Liste des dauphins d'Auvergne

Voir aussi : Liste des comtes d'Auvergne - Liste des ducs d'Auvergne

Le territoire connu sous le nom de Dauphiné d'Auvergne était, à l'origine, ce qui résultait de la partition du comté d'Auvergne, en 1155, après l'usurpation, vers 1147, des droits du comte d'Auvergne Guillaume VII, dit Guillaume le Jeune, par son oncle Guillaume VIII, dit Guillaume le Vieux.

Le jeune comte parvint à maintenir ses droits dans une partie de son fief, formellement toujours le comté d'Auvergne.

La compilation des titres contenus dans les chartes de l'époque par Pierre-François Fournier (« L'évolution du mot dauphin en Auvergne au Moyen Âge », Bibliothèque de l'École des Chartes, 1930) fait clairement apparaître que Guillaume VII et ses successeurs se qualifièrent d'abord comtes d'Auvergne et de Clermont, puis, à partir de 1281, comtes de Clermont et dauphins d'Auvergne (testament de Robert II, Robertus comes Claromontensis et Alvernie Delphinus). Les successeurs de Robert II se nommeront tous dauphin d'Auvergne.

L'origine du nom de dauphin d'Auvergne vient du fait que la femme de Guillaume VII, Marquise d'Albon (v. 1115-1196), était la fille du comte du Viennois Guigues IV, dont le surnom, ou le second prénom, était Dauphin. Le fils de Guillaume et de la Marquise fut également prénommé Dauphin, en mémoire de son grand-père. Dauphin est un prénom rare, mais attesté au Moyen Âge.

Justel, puis Baluze, Chorier, et plus récemment Stronski, ont prétendu, sur la foi d'un acte de 1215 (concession à la Chartreuse du Port-Sainte-Marie par Dauphin et Guillaume, son fils), que Dauphin s'appelait en réalité Robert, et que dauphin était donc un titre nobiliaire. Cette position, qui n'est par reprise par Anselme, a été énergiquement combattue par Fournier (voir plus haut), qui conteste la validité de cet acte.

Du Bouchet, et Anselme après lui, ont choisi d'établir une nouvelle numérotation pour les descendants de Guillaume VII. C'est ainsi que son petit-fils Guillaume, puis Jean, seuls de la liste à porter ce prénom, ne sont pas numérotés, et que les trois Robert, puis les trois Béraud, qui se succèdent, portent respectivement les numéros I à III. La chronologie des dauphins d'Auvergne du sang s'arrête à la mort de Béraud III en 1426, sa fille Jeanne, comtesse de Clermont et dauphine d'Auvergne, ayant apporté le titre à la maison de Bourbon.

1155-1169 : Guillaume Ier Dauphin d'Auvergne, ou Guillaume VII comte d'Auvergne (v. 1130-1169)
Appelé Guillaume VIII par certains auteurs

Liste dans laquelle « Dauphin » est un nom patronymique :

1169-1234 : Robert Ier Dauphin, comte d'Auvergne et de Clermont (v. 1150-1234)
Fils du comte Guillaume VII (dauphin Guillaume Ier) et de Marchise d'Albon, troubadour connu en Occitanie sous le nom d'el bons Dalfins d'Alvernhe.

1234-1240 : Guillaume II, comte d'Auvergne et de Clermont (v. 1175-1240)
Fils du comte Robert Ier Dauphin

1240-1262 : Robert II Dauphin, comte de Clermont (v. 1210-1262) appelé « Robert VI » par certains auteurs, « Robert Ier » par d'autres

Liste dans laquelle « dauphin » représente le titre :

1273-1282 : Robert III (dauphin d'Auvergne) et comte de Clermont (1235-1282)
Appelé « Robert VII » par certains auteurs, « Robert II » par d'autres

1282-1324 : Robert IV (dauphin d'Auvergne) et comte de Clermont (v. 1255-1324)
Fils du dauphin Robert III et de Mathilde d'Auvergne (v. 1230-1280)
Dauphin d'Auvergne (1282-1324)
Appelé « Robert VIII » par certains auteurs, « Robert III » par d'autres

1324-1351 : Jean Ier (dauphin d'Auvergne) (v. 1280-1351)
Fils du dauphin Robert IV et d'Alix de Mercœur (v. 1245-1286)
Dauphin d'Auvergne (1324-1351)

1351-1356 : Béraud Ier (dauphin d'Auvergne) (v. 1315-1356)
Fils du dauphin Jean Ier et d'Anne de Valentinois
Dauphin d'Auvergne (1351-1356)

1356-1399 : Béraud II (dauphin d'Auvergne) (1333-1399)
Fils du dauphin Béraud Ier et de Marie de La Vie de Villemur (v. 1315-1383)

1399-1426 : Béraud III (dauphin d'Auvergne) (v. 1380-1426)
Fils du dauphin Béraud II et de la comtesse de Sancerre Marguerite (morte en 1419)
Dauphin d'Auvergne (1399-1426)

1426-1436 : Jeanne Ière (dauphine d'Auvergne) (1412-1436)
Fille du dauphin Béraud III et de Jeanne de La Tour (morte av. 1416), elle-même fille du seigneur de La Tour Bertrand IV et de la comtesse d'Auvergne Marie Ire
Dauphine d'Auvergne (1426-1436)

1428-1486 : Louis Ier de Bourbon (v. 1403-1486), dit Louis le Bon, comte de Montpensier
Époux de la précédente, laquelle, selon certains auteurs, lui aurait transmis le titre plutôt qu'à leur fils commun (cf. infra), fils

1486-1496 : Gilbert de Bourbon-Montpensier (v. 1448-1496)

1496-1501 : Louis II de Bourbon-Montpensier (v. 1483-1501)

1501-1525 : Charles III de Bourbon (1490-1527), le connétable de Bourbon

1525-1538 : confisqué et réuni au domaine royal

1538 : Le Roi François Ier de France érige le Comté de Montpensier en Duché de Montpensier, pour Louis de Bourbon et ses héritiers mâles, en y intégrant entre autres composantes, le Dauphiné d'Auvergne par lettre-patente de février 1538 donné à Fontainebleau ^[1].

1538-1582 : Louis III de Bourbon-Vendôme (1513-1582)

1582-1592 : François Ier de Bourbon-Vendôme, Duc de Montpensier (1542-1592)

1592-1608 : Henri Ier de Bourbon-Vendôme, Duc de Montpensier (1573-1608)

1608 : Le Roi Henri IV de France permet la continuité du Duché de Montpensier, à sa fille Marie et ses successeurs, par une lettre de continuation d'avril 1608 donné à Fontainebleau ^[2].

1608-1627 : Marie Ire de Bourbon-Vendôme, duchesse de Montpensier (1605-1627)

mariée à Gaston de France (1608-1660), duc d'Orléans

1627-1693 : Anne d'Orléans (1627-1693), dite la Grande Mademoiselle. À sa mort, elle fait de son cousin germain, Monsieur, frère de Louis XIV, son légataire universel.

1695 : Le Roi Louis XIV permet la continuité du Duché de Montpensier, à son frère et à ses héritiers masculins et féminins, par une lettre de continuation de mars 1695 donné à Versailles ^[3].

Le Duché de Montpensier et sa composante, le Dauphiné d'Auvergne suivent le titre de Duc d'Orléans jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.

Le titre de Dauphin(e) d'Auvergne n'est plus employé distinctement de nos jours, contrairement au titre de Montpensier.

Réferences

• Chronauvergne qui a autorisé certains passages

• Portail de l’Auvergne