- Les siestes électroniques
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Les Siestes Electroniques est un festival toulousain consacré aux cultures émergentes. Principalement axée autour des musiques actuelles parmi les plus aventureuses, la programmation se veut riche, pointue et ouverte au grand public.
L'essentiel des concerts se déroule l’après-midi, en plein air, dans un parc en bord de Garonne (Prairie des Filtres), l’ambiance y est familiale et détendue. Ces concerts sont gratuits. Ceux-ci sont complétés par des événements nocturnes, thématisés, souvent organisés dans des lieux atypiques et qui réunissent les grandes personnalités de la musique contemporaine, ainsi que par des soirées, plus festives, des ateliers pédagogiques et un volet exploratoire renouvelé chaque année (multimédia, art contemporain, image, développement technologique…).
Le festival se tient traditionnellement fin juin (date 2012 : Du 28 juin au 1er juillet).
Sommaire
Concept
"Le festival est né, en 2001, de la volonté de créer un espace de diffusion spécifique pour les musiques actuelles parmi les plus aventureuses, notamment les musiques électroniques les plus calmes. L’objectif primordial fut d’offrir au plus grand nombre la possibilité de découvrir des compositeurs innovants, attachants et pourtant relativement peu médiatisés. Nous avons donc décidé de présenter les artistes que nous soutenons dans un cadre original, au cœur de l’espace public, en plein air, dans un parc, en été, le tout d’accès gratuit. Il s’agissait de faire tomber certain a priori sur les musiques électroniques et la création contemporaine en général. Nous avons pour cela inventer une nouvelle forme de diffusion et travailler sur un cadre propice à la découverte et à l'écoute." Plaquette de présentation du festival, 2008
Le festival des Siestes Electroniques est, en effet, l’un des premiers en France à avoir privilégié une écoute « horizontale », diurne, en plein air, en centre-ville. Aujourd'hui plusieurs manifestations développent le même concept : Les Aires Libres à Marseille, Sous la Plage à Paris, Piknic Electronik à Montréal ...
« Le somnoleur mélomane est une espèce très particulière, apparue au milieu des années 1990. […] A force d’expérience, son rituel est établi : tenue légère de vacancier, lunettes de soleil pour masquer les abus de la veille plus encore que pour se protéger des rayons du soleil, le somnoleur parcourt d’un regard lent l’étendue qui s’offre à lui et, dans un ultime effort, se choisit une place pour la journée. Il n’en bougera plus, ou presque. Quelques aller-retour à la buvette, un bras levé en l’air pour avertir les retardataires de son emplacement seront désormais ses seules activités. Sinon, il lui reste à écouter plus ou moins religieusement les concerts proposés. Souvent, il convie ses amis « rangés » - ceux qui ont des enfants – à venir le rejoindre. Tous ceux qui n’ont plus la chance de pouvoir aller en discothèque ou de courir les festivals. Ces après-midi léthargiques leur permettent d’assouvir en toute discrétion, sous couvert de sortie familiale, leur passion coupable pour ces musiques de jeunes écervelés. En l’espace de dix ans, la sieste est devenue une façon officielle et très établie d’écouter les musiques électroniques. […] Les musiques électroniques ont fait de la sieste leur meilleur avocat, au même titre que les musées d’art contemporain et les salles de concert classique. Ainsi débarrassées de leur zone d’ombre, elles sont devenues respectables. Ecoutables pour tout un public, étonné de découvrir qu’il existait des branches apaisantes. » Le Monde, 1er juillet 2006
Historique
- 2001 : l'association Rotation, contrainte par un manque de lieux dédiés aux musiques actuelles et de visibilité pour les musiques électroniques en particulier tente d'imposer l’idée d’un festival gratuit, en plein air, au cœur de l'espace urbain.
- 2002 : première édition du festival Les Siestes Electroniques. 4 week-ends sont programmés, de mi-juillet à mi-août (l’un d’entre eux sera annulé pour cause d'intempéries).
- 2003 : Les Siestes Electroniques passent de 4 à 3 week-ends, déménagent au jardin Raymond VI et la programmation s’étoffe. Sont représentés le Japon, l’Amérique du Nord et différents pays d’Europe, en particulier l’Allemagne. Le premier showcase (Ableton Live) est présenté au musée d’art moderne et contemporain jouxtant le jardin Raymond VI, Les Abattoirs.
- 2004 : Les Siestes Electroniques passent de 3 à 2 week-ends. Le volet showcase est reconduit et deux soirées sont organisées à la Chapelle des Carmélites.
- 2005 : Les Siestes Electroniques sont organisées sur 2 week-ends. Le volet clubbing prend de l’ampleur, un nouveau lieu (Église Saint-Pierre des Cuisines) est choisi pour y organiser des concerts dédiés au piano et la première exposition multimédia est mise en place le temps du festival.
- 2006 : concerts gratuits en plein-air, clubbing, exposition, showcase, atelier pédagogique pour enfants, concerts thématiques et programmation off s’enchaînent sur 2 semaines. Un cycle de concert annuel dédié aux musiques expérimentales est lancé en partenariat avec les associations Volksystem et Annexia : "AVR".
- 2007 : le festival bénéficie d'une formule plus dense, sur 5 jours de manifestations. La programmation s'étoffe encore un peu plus, s'ouvrant notamment aux personnalités fortes de la pop ou de la cosmic-disco. Les concerts en semaines prennent pour écrins la cour intérieure de la DRAC et les concerts gratuits reviennent à la Prairie des Filtres. Un partenariat est noué avec le festival berlinois Club Transmediale, prémisse à la création du réseau international de festivals ICAS[1]. Cette année lance ainsi le volet export du festival et 3 dates étrangères seront organisées (à Berlin donc, mais aussi Riga et La Haye). L'année 2007 voit également le lancement du cycle de concert annuel "Electronica" (1ère date : le 20 décembre 2007).
- 2008 : la formule du festival reste sensiblement la même. La traditionnelle soirée club du samedi soir est cependant organisée dans une nouvelle salle Le Bikini. En février est organisée une mini Siestes Electroniques au Caire et en octobre un mini festival à Kyoto.
- 2009 : le festival obtient le label de manifestation éco-responsable. Des ateliers pour enfants ainsi qu'une exposition d'art contemporain sont à nouveau organisés en marge des concerts. Les concerts en semaine sont organisés aux ateliers du Théâtre Garonne. En août, Les Siestes Electroniques débarquent à Montréal dans le cadre d'un partenariat avec leurs homologues des Piknic Electronik. Le cycle de concerts "AVR" est mis en sommeil puis arrêté, les concerts "Electronica" continuent d'être organisés au Centre Culturel Bellegarde et une nouvelle "série" voit le jour : "Les Siestes Party".
- 2010 : la formule du festival reste sensiblement la même, mais la traditionnelle soirée Club du festival quitte la salle du Bikini. Vendredi 25 juin est ainsi organisée la Tigersushi Rave Party aux Grandes Halles de la Cartoucherie, un ancien site industriel (ex GIAT industries) proche du centre-ville.
- 2011 : 10ème édition du festival. Les concerts "Electronica" sont arrêtés faute de moyens et de temps. La soirée club du festival est sold out une semaine à l'avance et des records d'affluence sont atteints à la Prairie des Filtres avec environ 18 000 spectateurs sur les 4 jours de concerts gratuits.
Programmation
- 2010 : Aquaserge, Kawabata Makoto, Keiji Haino, Stanley Brinks, Pantha du Prince, Joakim, Jackson & His Computer Band, George Issakidis, Es, The Ruby Suns, Machine Drum, Rebolledo, Marc Démereau, Chateau Marmont, Mount Kimbie, Junior Boys
- 2009 : Alva Noto, Suicide Club, Fukkk Offf, Ariel Pink, Anoraak, The Eternals, Para One & San Serac, Lawrence, Isolée, Dj Koze, Ghostape, Etienne Jaumet, Kim Hiorthoy, Prosumer, Half a rainbow, Dominique Leone, Larytta, Hudson Mohawke, Mondkopf
- 2008 : Atom Heart, Tenori-On, Bertrand Burgalat, Les Shades, So So Modern, Fancy, Turzi, Sebastien Tellier, Lindstrom, Damian Lazarus, American Tourister, A Mountain of One, Milky Globe & Isan, The Emperor Machine, Mondkopf, Damon & Naomi, Dapayk & Padberg, Errorsmith
- 2007 : Para One, Superpitcher, Pascal Comelade, Sebastien Tellier, Fujiya & Miyagi, Joakim, Château Flight, Robert Henke, Appleblim, Echo, Todd Terje, Marco Passarani, Henning Specht, Pierre Bastien, Charlemagne Palestine, Xela, Angel, Anton Prize, Kammerflimmer Kollektief, Pigna People
- 2006 : Juan Atkins, Modeselektor, Ada, Justus Koehncke, Legowelt, Kevin Blechdom, Taylor Savvy, Hauscka, Marion Lambert, Daniel Wang, Tellemake, A Hawk and a Hacksaw, Toshiyuki Yasuda, Midi & Demix, Ensemble, Schneider TM, France Copland, Koyote & Goon, Electroluxe, Midaircondo, Krikor, Avia Gardner, Opiate, Juicy Panic
- 2005 : Thomas Fehlman, DAT Politics, Vladislav Delay, Agf, Marc Collin, Jan Jelinek, Sylvain Chauveau, Modeselektor, DJ Feadz, Bmx, Mike Dred, Rex The Dog, Dexima, Fedaden, Trapist, Brooks, Funckarma, Masha Qrella, Magnetophone, Phonem, Nôze, Daniel Meteo
- 2004 : Funkstörung, Richard Devine, Lusine ICL, Yoshihiro Hanno, Orchestre de chambre de Toulouse, Sink, Arovane, Suzywan, Dabrye, Donna Regina, Téléfax, Bernhard Fleischmann, Aoki Takamasa, Tujiko Noriko, Gangpol und Mit, Cabanne, D tekt, Vlador, benge, Jonas Bering, Won, Domotic, The Konki Duet, Softland, ARK, D/JYU
- 2003 : Sylvain Chauveau, VS Price, Hensley, Murcof, Colleen, Sogar, Box, Hermann & Kleine, Arco5, Del Wire, Braille & Angström Crew, Apparat, Aoki Takamasa, Miles Whittaker, Aurel, Bmx
Public
D'après une étude réalisée auprès des festivaliers de l'édition 2010[2], le public des Siestes Electroniques se compose de :
- Hommes : 55% // Femmes : 45%
- - de 20 ans : 10% // 20-25 ans : 41.5% // 26-30 ans : 24% // 31-40 ans : 19,5% // + de 40 ans : 5%
- Toulousain : 62%
Association
Le festival est organisé par l’association Rotation. L'association compte entre 30 et 40 adhérents selon les années. Les adhérents sont appelés à participer à l'essentiel des décisions de l'association et s'engagent pleinement dans l'organisation du festival. L'association compte un employé (poste d'administrateur / coordinateur) et rémunère son directeur artistique. L'ensemble des autres fonctions est assuré à titre bénévole.
Économie
Plus de 50% des concerts donnés dans le cadre des Siestes Electroniques étant gratuits, plus de 80% des artistes programmés n'ayant jamais joué à Toulouse auparavant (parfois même jamais en France), les ressources propres du festival ne suffisent pas à financer l'ensemble des coûts. Aussi la pérennité du festival dépend-elle d'un certain nombre de soutiens, notamment ceux des collectivités territoriales. Le festival est ainsi aidé par la Ville de Toulouse, le Conseil régional de Midi-Pyrénées et le Conseil général de la Haute-Garonne. L'État (via la DRAC Midi-Pyrénées) a subventionné le festival de 2004 à 2008.
Le budget de l'association Rotation oscille entre 110 000 et 120 000€ qui se répartissent de la manière suivante :
CHARGES : frais de fonctionnement (de 30 à 40%), frais artistiques (de 30 à 40%), frais logistique (de 20 à 30%), frais de communication (de 5 à 7%)
PRODUITS : subventions (60%), ressources propres (35%), mécénat (5%)
Développement à l'étranger
A partir 2007, Les Siestes Electroniques ont développé un programme export de leur concept, basé sur un principe de coopération avec des festivals ou des structures culturelles proches de leurs préoccupations esthétiques, en Europe et dans le monde. Les dates suivantes ont ainsi été réalisées:
Janvier 2007 : Les Siestes Electroniques @ Club Transmediale, BerlinAvril 2007 : Les Siestes Electroniques @ Riga
Septembre 2007 : Les Siestes Electroniques @ TodaysArt, La Haye
Février 2008 : Les Siestes Electroniques @ Le Caire
Octobre 2008 : Les Siestes Electroniques @ Kyoto
Août 2009 : Les Siestes Electroniques @ Piknic Electronik, Montréal
Novembre 2010 : Les Siestes Electroniques @ Brazzaville
Février 2011 : Les Siestes Electroniques @ Club Transmediale, Berlin
Références
Liens externes
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