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Le Dit de la campagne d'Igor
Le Dit de la Campagne d'Igor ou Dit de l'Ost d'Igor (en russe : Слово о полку Игореве, Slovo o Polkou Igoriévié, en ukrainien: Слово про Ігорів похід ) est la plus ancienne[citation nécessaire] œuvre littéraire des Slaves orientaux , datant de la fin du XIIe siècle, l’époque de la Rus' de Kiev. Il est « revendiqué » tant par la littérature russe que par la littérature ukrainienne. En effet, la langue originale du poème nous reste relativement inconnue, puisque la version disponible est une copie du XVIe siècle adaptée aux lecteurs russes (moskovites) de l’époque[1].
Il s'agit d'un poème épique dont le sujet est basé sur des faits réels, une campagne militaire menée en 1185 par Igor Sviatoslavitch, prince de Novgorod-Severski contre les Coumans et qui s'est soldée par un échec.
Le manuscrit de l'œuvre a été découvert dans le monastère de la Transfiguration du Sauveur (Spasso-Préobrajenski) de Iaroslavl à la fin du XVIIIe siècle. Conservé dans la bibliothèque d'un collectionneur, comte Moussine-Pouchkine (1744-1817), l'original a brûlé lors de l'incendie de Moscou de 1812 et seuls l'édition de 1800 et la copie faite en 1795 pour l'impératrice Catherine II ont été conservés, ce qui conduit certains à douter de l'authenticité de l'écrit.
Sommaire
Résumé
L'auteur s'y met constamment en scène, tantôt pour invoquer le souvenir d'un devancier qu'il appelle Boïane (ru) et dont il nous apprend l'existence, tantôt pour manifester son admiration ou sa douleur. Il raconte une expédition du prince de Novgorod-Siévierski, Igor, chargé par le prince de Kiev, Sviatoslav, de repousser les Polovtsy, les grands ennemis de la Russie jusqu'à l'invasion tatare.
Victorieux au début, Igor subit dans une rencontre décisive un désastre complet et tombe en captivité. N'ayant pas quitté Kiev, — les princes de Kiev sont casaniers et envoient généralement les autres au dehors quand il s'agit d'en découdre, — Sviatoslav voit en rêve la terrible catastrophe. Il entend la plainte des vaincus, mêlée aux croassements des corbeaux. Au réveil, instruit de la réalité, il ne bouge toujours pas, mais envoie des messagers aux autres princes, ses voisins, les suppliant de se lever « pour la terre russe, pour les plaies d'Igor ». Cependant, sur les murs du château de Poutyvl, où elle est enfermée, la femme d'Igor, Iaroslavna, se lamente « comme un coucou solitaire au lever du soleil ». Elle est prête à partir :
« Je volerai comme un oiseau vers le Danube ;
je tremperai dans l'eau ma manche de loutre,
et je laverai les plaies d'Igor sur son corps puissant. »Le dénouement est triomphal, quoique peu héroïque. Igor s'échappe de sa prison. Les Polovtsy le poursuivent, mais la nature se fait complice de sa fuite : les pics en frappant du bec sur le tronc des arbres lui indiquent la route du Donets; les rossignols lui annoncent l'aube... Il revient au foyer, et le Danube porte par la mer jusqu'à Kiev la voix des filles de Russie chantant l'allégresse universelle.
Citations
- Cette œuvre est sans aucun doute à l'origine de l'opéra Le Prince Igor d'Alexandre Borodine.
- L'œuvre est citée dans Les Possédés de Dostoïevski (chap. II (VII)) comme sujet d'une leçon prochaine de Stéphane Trophimovitch.
Bibliographie et références
- K. Waliszewski, Littérature russe, Paris, A. Colin, 1900
- ↑ Olzhas Suleimenov. "Az i ya". Alma-Ata: Zhazouchy, 1975 Сулейменов, Олжас. "АЗ и Я". АЛМА-АТА: ЖАЗУШЫ, 1975
Voir aussi
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