- Les Contes d'Hoffmann (Offenbach)
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Les Contes d'Hoffmann
Pour les articles homonymes, voir Hoffmann.Les Contes d'Hoffmann Les Contes d'HoffmannGenre opéra Nb. d'actes 5 actes Musique Jacques Offenbach Livret Jules Barbier Langue
originaleFrançais Sources
littérairesErnst Theodor Amadeus Hoffmann, Der Sandmann, Rat Krespel et Das verlorene Spiegelbild Création 10 février 1881.
Opéra-comique, ParisPersonnages - Hoffmann, poète - ténor
- Olympia, poupée mécanique - soprano
- Antonia, jeune fille - soprano
- Giulietta, courtisane - mezzo-soprano
- Stella, cantatrice - soprano
- Lindorf - baryton-basse
- Coppélius - baryton-basse
- Docteur Miracle - baryton-basse
- Capitaine Dapertutto - baryton-basse
- Nicklausse / La Muse - mezzo-soprano
- Andrès, valet de Stella - ténor-bouffe
- Cochenille, valet de Spalanzani - ténor-bouffe
- Frantz, valet de Crespel - ténor-bouffe
- Pitichinaccio, bouffon de Giulietta - ténor-bouffe
- Nathanaël, étudiant - ténor
- Hermann, étudiant - baryton
- Wilhelm, étudiant - ténor (rôle coupé après la création)
- Luther, cabaretier - basse
- Spalanzani, inventeur - trial (ténor-bouffe)
- Crespel, père d'Antonia - basse
- La voix de la tombe (la Mère d'Antonia) - mezzo-soprano
- Schlémil, amant de Giulietta - baryton
Les Contes d'Hoffmann est un opéra fantastique en cinq actes de Jacques Offenbach, livret de Jules Barbier d'après sa pièce écrite en 1851 avec Michel Carré. La première eut lieu à l'Opéra-Comique de Paris, le 10 février 1881.
Il est inspiré de trois histoires de l'écrivain et compositeur romantique allemand Ernst Theodor Amadeus Hoffmann : Der Sandmann, Rat Krespel et Das verlorene Spiegelbild. Le poète est lui-même le personnage central de l'opéra, comme c'est souvent le cas dans ses histoires.
Cette œuvre, maintes fois enregistrée, est l'un des opéras français les plus représentés dans le monde. Une adaptation cinématographique britannique en a été faite en 1951.
Sommaire
Les personnages
- Hoffmann, poète - ténor
- Olympia, poupée mécanique - soprano
- Antonia, jeune fille - soprano
- Giulietta, courtisane - mezzo-soprano
- Stella, cantatrice - soprano
- Lindorf - baryton-basse
- Coppélius - baryton-basse
- Docteur Miracle - baryton-basse
- Capitaine Dapertutto - baryton-basse
- Nicklausse / La Muse - mezzo-soprano
- Andrès, valet de Stella - ténor-bouffe
- Cochenille, valet de Spalanzani - ténor-bouffe
- Frantz, valet de Crespel - ténor-bouffe
- Pitichinaccio, bouffon de Giulietta - ténor-bouffe
- Nathanaël, étudiant - ténor
- Hermann, étudiant - baryton
- Wilhelm, étudiant - ténor (rôle coupé après la création)
- Luther, cabaretier - basse
- Spalanzani, inventeur - trial (ténor-bouffe)
- Crespel, père d'Antonia - basse
- La voix de la tombe (la Mère d'Antonia) - mezzo-soprano
- Schlémil, amant de Giulietta - baryton
Les créateurs
- Hoffmann : Jean-Alexandre Talazac
- Olympia / Antonia / Giulietta / Stella : Adèle Isaac
- Lindorf / Coppélius / Miracle / Dapertutto : Emile-Alexandre Taskin
- Nicklausse : Marguerite Ugalde
- Andrès / Cochenille / Frantz / Pitichinaccio : Pierre Grivot
- Nathanaël : Chenevières
- Hermann : Teste
- Luther : Troy
- Spalanzani : E. Gourdon
- Crespel : Belhomme
- Une voix : Dupuis
Structure
L'opéra est composé de cinq actes (certaines éditions indiquent un prologue, trois actes et un épilogue). Offenbach mourut le 5 octobre 1880, alors que l'œuvre était en répétitions à l'Opéra-Comique. Il avait terminé la version chant-piano mais n'avait orchestré que le prologue et le premier acte. Ernest Guiraud se chargea de terminer l'orchestration, comme il l'avait fait de Carmen à la mort de Georges Bizet, mais l'opéra, jugé trop long par Léon Carvalho le directeur de l'Opéra-Comique, fut amputé dès sa création de plus d'un tiers. Plusieurs tentatives de reconstruction furent entreprises au fil des redécouvertes de matériel musical, les premières différant beaucoup de l'œuvre originale voulue par Offenbach.
Voici une liste de certaines modifications souvent observées :
- Ajout de musique n'ayant pas été composée par Offenbach lui-même (versions de Pierre Barbier et Fritz Œser)
- Changement de l'ordre des actes :
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- L'ordre proposé par Offenbach est : Prologue-Olympia-Antonia-Giulietta-Épilogue. L'acte de Giulietta précède cependant parfois celui d'Antonia, ce dernier étant jugé le plus accompli au point de vue musical et dramatique.
- Changements dans l'histoire :
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- Dès le lendemain de la création, le prologue avec la Muse ainsi que l'acte de Giulietta sont coupés. En 1881, lors de la première à Vienne, Giulietta ne meurt plus par empoisonnement accidentel.
- Changement du nombre de chanteurs :
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- Comme Olympia, Antonia et Giulietta représentent trois facettes de la même personne, la chanteuse Stella, elles doivent toutes être jouées par la même chanteuse. De même pour les trois figures du « Diable » (Coppélius, Miracle, Dapertutto) qui sont des projections fantasmées du conseiller Lindorf. Plusieurs productions de l'opéra, même aujourd'hui, ne respectent pas cette volonté de l'auteur.
Les importantes découvertes musicologiques effectuées depuis les années 1980, et la publication d'éditions critiques (Oeser, Kaye, Keck), ont cependant permis peu à peu de redonner à l'opéra sa forme initiale, même si la version Choudens « traditionnelle » (mais très amputée) de 1907 reste fréquemment retenue.
Le documentaire Le Manuscrit disparu ou l'Histoire des Contes d'Hoffmann, réalisé par Gérard Caillat en 2004 (production Ideale Audience), retrace l'histoire de l'œuvre et sa reconstruction, avec la redécouverte du manuscrit original dans son entier.
Le morceau le plus célèbre de l'opéra est de loin la Barcarolle, entendue dans l'acte de Giulietta. Elle a été utilisée dans plusieurs films, par exemple La vie est belle de Roberto Benigni.
Analyse
Acte I - La taverne de maître Luther
Une taverne de Nuremberg. La Muse apparaît. Elle révèle son intention d'attirer l'attention d'Hoffmann sur elle seule et de lui faire renier toutes ses autres amours afin qu'il soit complètement dévoué à elle : la poésie. Elle prend pour cela l'apparence du meilleur ami d'Hoffmann, l'étudiant Nicklausse.
La prima donna Stella, qui interprète dans la salle voisine le Don Giovanni de Mozart, envoie une lettre à Hoffmann lui demandant de venir la rencontrer dans sa loge après le spectacle. Cette lettre, contenant la clé de la loge, tombe entre les mains du conseiller Lindorf, qui a alors l'intention d'aller dans la loge de Stella à sa place. À l'entracte de la représentation, Hoffmann arrive dans la taverne où des étudiants l'attendaient et les amuse avec l'histoire du nain Kleinzach avant qu'ils ne le pressent de raconter ses trois histoires d'amour.
Acte II - Olympia
Hoffmann est amoureux d'Olympia, la « fille » du scientifique Spalanzani. Celle-ci s'avère en fait être un automate dont Coppélius, un charlatan, a fourni à Spalanzani les yeux et vient présenter sa créance. Il vend à Hoffmann des lunettes magiques qui lui font voir Olympia comme une vraie femme. Hoffmann se croit alors aimé d'elle mais Niklausse, perplexe, tente en vain d'avertir son ami. Alors qu'il valse avec Olympia, Hoffmann tombe et ses lunettes se brisent. C'est alors que Coppélius qui veut se venger du chèque sans provision que lui a remis Spalanzani, revient et détruit Olympia. Hoffmann se rend compte de la vraie nature de celle qu'il aimait, cependant que la foule ricane de la naïveté du poète.
Acte III - Antonia
La maison du conseiller Crespel à Munich. Hoffmann et Antonia s'aiment mais ont été séparés par Crespel, le père de celle-ci. Antonia vit sous l'emprise d'une terrible maladie et elle doit pour cela éviter de chanter à tout prix, ce qui est dommage car elle a hérité de la magnifique voix de sa mère, une cantatrice décédée. C'est donc pour cette raison que Crespel défend à sa fille de chanter et, du même coup, de fréquenter Hoffmann car ce dernier l'encourage à poursuivre sa carrière de chanteuse. Lorsque Crespel sort de chez lui, Hoffmann en profite pour s'introduire dans la maison afin de retrouver Antonia. Crespel revient alors et reçoit la visite du docteur Miracle qui le persuade de le laisser soigner sa fille. Caché, Hoffmann entend la conversation et apprend de quelle terrible maladie elle souffre. Il lui fait promettre d'abandonner le chant. Antonia accepte à contre-cœur mais alors qu'elle est seule, le docteur Miracle vient à elle et tente de la convaincre de poursuivre son rêve car, selon lui, Hoffmann ne l'aime que pour sa beauté et se lassera avec le temps. À l'aide de ses pouvoirs magiques, il fait apparaître la défunte mère d'Antonia et persuade cette dernière de chanter. S'ensuit un trio intense avec Miracle, Antonia et le fantôme de la mère où Antonia enchaîne les vocalises jusqu'à la syncope. Crespel arrive juste à temps pour être témoin du dernier soupir de sa fille. Hoffmann entre dans la pièce où, menacé de mort par Crespel, il est sauvé par Nicklausse.
Acte IV - Giulietta
Un palais à Venise. Hoffmann, désabusé par ses expériences précédentes, raille l'amour et célèbre l'ivresse en jurant de ne pas succomber aux charmes de la courtisane Giulietta. Celle-ci relève le défi de le séduire et, sous les ordres du capitaine Dapertutto, de lui voler son reflet à l'aide de son miroir magique. Hoffmann ne peut résister au charme de la courtisane et au cours d'un duo elle lui vole son reflet. Schlemil, une précédente victime de Giulietta et Dapertutto, veut sauver Hoffmann, qui ne veut rien entendre, de sa folle passion pour Giulietta. Il le provoque en duel mais est finalement tué. Hoffmann se lance à la recherche de Giulietta et la voit passer en gondole dans les bras de son nouvel amant, Pittichinaccio.
Dans la version originale, Hoffmann, revenu à lui et furieux d'avoir été trahi, tente de poignarder Giulietta mais, aveuglé par Dapertutto, il tue par erreur son nain Pittichinaccio ; dans la version de Richard Bonynge, Giulietta meurt empoisonnée en buvant par hasard le philtre que Dapertutto destine à Hoffmann.
Acte V - Stella
La taverne de Luther. Hoffmann, soûl, jure que jamais plus il n'aimera qui que ce soit. Il explique à ses auditeurs qu'Olympia, Antonia, et Giulietta ne sont en fait que trois facettes de la même personne : Stella, à la fois jeune fille, artiste et courtisane. La diva apparaît au même instant et, voyant l'état d'Hoffmann, repart au bras de Lindorf. Restés seuls, Nicklausse dévoile son identité de Muse et déclare à Hoffmann : « Renais poète ! Je t'aime Hoffmann ! Appartiens moi ! ».
Liens externes
- Dossier sur Les Contes d'Hoffmann
- Communiqué du musicologue Jean-Christophe Keck concernant la redécouverte d'un manuscrit en 2005
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