- Le lieutenant Kijé
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Le Lieutenant Kijé
Le lieutenant Kijé (Поручик Киже, Podporoutchik Kije) est une nouvelle écrite en 1927 par l'écrivain russe Iouri Tynianov (1894-1943).
Cette nouvelle a servi de base au film réalisé par Alexander Feinzimmer en 1933 et dont Sergei Prokofiev écrivit la musique qu'il reprit ultérieurement dans la suite symphonique pour orchestre, op. 60 portant le même nom.
Histoire
Le lieutenant Kijé est l'histoire, se passant en Russie sous le règne du tsar Paul 1er, d'un homme qui n'existe pas, sauf pour l'administration impériale, suite à une erreur de transcription d'un ordre du jour par un scribe de la chancellerie du régiment Préobrajenski. Cette erreur était rendue possible, en russe, par une proximité orthographique et phonétique: "au lieu de poroutchiki-jé (Подпоручики же, quant aux lieutenants) Stiven, Rybine et Azantchéïev, ils sont nommés ..." - un officier était entré au moment où il écrivait poroutchiki (Подпоручики), il s'était mis au garde-à-vous alors qu'il traçait le k, puis il s'était remis à sa copie et s'était embrouillé - au lieu de poroutchiki-jé (Подпоручики же), donc, il avait écrit poroutchik Kijé (Подпоручик Киже, Le lieutenant Kijé)." Ainsi, par un caprice de la langue russe, prend naissance un être fictif dont l'entourage de l'empereur n'osera jamais révéler l'inexistence et que le tsar va faire monter en grade jusqu'à son enterrement comme général. La nouvelle est une satire de la bureaucratie russe et l'empereur, irascible et capricieux est un évident portrait de Staline.
Postérité du Lieutenant Kijé
Dans sa description du monde totalitaire d'Océania dans son roman 1984, George Orwell fait travailler son protagoniste Winston Smith au Ministère de la Vérité. Dans cette tâche il est amené à créer un personnage fictif, le camarade Ogilvy, qui aura une vie exemplaire et mourra en se sacrifiant héroïquement au combat.
Édition
Le lieutenant Kijé (Поручик Киже, Podporoutchik Kije), recueil de trois nouvelles, par Iouri Tynianov, trad. Lily Denis, Gallimard, coll. Littératures soviétiques, 1966.
[1] Christian Savés Éloge de la dérision Une dimension de la conscience historique
Catégories : Recueil de nouvelles | Littérature russe
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