quartier
- Institut national de la Jeunesse et de l’Éducation populaire http://www.injep.fr/
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