- Les Destinees
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Les Destinées
Les Destinées sont des poésies philosophiques par Alfred de Vigny, qui ont paru en 1843 et 1854 dans la Revue des Deux Mondes, et ont été réunies en un recueil posthume (Paris, 1864).
Les Destinées possèdent la particularité d'exposer réellement des conceptions philosophiques et morales. La philosophie de Vigny est un pessimisme extrêmement élevé, qui aboutit à la résignation et à la pitié. Il ne sert à rien de prier ou de se plaindre : il faut obéir passivement à la destinée. L'honneur consiste dans l'accomplissement silencieux d'une tâche incompréhensible. Dans la pièce qui ouvre le volume, Alfred de Vigny nous montre les Destinées antiques pesant du pied de chaque homme ; Le Christ arrive ; l'âme humaine espère un moment être délivrée de la fatalité ; les Destinées, inquiètes, redemandent à Dieu leur ancien empire, qui leur est rendu par la Grâce.
Les poèmes les plus fameux de ce recueil sont : Les Destinées (1849), La Maison du Berger (1844), La Mort du loup (1843), La Bouteille à la Mer (1853), Le Mont des Oliviers (1862) et l'Esprit pur (1863).
De Vigny y pose le problème de la condition humaine : avec son fardeau de misère et d'ignorance, est-elle inéluctablement soumise à une fatalité qui nous interdit toute espérance et rend vains tous nos efforts ? Il y divise les deux maux principaux de l'Homme : le mal social et le mal philosophique (l'âme enchaîné au corps, le doute et l'ignorance), avant de présenter l'avenir radieux de l'humanité, qui verra le triomphe de l'esprit pur. Pour faire face au mal philosophique : le stoïcisme, pour faire face au mal social : la pitié. Cependant, la foi de l'auteur en le triomphe de la civilisation fait de ce poète un fervent partisan du progrès. La poésie de Vigny trouve sa source dans les sentiments du poète; cependant, sa pudeur se refuse au lyrisme indiscret : ses malheurs se devinent plus qu'ils ne sont évidents. Vigny use du symbole afin de donner aux Idées une image concrète. Pour ce faire, il n'hésite pas à prendre des libertés avec le vrai du fait, qu'il estime inférieur à la vérité de l'art.
Source
- Nouveau Larousse illustré, 1898-1907
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Catégorie : Recueil de poèmes en français
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