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Le Patriarche
Le Patriarche est une association destinée à soigner les personnes toxicomanes dans des lieux de vie communautaire, fondée le 2 mai 1974, par Lucien Engelmajer au lieu-dit La Boëre à Saint-Paul-sur-Save. L'association est signalée comme secte dans un rapport de 1995 établi par une commission de l'Assemblée nationale[1].
Sommaire
Historique
L'association Le Patriarche est fondée le 2 mai 1974 par Lucien Engelmajer afin de mettre en place un lieu d'aide pour toxicomanes. Elle démarre avec pour membres une douzaine de jeunes « patients ». Le nom de l'association est une référence au surnom de Joseph Engelmajer, qui lui vient d'un groupe de poésie qu'il avait fondé précédemment avec Gilbert Baqué. Le professeur Claude Olievenstein lui apporte son soutien et participe activement à la création de l'association.
En France, les structures publiques de prise en charge des toxicomanes sont alors peu développées. Les traitements de substitution aux opiacés n'existent pas, alors que la demande de soins, elle, est forte. Au début des années 80, le besoin augmente encore avec l'émergence de l'épidémie de sida. L'association connaît un important développement d'abord en France, puis dans le monde. Plus de 300 centres ouvrent dans dix-sept pays[2]. Elle bénéficie de financements institutionnels à la fois importants en chiffre mais modestes en rapport au nombre de résidents (100 lits financés pour environ 6 000 résidents).
1983 voit l'ouverture d' « Espaces de santé pour les séropositifs » et la création de deux associations pour les malades (ADDEPOS, Association des Droits et Devoirs des Positifs et Porteurs du virus du Sida), et pour les chercheurs et soignants (IDRET, Institut de Documentation et de Recherche Européenne pour la Toxicomanie). Le développement est rapide en Espagne et dans de nombreux pays, du fait de l'offre d'accueil et de prise en charge immédiate dans les structures de l'association de toxicomanes de plus en plus nombreux pour lesquels manquent les centres de cure et postcure. Le taux de réussite de 41 % peut être considéré comme important dans le domaine de la toxicomanie (80 % pour les séjours de deux ans et plus).
Cependant, l'association est présentée comme étant sectaire par plusieurs rapports parlementaires ainsi que par des associations anti-sectes. Le charismatique fondateur de l'association est accusé de malversations et violences sur des résidents. En 1998, Engelmajer est contraint à la démission par le conseil d'administration. L'association abandonne alors toute référence à son créateur et prend le nom de Dianova sauf en Italie. Fin 2006, le tribunal correctionnel de Toulouse le juge par défaut alors qu'il est en fuite au Belize. Reconnu coupable d'abus de biens sociaux et d'emploi de travailleurs clandestins, il est condamné à cinq ans de prison. Il était aussi visé par deux mandats internationaux dont un pour "viols et tentatives de viol sur mineurs de moins de 15 ans"[3]. Lucien Engelmajer est décédé le 30 août 2007 à Belize.
Notes et références
- ↑ Le Patriarche est cité par une commission de l'Assemblée Nationale dans le rapport de 1995 sur les sectes
- ↑ Gilbert Laval. Insaisissable Patriarche. Libération, 8 novembre 2006.
- ↑ [1] Le Nouvel Observateur
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (fr) Engelmajer
- (fr) La Vérité sur Le Patriarche pour Salvador Arcas (Ancien responsable des associations de Lucien Engelmajer
Bibliographie
- Henry Vergne (ancien responsable de l'association le Patriarche), Moi, psychopathe schizophrène toxico suicidaire ?, éditions Axone, 2008 (ISBN 978-1-40925-338-X)
Récit autobiographique d'une errance qu'une rencontre avec Le Patriarche arrêtera.
Catégorie : Association ou organisme lié à la toxicomanie
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