- Le Jeu de Robin et Marion
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Le Jeu de Robin et Marion est une pièce de théâtre entrecoupée de chansons écrite par le jongleur arrageois Adam de la Halle dans les années 1270 ou 1280. Il s'agit de l'une des onze pièces dramatiques du XIIIe siècle occidental qui nous soient parvenues.
Sommaire
Argument
Un chevalier, Aubert, rencontre Marion, une jeune femme bergère, au bord d'une forêt. Il tente de la séduire. Mais celle-ci, amoureuse de Robin, un paysan de son village, repousse ses avances. Tandis que le chevalier s'éclipse, Robin arrive, et les deux jeunes gens déjeunent sur l'herbe au bord de la foret.
Robin part ensuite chercher leurs amis au village, en vue de donner une fête champêtre. Le chevalier revient tandis que Marion est restée seule. Il l'enlève, mais devant la détermination de la jeune femme à ne pas se laisser séduire, il la laisse repartir, non sans avoir auparavant rossé Robin, qui est revenu entretemps.
Une fois le chevalier définitivement reparti, les villageois s'amusent à différents jeux, un moment interrompus par la nouvelle qu'un loup a dérobé une des brebis de Marion. Robin ramène l'animal endolori, et les jeux reprennent.
Éléments d'analyse
Le Jeu de Robin et Marion aurait été écrit par Adam de la Halle en Sicile, entre 1282 et 1284, donc après Le Jeu de la Feuillée (1276 environ), alors que le jongleur était entré au service du comte d'Artois. Mais certains spécialistes contestent cette postériorité du Jeu de Marion et de Robin, en lequel ils voient plutôt une préfiguration du chef d'œuvre d'Adam de la Halle[1].
La trame de la pièce trouve sa source dans deux traditions poétiques médiévales :
- la pastourelle, qui met en scène une bergère appelée par convention Marion en butte aux assiduités d'un chevalier qui entreprend de la séduire et qui parvient à ses fins ou bien en la séduisant, ou bien en la violant[2].
- La bergerie, genre lyrique qui chante les fêtes de villages, envisagées comme des imitations comiques des fêtes courtoises[3].
Les chansons qui rythment la pièce ne sont pas, pour la plupart d'entre elles, de la plume d'Adam de la Halle, mais des chansons connues du public de l'époque que l'auteur a sélectionnées pour les faire coller à l'argument de sa pièce[4].
Bibliographie
- Estelle Doulet, Valérie Méot-Bourquin, Danièle James-Raoul, Adam le Bossu / Jean Bodel, Atlande, 2008
- Jean Dufournet, Adam de la Halle à la recherche de lui-même ou le jeu dramatique de la feuillée, Honoré Champion, coll. « Essais sur le Moyen Âge », 2008
Liens externes
- Le Jeu de Robin et de Marion (texte et musique) (édition d'Olivier Bettens)
- Manuscrit du Jeu de Robin et Marion (132 enluminures sur 11 folios)
- Discographie du Jeu de Marion et Robin, commentée par Isabelle Ragnard (2009)
Notes et références
- C'est la cas notamment de Jean Dufournet, dans son article « Du Jeu de Robin et Marion au Jeu de la feuillée », recueilli dans son ouvrage Adam de la Halle à la recherche de lui-même ou le jeu dramatique de la feuillée, Honoré Champion, coll. « Essais sur le Moyen Âge », 2008, p.437-466.
- Jean Dufournet, introduction au Jeu de Robin et Marion, GF, Paris, 1989, p.13.
- Estelle Doulet, Valérie Méot-Bourquin, Danièle James-Raoul, Adam le Bossu / Jean Bodel, Atlande, 2008, p.60.
- Estelle Doulet, op. cit., p.61.
Catégories :- Pièce de théâtre française
- Pièce de théâtre du XIIIe siècle
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