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Mikhaïl Lomonossov
« Lomonossov » redirige ici. Pour les autres significations, voir Lomonossov (homonymie). Mikhaïl Vassilievitch Lomonossov, en russe : Михаи́л Васи́льевич Ломоно́сов, né le 19 novembre 1711 à Denisowka près Kholmogory et mort le 15 avril 1765 à Saint-Pétersbourg, est un historien, astronome, orateur, peintre, poète, navigateur, musicien et linguiste russe.
Homme exalté, enthousiaste, amoureux des sciences et fondateur de l’université de Moscou (qui porte son nom) ; Pouchkine dit même de lui qu’il était « la première université de Russie[1] ».
En 1731, Lomonossov part de son village et se rend à Moscou où il s’inscrit à l’université slavo-gréco-latine en se faisant passer pour un fils de gentilhomme (les paysans n’avaient pas accès aux études). Il réussit admirablement et une bourse d’études lui est offerte en Allemagne. Ce séjour lui apprend beaucoup sur la versification : sous l’influence de la poésie allemande, il conclut que le développement de la littérature russe est impossible sans réforme de la langue et des règles de versification. En 1739, à Freiberg, il écrit ses lettres sur les règles de la versification russe accompagnées d’un exemple, ode sur la prise de Khotine.
D’accord sur le principe syllabo-tonique, il affirme que le vers peut être binaire ou tertiaire, dont le dactyle. Il mélange rimes masculines et rimes féminines. En 1741, il rentre en Russie et est nommé professeur de l’Académie des Sciences de Saint-Pétersbourg.
En 1754 paraît son Traité de grammaire russe. Selon Lomonossov, la langue russe a la splendeur de l’espagnol, la vivacité du français, la robustesse de l’allemand, la douceur de l’italien, le tout enrichi par la force de l’imagination et la concision du grec et du latin.
En 1755, est édité son célèbre traité Sur l’utilité des livres d’église dans lequel il pose les premiers jalons de la future langue russe littéraire (décrite par des normes et grammaticalement correcte):
- il déconseille l’emploi de vocables étrangers ou barbares.
- il prône un retour à la langue russe telle qu’elle a été modelée.
- il veut garder le vieux vocabulaire ecclésiastique mais éviter les mots désuets.
Sa Théorie des trois styles est une tentative de normaliser la langue russe:
- le style élevé contient des mots de slavon d’église et de la langue vernaculaire et est destiné aux odes, tragédies, poèmes héroïques et discours.
- le style moyen contient des mots de slavon, est parlé par la noblesse et est destiné à la correspondance entre érudits, aux pièces dramaturgiques, élégies et satires.
- le style bas contient des mots de la langue russe et est le langage du peuple, destiné aux comédies et épigrammes.
Il est cependant le premier à mélanger les trois styles dans ses œuvres.
Toutes ces études théoriques sont une démarche démocratique : Lomonossov reste dans l’ambiance de la philosophie des Lumières, son rêve est d’élever la Russie au niveau culturel des autres nations d’Europe. Il a aussi écrit des articles de vulgarisation scientifique, traduit et adapte des grands poètes de l’Antiquité et contemporains.
Avec l’arrivée en 1762 de Catherine II au pouvoir, Lomonossov tombe dans l’oubli et finit sa vie presque en disgrâce.
Notes
- ↑ Philippe van Tieghem, Pierre Josserand, Dictionnaire des littératures, Paris, PUF, 1968, p. 2395.
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