- Le Souper (film, 1992)
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Le Souper est un film français réalisé par Édouard Molinaro et sorti le 23 décembre 1992, adaptation de la pièce de théâtre du même nom, de Jean-Claude Brisville.
Sommaire
Synopsis
Paris, 6 juillet 1815. Alors que le peuple se pose de sombres questions sur son avenir après la défaite de Waterloo, deux hommes soupent à huis clos, Talleyrand et Fouché. Ils vont se livrer à un duel verbal dont l'enjeu est l'avenir de leur pays. Talleyrand et Fouché pendant le souper sont tour à tour adversaires et complices, leur situation est très différente car si Talleyrand a rallié Louis XVIII, Fouché a jadis voté la mort de son frère Louis XVI.
Fiche technique
- Titre : Le Souper
- Réalisation : Édouard Molinaro
- Scénario : Édouard Molinaro, Yves Rousset-Rouard, Jean-Claude Brisville, d'après la pièce de théâtre de ce dernier
- Image : Michael Epp
- Musique originale : Vladimir Cosma
- Costumes : Sylvie de Segonzac
- Société de production: France 2 cinéma, Parma Films, Trinacra Films
- Pays d'origine : France
- Format : Couleurs
- Genre : Film historique
- Durée : 90 minutes
- Date de sortie : 23 décembre 1992 ( France)
Distribution
- Claude Brasseur : Joseph Fouché
- Claude Rich : Talleyrand
- Ticky Holgado : Jacques Massoulier
- Yann Collette : Jean Vincent
- Alexandra Vandernoot : la duchesse de Dino
- Stéphane Jobert : Carême
- Lionel Vitrant : l'homme à la torche
- Michel Piccoli : Châteaubriand (voix-off)
Citations
- Talleyrand : « Où que nous allions, je crois que nous cheminerons ensemble. »
- Fouché : « Auriez-vous besoin de mon bras ? »
- Talleyrand : « Oui, comme vous avez besoin de ma tête... »
- Talleyrand : « Que vous a-t-il semblé de Wellington ? »
- Fouché : « Je l'ai trouvé tout à fait creux. »
- Talleyrand : « Il n'est plein que de lui-même ! »
- Fouché : « Et d'un ennui ! »
- Talleyrand : « Désespérant ! Heureusement qu'il a pour lui d'avoir gagné à Waterloo. »
- Talleyrand : « Asperges en petits pois, culs d'artichauts à la ravigote, saumon à la Royale, filet de perdrix à la financière. »
- Fouché : « À votre table, on ne peut pas penser à changer de régime... »
- Talleyrand : « Cette façon de disposer des hommes et des événements sur le papier... Vous êtes un poète. »
- Fouché : « Et j'ai les moyens de donner vie à mon poème : il me suffit d'y croire. »
- Fouché : « En tranchant sans façon la tête du roi, nous avons démontré qu'il n'était qu'un homme ordinaire. »
- Talleyrand : « Si les rois sont toujours prêts à s'exterminer en famille, ils ne supportent pas qu'un étranger au clan vienne leur donner de la lame. »
- Fouché : « Vous êtes impayable... »
- Talleyrand : « Allons, vous savez bien que non... »
- Talleyrand : « Pour Louis XVIII, il faut que vous le sachiez, vous n'êtes pas plus président que ministre, que sénateur, que policier en chef, que duc d'Otrante. Il ne sait même pas où c'est Otrante. »
- Fouché : « Eh bien je lui apprendrai... »
- Talleyrand : « Vous me l'apprendrez en même temps car moi non plus je ne sais pas où c'est. »
- Talleyrand : « Je suis, tout le monde le sait, un concussionnaire, un prévaricateur, un débauché, un évêque apostat, renégat, schismatique… »
- Fouché : « …marié à une catin divorcée et qui plus est indienne. »
- Talleyrand : « …oui, ma maîtresse vit sous mon toit, elle a dix-huit ans, elle est la femme de mon neveu, toute la France en parle et s'en accommode fort bien. »
- Talleyrand (à propos de Louis XVIII) : « Il sait parfaitement qu'en dépit de sa forme sphérique, il ne peut regagner les Tuileries par la voie aérienne. »
- Talleyrand : « Vous savez ce que c'est qu'un mécontent, Fouché ? C'est un pauvre qui réfléchit… »
- Fouché : « Une bonne police est là pour l'empêcher de réfléchir ! »
- Talleyrand : « Sur ce point, je vous suis. »
- Fouché : « On n'a qu'une parole, il faut donc la reprendre. »
- Talleyrand : « Surtout si on doit la redonner... »
- Fouché : « J'ai vu Hébert, Chaumette, Carrier, Couthon, Chaillet cracher leur tête dans le panier. Tous des amis ! Mais c'était eux ou moi alors je n'ai aucun regret. »
- Talleyrand : « Vous êtes effrayant. »
- Talleyrand : « Chez nous, le premier Talleyrand qui ait trahi son roi vivait aux temps d'Hugues Capet. C'est devenu un souvenir à la gloire de la famille. »
- Fouché : « Vous disiez que Jean Vincent et Jacques Massoulier vous étaient dévoués corps et âmes »
- Talleyrand : « Mes valets ? Ils seraient en rapport avec vos services ? »
- Fouché : « Il se croyait bien à l'abri sous le brocard et les honneurs mais quand on perce la dorure, Monsieur... Tout ce pus qui s'écoule ! »
- Talleyrand (à propos de Louis XVIII) : « Il a, vous le remarquerez très vite, une mémoire de jeune homme et un entêtement de mule. (...) Un mot dit par étourderie un matin de janvier 1793 peut lui demeurer vingt ans dans l'oreille. »
- Talleyrand : « J'envie le roi dont vous serez ministre. En un mois il en saura plus sur tous les siens que l'Histoire ne lui en a appris en dix siècles. »
- « Je me rendis chez Sa Majesté : introduit dans une des chambres qui précédaient celle du roi, je ne trouvai personne ; je m'assis dans un coin et j'attendis. Tout à coup une porte s'ouvre : entre silencieusement le vice appuyé sur le bras du crime, M. de Talleyrand marchant soutenu par M. Fouché ; la vision infernale passe lentement devant moi, pénètre dans le cabinet du roi et disparait. Fouché venait jurer foi et hommage à son seigneur ; le féal régicide, à genoux, mit les mains qui firent tomber la tête de Louis XVI entre les mains du frère du roi martyr ; l'évêque apostat fut caution du serment. »
Autour du film
- La scène du film doit se dérouler dans l'hôtel particulier de Talleyrand, l'Hôtel de Saint-Florentin, or cet hôtel était à l'époque le siège du Consulat des États-Unis qui a refusé le tournage. Le film a donc été tourné dans l'hôtel de Monaco qui est le siège de l'ambassade de Pologne situé, pour l'anecdote, au numéro 1 de la rue Talleyrand dans le 7e arrondissement de Paris.
- Un anachronisme apparaît dans le film : le titre de duchesse de Dino n'a été accordé à la princesse de Courlande et à son époux que le 2 décembre 1817 alors que la scène se déroule dans la nuit du 6 au 7 juillet 1815.
- Claude Rich sera récompensé par le César du meilleur acteur en 1993 pour son interprétation de Talleyrand.
- Le fils de Claude Brasseur, Alexandre Brasseur, fait une apparition dans le rôle d'un badaud en début de film. Son interlocuteur est le comédien Didier Cauchy que l'on peut voir depuis 1999 dans la série télévisée française La Crim'.
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