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Les Belles-Sœurs
Les Belles-Sœurs est une pièce de théâtre de l'auteur Michel Tremblay, écrite en 1965 et présentée pour la première fois en lecture publique par le Centre des auteurs dramatiques et produite pour la première fois en 1968 au Théâtre du Rideau Vert à Montréal, dans une mise en scène d'André Brassard. Elle est fréquemment citée comme une des premières pièces québécoises à employer le joual (forme populaire du français québécois).
Sommaire
Traductions
Représentative de la vie des « petites gens » de n'importe grande métropole, la pièce a été jouée en yiddish à Montréal et à Brooklyn.
- Elle a été traduite en allemand par Hanspeter Plocher sous le titre de Schwersterherzchen [1987] (Tuebingen, Niemeyer, 1987) et Romanistentheater der Universitæt Augsburg, 1987.
- En anglais par Bill Glassco et John Van Burek sous le titre de Les Belles-Sœurs (English version) [1973] (Talonbooks, Vancouver, 1974; traduction révisée, 1992) St. Lawrence Centre (Toronto), 3 avril 1973;
- en anglais pour l'Écosse par Martin Bowman et Bill Findlay sous le titre de The Guid Sisters [1989] (in The Guid Sisters and Other Plays, Nick Hern Books, London, 1991) Tron Theatre, Glasgow, 2 mai 1989,
- en italien par Jean-René Lemoine et Francesca Moccagatta sous le titre de Le Cognate [1994] (in Il teatro del Québec, Éditions Ubulibri, Milan, 1994) Teatro di Rifredi, Florence et 15 février 1994;
- en polonais par Jozaef Kwaterko sous le titre de Siostrzyezki [1990](revue Dialog n° 8, 1990) Télévision de Cracovie, octobre 1993;
- en yiddish par Pierre Anctil et Morgentaler Goldie sous le titre de Di Shvegerius [1992] Centre Saydie Bronfman, Montréal, juin 1992 et en une quinzaine d'autres langues.
En 1987, la revue française Lire faisait figurer Les belles-sœurs, pièce-phare, dans sa liste des 49 pièces à inclure dans la bibliothèque idéale du théâtre des origines à nos jours.
Synopsis
Germaine Lauzon, femme au foyer à Montréal, gagne un million de timbres GoldStar lui permettant de se procurer divers objets présentés dans le catalogue de la compagnie. Afin de coller rapidement les timbres dans les cahiers (et de partager sa joie), Germaine organise un « party de collage de timbres » en compagnie de ses belles-sœurs.
Cependant, l'atmosphère dégénère rapidement ; Germaine suscite la jalousie des autres femmes, qui ne se gênent pas pour lui voler des timbres, des amitiés sont bouleversées et Pierrette Guérin, sœur de Germaine qui mène une vie de « damnée » dans les clubs, refait surface, au grand déplaisir de certaines.
Germaine finit par découvrir le vol des timbres et se retrouve seule, avec ce qui reste des timbres.
Quelques répliques
- Non, c'est mes timbres!
- Oui, Robert est supposé m'appeler.
- Bin ma grande foi du bon Dieu!
- J'm'en sacre !
- Vas-y Linda, vas-y sors à soir ! Fais à ta tête ! Maudit verrat de bâtard que chus donc tannée!
- C'est rien que ma tante Rose. J'sais pas pourquoi je serais polie avec elle !
- Vous êtes pas folle la mère, on rentre jamais 15 dans cuisine ! Pis vous le savez ben qu'on peut pas recevoir dans le restant d'la maison parce qu'on peinture !
- C'est ben simple, si j'me r'tenais pas, j'braillerais comme une vache !
- Moé aussi, j'travaille, moé aussi j'les torche, mes enfants ! Même que les miens sont plus propres que les siens ! J'travaille comme une damnée, c'est pour ça que j'ai l'air d'un esquelette ! Elle, est grosse comme une cochonne !
- Moé j'aime ça l'bingo ! Moé ya rien au monde que j'aime plus que l'bingo !
- Moé, j'mange d'la marde pis j'vas en manger toute ma vie!
Personnages
Quinze femmes composent la distribution de la pièce, leur âge variant entre 20 et 93 ans.
- Germaine Lauzon, personnage principal
- Linda Lauzon, fille de Germaine
- Marie-Ange Brouillette, voisine de Germaine
- Rose Ouimet, sœur de Germaine
- Des-Neiges Verrette
- Yvette Longpré
- Gabrielle Jodoin, sœur de Germaine
- Thérèse Dubuc, sœur légalement de Germaine
- Olivine Dubuc, qui est une handicapée de 93 ans, est la belle-mère de Thérèse,
- Lisette de Courval, petite pincée
- Angéline Sauvé, amie de Rhéauna et amie secrète de Pierrette
- Rhéauna Bibeau
- Pierrette Guérin, sœur de Germaine
- Ginette Ménard, amie de Linda
- Lise Paquette, amie de Linda
Interprétation
La pièce dépeint la réalité de femmes de l'époque, marquées par la religion (elles s'agenouillent toutes devant la radio pour réciter le chapelet) et les activités quotidiennes (elles en font une complainte en énonçant leurs tâches ménagères hebdomadaires, pour conclure qu'elles mènent « une maudite vie plate »). Tour à tour, elles viennent à l'avant-scène pour montrer leur jalousie (Marie-Ange), dénoncer l'appétit sexuel d'un mari à qui elles ne peuvent dire non quand il vient « réclamer son dû » (Rose) ou encore livrer leur inquiétude face à l'avenir (Pierrette).
Liens externes
- Centre des auteurs dramatiques
- Les Belles-Soeurs (extrait de 1968)-Site Archives de Radio-Canada
- Les Belles-Soeurs en yiddish
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