Lothaire-François de Schönborn

Lothar Franz von Schönborn, portrait par Christian Schilbach, 1715

Blason à Memmelsdorf

Blason sur le Kurmainzische Statthalterei à Erfurt

Lothar Franz von Schönborn ou Lothaire-François de Schönborn, né, le 4 octobre 1655 à Steinheim sur le Main (aujourd'hui faubourg de Hanau) , décédé le 30 janvier 1729 à Mayence, a été archevêque et prince-électeur de Mayence.

Biographie

Lothaire-François etait fils d'Philipp Erwein, baron de Schoenborn, seigneur de Reigelsberg, frère ds l'archevêque de Mayence, Jean-Philippe (Johann Philipp von Schönborn), et de Marie-Ursule de Greiffenclau. Il etait chanoine de Wurtzbourg, de Bamberg et de Mayence, élevé sur le siège de Bamberg, le 16 novembre 1693, fait ensuite coadjuteur de Mayence. Le 3 septembre de l'année suivante, devint le successeur d'Anselme-François à Mayence , où il fit son entrée solennelle le 30 avril 1690. Mais il ne fut inauguré que le 2 mai suivant, et sacré qu'au commencement de novembre de la même année.

Le continuateur de Nicolaus Serarius, qui écrivait du vivant de ce prélat, déclare que ce n'est qu'en tremblant qu'il entreprend de tracer l'histoire de son gouvernement, tant, il juge la matière au-dessus de ses forces. Tel est le langage-dé l'adulation. Nous ne voyons, eu effet, rien de fort merveilleux dans ce qu'il raconte de ce prélat. Un étranger de condition obscure, nommé Jacques de Boville, ayant été pourvu, par le pape Innocent XII, d'un canonicat dans la cathédrale de Worms, le chapitre-refusa de l'admettre jusqu'à ce qu'il eût fait preuve de noblesse d'extraction , conformément aux statuts de la compagnie. Boville, hors d'état de satisfaire à cette condition, porta ses plaintes au pape du refus qui lui élait fait. L'auditeur Bonicusa, chargé de connaître'de cette affaire , donna gain de cause au pourvu , avec injonction au chapitre de le recevoir sous peine d'interdiction. Toute la nation germanique fut extrêmement peinée de ce jugement, comme donnant atteinte à ses libertés. L'électeur de Mayence, en qualité de métropolitain, prit le parti du chapitre et écrivit, le 10 juillet 1699, une lettre au pape, pour le prier de casser la sentence de l'auditeur, et de laisser les hauts chapitres d'Allemagne darns la possession, où ils étaient, de n'admettre parmi eux que des nobles et des nationaux. La lettre fit on effet, et Boville fut obligé de se désister.

L'an 1700, Lothaire-François, voyant la guerre prête à se renouveler entre la France et l'Allemagne, fait ajouter des nouvelles fortifications à la ville d'Erfurt pour mettre le pays a l'abri d'une invasion. Ce quil avait, prévu arriva. L'élévation de Philippe, petit-fils de Louis XIV, sur le trône d'Espagne , remit aux prises la maison de France et celle d'Autriche. L'électeur de Mayence, attaché à la dernière, n'oublia rien pour augmenter le nombre de ses partisans. Ayant convoqué les états du cercle électoral du Rhin à Heilbronn, il les engagea à se confédérer pour le service de l'empereur et de l'archiduc Charles, son fils, compétiteur de Philippe. Il sollicita, par ses députés, les cercles de Suabe et de Franconie d'embrasser les mêmes interets. Il agit dans les mêmes vues auprès de l'électeur de Bavière. Le roi des Romains ayant entrepris, l'an 1702 , le siège de Landau, il lui envoya un corps de troupes, et fit passer dans son camp des vivres et de la poudre. Landau fut rendu le 10 septembre de la même année. Élisabeth Christine de Brunswick-Wolfenbüttel , destinée pour être l'épouse de Charles, archiduc d'Autriche, ayant embrassé la religion catholique, ce fut l'archevêque de Mayence qui reçut, le Ier mai 1707, son abjuration dans la cathédrale de Bamberg, et en conséquence la réconcilia solennellement à l'église. Lothaire-François obtint, l'an 1710, pour son coadjuteur, le 5 novembre, François-Louis , fils de Philippe-Guillaume , électeur palatin, évêque de Worms et grand-maître de l'ordre Teutonique. La mort de l'empereur Joseph, arrivée le 17 avril 1711, donna occasion à l'archevêque Lothaire-François de déployer ses talents pendant l'interrègne de six mois, qui suivit cet événement. En sa qualité d'archichancelier, il indiqua la diète électorale, et n'adressa sa lettre de convocation ni à l'électeur de Cologne , ni à celui de Bavière , parce que l'un et l'autre avaient été' mise au ban de l'empire. L'un et l'autre firent leur protestation contre l'élection future. La diète s'ouvrit, le 25 août, à Francfort. L'électeur de Mayence y signala son zèle pour la maison d'Autriche. Après avoir engagé la diète à rejeter les protèstations des deux électeurs bannis, il insista pour faire tomber , ou plutôt conserver, la couronne impériale dans cette maison , qui en était, en possession depuis trois siècles.

« L'empire , disait-il, est une belle épouse sans dot, et dont l'entretien exige de grandes dépenses, et il n'y a que la maison d'Autriche qui soit en état, par ses grands revenus, de soutenir une si grande dépense.»

Sur ses représentations, tous les suffrages pour l'empire se réunirent en faveur de l'archiduc Charles, qui était pour lors en Espagne, occupé à disputer le trône de cette monarchie à Philippe V. L'élection se fit le 12 octobre, et l'électeur de Mayence couronna Charles le 23 décembre suivant, ouverture des conférences pour la pais étant a Utreçht, en 1712, l'électeur de Mayence n'eu devint, que plus ardent à souffler l'esprit de la guerre dans le cercle dont il était directeur. Il fit mémo augmenter les fortifications de sa ville capitale. Mais le succès ne répondit pas à son attente ; et il eut la douleur de voir les armes de France prospérer contré l'empire jusqu'à la traité de Rastadt, conclue le 6 mars 1714. Depuis cette époque , il ne s'occupa plus que du soin de son diocèse. L'an 1721 , il fonda à Mayence un hôpital, dont il posa là première pierre le 15 novembre , et qu'il dota libéralement. Cette Ville lui est encore redevable de plusieurs embellissements uttiles aux citoyens. La mort y enleva ce prélat le 30 janvier 1729, à l'âge de soixante et quatorze ans.

Notes et références

• L'Art de vérifier les dates, publié en 1750 par Charles Clémencet, avec la collaboration de Maur Dantine et d'Ursin Durand.

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