- André the Giant Has a Posse
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Andre the Giant Has a Posse (littéralement André le géant a une bande de potes) est un mouvement street art, crée par Frank Shepard Fairey en 1989, renommé OBEY Giant en 1998.
Sommaire
André the Giant Has a Posse
Fairey et d’autres étudiants de la Rhode Island School of Design (RISD), Ryan Lesser, Blaize Blouin, Alfred Hawkins, Mike Mongo Nicholl, et Michael Meinhart[1] créent en 1989 des autocollants (stickers) et des affiches à l’effigie du catcheur André Roussimoff dit André the Giant, accompagné du texte ANDRE THE GIANT HAS A POSSE, 7' 4" , 520lb (traduit par « André le Géant a une bande de potes, 7 pieds 4 pouces, 520 livres » [2]). C'est un clin d’œil humoristique, une private joke à l’attention de la contre-culture hip hop et de la communauté des skaters américains.
Ils décident alors de propager le visuel selon les codes de la clandestinité (et certains diront avec fanatisme) : les stickers en papier (puis vinyl) sont photocopiés ou sérigraphiés et placés dans des endroits visibles ; D’abord dans leur ville de Providence, puis dans l’Est des États-Unis. Quelques années plus tard, plusieurs dizaines de milliers sont disséminés à travers le Monde…
En 1997, un documentaire d’Helen Stickler Andre The Giant Has a Posse est montré au Festival du film indépendant de Sundance. Éd Halter, critique cinéma au Village Voice, le décrit comme « légendaire ... une étude canonique de la manipulation médiatique de la Génération-X. Une des analyse les plus vives de la culture underground des années 1990 »[3].
OBEY Giant
En 1998, Shepard Fairey est menacé de poursuites par la firme Titan Sports[4] pour l'utilisation de la marque déposée “André the Giant”, qu'il abandonne. Il décide de créer une image plus graphique de la figure du lutteur et de l'associer à un nouveau label propulsé comme une marque de fabrique, OBEY (de l'impératif « OBEIS »). OBEY Giant est né, comme une parodie de propagande associé à une parodie de la marque capitaliste. L'anecdote dit qu'il a été adopté en référence au panneau OBEY qui apparaît dans They Live, film de John Carpenter de 1988 (sorti en France sous le titre Invasion Los Angeles)[5].
Le critique d’art Robert L. Pincus du San Diego Union-Tribune écrit qu’Obey « était la réaction contre les formes d’art engagées qui ne délivrait à l’époque pas de message clair. Pourtant, Obey était suggestivement anti-autoritaire »[6]. « Suivant le message délivré par les galeries d’art, un certain street art tient plus du concept que de l’art formel » écrit Nick Mount du magazine The Walrus. « Fuck Bush » n’est pas une esthétique ; c’est une éthique. Les stickers Obey Giant de Shepard Fairey et les affiches Akayism d’Akay sont les enfants intelligents de l’art conceptuel et ironique de Duchamp »[7]
Avec le temps, l’imagerie artistique de Shepard Fairey a évoluée en une parodie plus ou moins subtile de styles emblématiques, comme par exemple la propagande politique populiste croisée avec la publicité commerciale issue de la mondialisation, accompagné du texte « OBEY Giant ».
En plus des stickers, OBEY Giant s’est répandu à travers les pochoirs, la peinture murale et collages (Wheatpaste), couvrants des espaces publics ou privés, murs, panneaux de signalisation, espaces publicitaires, arrêts de bus… mais aussi sur d’autres supports dérivés : vêtement, accessoires et décoration d’intérieur etc. exploités à des fins commerciales, gobé par une iconographie qui fait allégeance aux médias et aux masses plus qu’à la contre-culture.
Sur l’ironie d’être un artiste de rue explorant les thèmes de la liberté d’expression et devenant un artiste loué par les marchands dans des buts consuméristes, c’est un Shepard Fairey géné, assagi et père de famille qui répond en 2009 :
« Les gens désirent que le médium soit le message[8] de la liberté d’expression, et soit accessible à ceux qui n'ont pas beaucoup de ressources – comme un David qui a sa chance contre Goliath » dit-il. « Que les entreprises occupent cet espace est déprimant. Mais bon, les artistes et les designers ont besoin d’argent, non ? Ce qui est mauvais, c'est quand ils révèlent leurs secrets techniques et stylistiques[9]. »
Bien entendu, la participation de Shepard Fairey à la campagne politique de Barack Obama jette également à travers les affiches « hope » et « progress » une mise en abime troublante entre la volonté parodique et défiante d’André The Giant/Obey Giant et la participation volontaire –et avec quel succès !— à une véritable campagne électorale. Fairey devient un artiste mondialement célèbre, aux antipodes de la contre-culture. Il est vrai que les années Bush sont passées par là.
« Je me considère comme un artiste populiste » dit-il. « Je veux atteindre les gens à travers le plus de moyens[10] possibles. Le Street art est un moyen sans bureaucratie pour faire ça, mais les T-shirts, les stickers, les projets commerciaux, l'Internet… – il y a tellement de moyens différents que j’ai utilisé pour placer mon travail devant les gens[11]. ».
Dans le film Phone Game de 2002, trois petites affiches Obey Giant sont visibles en arrière plan de la cabine téléphonique qui est l´objet de tout le long métrage. L´intrigue est supposée avoir lieu dans la 5e rue de New York, qui a été reconstituée à Los Angeles. Ainsi, les Obey Giant ont été apposés comme éléments du décor new-yorkais.
Parodies
Le format du sticker original "André the Giant has a posse" a été largement imité avec des intentions humoristiques. Dans ces parodies, l’image du catcheur a été remplacée avec une photographie noir-et-blanc satyrique de personnes ou de personnages et leur mensurations correspondantes. Par exemple Tattoo the Midget has a bigger posse (Tattoo le Nain a une bande plus grosse - reprenant l’image du comédien Hervé Villechaize jouant le personnage de Tattoo dans la série télé L’Île fantastique, Fantasy Island, diffusée aux États-Unis entre 1978 et 1984). Citons aussi le sticker Charles Darwin has a posse de Colin Purrington, pour promouvoir l’enseignement de l’évolution, ou Ralph Nader has a Posse (candidat à l’élection présidentielle américaine de 2000 et très populaire sur les campus), etc.
Ces parodies sont une extension de la blague originale et sont bien en vue dans les lieux familier aux stickers d’origine, comme à SoHo à Manhattan (New York), ou South Street à Philadelphie.
Appropriation et droit de citation[12]
Shepard Fairey a été critiqué pour s’approprier les œuvres d’autres artistes tout en omettant d’attribuer ces œuvres citées[13],[14],[15]. A l'inverse, le designer graphique Baxter Orr fit son propre usage de l’œuvre de Fairey : une œuvre intitulée Protect yourself - Giant, détournant le visage de l’icône « Obey Giant » dont le visage est couvert d’un masque de protection respiratoire, mis en vente 25$ sur son site internet. Il reçut en avril 2008 une mise en demeure des avocats de Shepard Fairey, l’intimant de retirer de la vente car violant la propriété de marque. Celui-ci le menaça de poursuites, le traitant de bottom feeder et de parasite[16].
Références
- Meinhart est cité somme co-auteur sur le site officiel Obey Giant
- soit 2m 25 et 235 kg !
- Village Voice, 2003
- Interview à Tattoo Magazine, 1999.
- L’histoire d’un ouvrier de chantier à la recherche de travail et habitant un bidonville, qui entre en possession d'une paire de lunettes hors du commun qui lui permettent de voir la réalité telle qu'elle est : le monde est gouverné par des extra-terrestres. Le film fait l'écho aux craintes d'une économie en déclin, au sein d'une culture de la cupidité et de consommation telles que les États-Unis ont inventé dans les années 1980. La classe dirigeante est composée d’extraterrestres qui contrôlent les affaires sociales humaines par le biais de la publicité subliminale et par l’accaparement des opportunités économiques.
- Social ferment not always reflected in fermentation of artworks
- The Renaissance of Cute, issue 2008.09
- Marshall McLuhan, « Le médium est le message ». Allusion au slogan de
- Visual Art Obey your muse, San Francisco Chronicle, 30 mars 2006.
- En anglais, platforms
- (en)Article du Colorado Daily
- Fair Use, concept juridique américain.
- http://www.boston.com/bostonglobe/editorial_opinion/outofline/2009/02/fairey_obey_my_lawyers_1.html
- an essay Critique de l'artiste Mark Vallen avec de nombreux exemples, How phony is Shepard Fairey?, Dan Wasserman, Boston Globe, 2 février 2009.
- attaque et la contre-attaque entre l'Associated Press et Shepard Fairey concernant l'utilisation de la photographie du président Obama – sous copyright d'AP – dans les affiches électorales de l'artiste. Citons le cas fameux de l'
- Artist Cage Match: Fairey vs. Orr, Richard Whittaker, The Austin Chronicle, 13 mai 2008. (Bottom feeder signifie un poisson qui mange ce qui traîne dans les fonds marins.) Un an plus tard, Orr vend toujours le poster.
Voir aussi
Liens internes
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- Mémétique
- Guerilla marketing
- Kilroy was here
Liens externes
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