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Le Philosophe sans le savoir
Le Philosophe
sans le savoirÉdition princeps
Auteur Michel-Jean Sedaine Genre Comédie Pays d'origine France Lieu de parution Paris Éditeur Claude Hérissant Date de parution 1766 Le Philosophe sans le savoir est une comédie[1] en 5 actes et en prose de Michel-Jean Sedaine, représentée pour la première fois sur le Théâtre de la rue des Fossés Saint-Germain le 2 décembre 1765.
Sommaire
Histoire
La pièce eut, au départ, des difficultés avec la censure qui y vit une apologie du duel[2]. En réalité, le philosophe sans le savoir, M. Vanderk, condamne cette pratique qu’il qualifie de « préjugé funeste » et d’« abus cruel » et approuve les lois édictées contre elle, qu’il estime « sages mais insuffisantes » (acte III, scène 12) tandis que les deux jeunes duellistes se réconcilient à la fin en mesurant la sottise de leur comportement. Mais il est vrai aussi que M. Vanderk estime, dans la pièce, que dès lors que son fils s’est engagé à se battre, il n’est plus possible de reculer sans déshonneur, ce qui pouvait expliquer l’attitude de la censure.
Alors que l’œuvre devait être représentée à la Comédie-Française le 21 octobre 1765, Sedaine fut mis en demeure de modifier son texte. Après avoir longtemps résisté, il dut céder et le lieutenant général de police, Antoine de Sartine, vint en personne assister à une répétition pour s’assurer des changements et vérifier que la représentation pouvait être autorisée. La pièce fut ensuite imprimée avec ces changements au début de 1766. Mais l’auteur, qui jugeait que le texte ainsi amendé avait perdu de sa force et ne s’en consolait pas, fit imprimer un appendice clandestin qui fut glissé dans quelques exemplaires et permit aux lecteurs de rétablir la version originale.
Ces altérations n’avaient pas empêché le succès de la pièce qui, après quelques incertitudes, fut triomphal. L’ouvrage fut encensé par les Philosophes, et particulièrement par Diderot et Grimm.
Analyse
Le succès remporté par Le Philosophe sans le savoir tient moins aux idées développées qu’à la nouveauté de la forme.
Le fond est en effet assez mince. La pièce, comme le souligna son auteur, pouvait certes avoir pour conséquence de réhabiliter le terme Philosophe, fort décrié depuis la pièce de Charles Palissot de Montenoy, Les Philosophes, représentée en 1760. Pour le reste, on y trouve une apologie du commerce (Acte II, scène 4) et un certain esprit égalitaire, au nom de l’idée que la noblesse d’âme n’est pas le monopole d’une classe.
En revanche, la forme frappa les contemporains comme la parfaite réalisation de l’idéal dramatique énoncé par Diderot et imparfaitement atteint par celui-ci dans Le Père de famille[3] : celui d’un théâtre intimiste, dans lequel le spectateur a le sentiment d’être de plain-pied avec la vie d’une famille.
Postérité critique
La pièce a été extrêmement admirée au XIXe siècle. Théophile Gautier appela Sedaine « le Greuze du théâtre »[4] tandis que Victor Hugo n’hésita pas à le rapprocher d’Eschyle[5]. George Sand composa une suite du Philosophe sans le savoir intitulée Le Mariage de Victorine.
Notes
- ↑ C’est du moins ainsi qu’elle est donnée dans les éditions du XVIIIe siècle. Au XIXe siècle, elle fut plus fréquemment présentée comme un drame.
- ↑ À l’origine, la pièce s’intitulait le Duel.
- ↑ Diderot écrivit à Grimm au lendemain de la première : « Il n’y a personne au monde à qui [cette pièce] dût faire plus de mal qu’à moi, car cet homme me coupe l’herbe sous les pieds. »
- ↑ Moniteur universel, 9 mars 1863
- ↑ « C’est une étrange forme d’art que le drame. Son diamètre va des Sept Chefs devant Thèbes au Philosophe sans le savoir » (William Shakespeare)
Liens externes
- Le Philosophe sans le savoir : Texte intégral sur la bibliothèque numérique Gallica
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