- Les Catégories
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Catégories
Pour les articles homonymes, voir Catégorie.Les Catégories est une œuvre attribuée à Aristote qui a été placée en tête de l'Organon. Plusieurs raisons en apparence solides, tirées d'indices à la fois internes et externes, militent contre l'attribution traditionnelle à Aristote[1], mais la thèse de l'inauthenticité de l'ouvrage n'a jamais réussi à emporter la conviction d'une majorité de spécialistes de la philosophie ancienne, qui continuent pour la plupart, dans leurs travaux, à citer le traité comme étant de la main d'Aristote. Après avoir posé quelques distinctions fondamentales, l'ouvrage offre une analyse des éléments les plus simples des propositions, c'est-à-dire des "catégories" (l'étude de la proposition est l'objet De l'interprétation, deuxième livre de l'Organon).
Sommaire
Distinctions de base
- Homonyme/synonyme/paronyme
- Homonyme : ce qui n'a de commun que le nom, mais l'énoncé de l'essence, la définition de ce que c'est, pour un chose, d'être tel, est propre (exemple d'Aristote : "animal est aussi bien un homme réel qu’un homme en peinture ; ces deux choses n’ont en fait de commun que le nom, alors que la notion désignée par le nom est différente") ;
- Synonyme : ce qui à la fois à le même nom, et dont l'énoncé de l'essence est aussi le même (exemple d'Aristote : "l’animal est à la fois l’homme et le bœuf", l'un et l'autre réalisent l'essence de l'animal selon la même définition) ;
- Paronyme : ce qui tire d'un autre une appellation en rapport avec son nom par différenciation flexionnelle[2] (exemple d'Aristote : "ainsi de grammaire vient grammairien, et de courage, homme courageux").
- Ce qui se dit :
- en combinaison : « (l') homme court » ;
- sans combinaison : « homme », « court ».
- Ce qui est :
- ce qui se dit d'un sujet tout en n'étant dans aucun sujet ("par exemple, homme") ;
- ce qui est dans un sujet, mais ne se dit d'aucun sujet ("par exemple, une certaine science grammaticale" est dans l'âme ou "la blancheur") ;
- ce qui se dit d'un sujet, et est dans un sujet ("par exemple, la Science est dans un sujet, savoir dans l’âme, et elle est aussi affirmée d’un sujet, la grammaire") ;
- ce qui n'est ni dans un sujet, ni ne se dit d'un sujet : les substances individuelles ("cet homme, ce cheval").
Note à propos des substances individuelles : d'une manière générale, les substances premières, c'est-à-dire les individus ne sont jamais prédicat d'un sujet. Par contre, certaines singularités accidentelles (et non substantielles), comme "une certaine science grammaticale" se disent dans un sujet.
- Espèce, genre, différence :
- tout ce qui se dit du prédiqué se dira également du sujet ;
- pour les genres distincts (non subordonnés entre eux), les différences également sont d'espèce distincte ;
- des genres rangés les uns sous les autres peuvent avoir les mêmes différences ;
- les genres supérieurs sont prédicats des genres inférieurs.
Les catégories
Aristote donne ici une liste de dix catégories : essence, quantifié, qualifié, relatif, quelque part, à un moment, se trouver dans une position, avoir, agir, pâtir.
À cette liste s'ajoutent les opposés, les contraires, l'antérieur, le simultané et la mobilité.
Les catégories sont les "expressions sans liaison". C'est-à-dire qu'aucun de ces termes, en lui-même et par lui-même, n'affirme ni ne nie, c'est-à-dire ne sont ni vraies ni fausses[3].
Les catégories sont par ailleurs les genres les plus généraux de l'être.
L'essence
Attention de bien distinguer le sens donné ici du sens donné dans l'article Substance (Aristote). Il y a en effet ici un problème d'interprétation.
- Au sens fondamental, premier, l'essence (ousia) est ce qui ne se dit pas d'un sujet ni n'est dans un sujet, mais est le sujet : tel homme donné, tel cheval donné.
- Les essences secondes : ce à quoi appartiennent les essences au sens premier, les espèces et les genres de ces espèces.
Toute essence semble donc signifier un ceci (tode ti). Les essences premières désignent quelque chose d'individuel et de numériquement un. Les essences secondes désignent plutôt un qualifié, mais un qualifié dans le champ d'une essence et qui se dit d'une multiplicité.
Le quantifié
Le relatif
Est relatif ce qui est tel que ce qu'il est lui-même est dit être d'autre chose, ou relativement à autre chose. Par exemple, le plus grand est dit plus grand que.
L'habitus (hexis), la disposition, la sensation, la connaissance sont des relatifs.
La qualité
Aristote distingue quatre sortes de qualité :
- l'état (durable) et la disposition (facile à mouvoir);
- la capacité ou l'incapacité de faire ou de pâtir ;
- les qualités affectives et affections ;
- la figure et la forme.
Les qualifiés viennent des qualités de manière paronymique.
L'agir et le pâtir
Références
- ↑ Martin Achard, "Tradition et histoire de l’aristotélisme. Le point de vue des indices externes dans le problème de l’authenticité du traité des Catégories", Laval théologique et philosophique, 56.2, 2000, p. 307-351 ; Richard Bodéüs, Aristote. Catégories, Les Belles Lettres, 2001, p. XC-CX.
- ↑ Différenciation flexionnelle, ou encore "cas", dont Aristote donne la définition dans Poétique, 20, 1457a18.
- ↑ Voir à ce sujet : De l'interprétation, chapitre 1.
Voir aussi
- Substance (Aristote)
- Acte/Puissance
- Entéléchie
- Les 4 causes
- Métaphysique (Aristote)
- « Cinq universaux » (genre, espèce, différence, propre, accident)
- Deux traductions des Catégories sont disponibles sur Wikisource
Liens externs
- Aristotle's Categories de Paul Studtmann (Stanford Encyclopedia of Philosophy)
- Aristotle's Theory of Categories avec une bibliographie annotée
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Catégorie : Œuvre d'Aristote - Homonyme/synonyme/paronyme
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