- Le Clos Lucé
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Clos Lucé
Le Clos Lucé (appelé autrefois le Cloux ou le Clos) est un manoir situé sur les hauteurs d'Amboise dans la vallée de la Loire, en France. C'est là que Léonard de Vinci, invité par François Ier, passa ses dernières années, de 1516 à sa mort le 2 mai 1519. Le manoir et le château d'Amboise étaient, dit-on, reliés par un souterrain, pour permettre au souverain de rendre visite à l'homme de science en toute discrétion. Il a été inscrit à l'inventaire Mérimée comme Maison de Léonard de Vinci dans la liste de 1862[1].
Le Clos Lucé est aujourd'hui la propriété de la famille Saint Bris.
Sommaire
Histoire du Clos-Lucé
Du Moyen-Âge à la Renaissance
Le Chastelet du Cloux était un ancien fief relevant du château d'Amboise.[2] La terre de Lucé a été annexée au clos dès le XIVe siècle. Par acte du 26 octobre 1460, Pierre du Perche céda à Marc Rabouin le lieu du Cloux et reçut en échange la Grange-aux-Lombards. Ce domaine passa peu de temps après aux mains des religieuses du prieuré de Moncé, qui le vendirent, par acte du 26 mai 1471, à Étienne le Loup, maître d’hôtel et premier huissier d'armes,[3] puis conseiller du roi Louis XI et bailli d’Amboise. Les batiments tombant en ruine , c'est lui qui donna au Clos Lucé son aspect actuel, avec « sa tour carrée, sa guette, reliée à l'aile droite du bâtiment par une galerie couverte, (...) ses murs bientôt percés de fenêtres gothiques[4] » Le 22 novembre 1490, Charles VIII racheta le Clos Lucé à Etienne Le Loup pour la somme de 3500 écus d’or. Il y fit construire la chapelle. Son épouse, Anne de Bretagne y vécut jusqu'à son départ pour Blois. Charles IV d'Alençon et Marguerite de Valois s'y installèrent en 1509. En 1515, le duc d'Alençon vendit le Clos Lucé à la mère de François Ier, Louise de Savoie.
Léonard de Vinci au Clos Lucé
En 1516, Léonard de Vinci quitta Rome, accompagné de Francesco Melzi, Salai, et de son serviteur, Batista de Vilanis pour venir vivre en France, acceptant ainsi l'hospitalité de François Ier. Le roi mit à sa disposition le manoir du Clos Lucé. Le 15 octobre 1517, Léonard de Vinci reçut la visite du cardinal Louis d'Aragon[5]. Son secrétaire Antonio de Beatis, décrit dans son Itinerario, « messer Léonard de Vinci, vieux de plus de 70 ans, excellentissime peintre de notre époque, qui montra trois tableaux à Notre Seigneurie, un d'une Dame florentine, faite au naturel, à la demande de feu le Magnifique Julien II, un autre de saint Jean-Baptiste jeune, et une Vierge à l'Enfant, qui sont sur les genoux de sainte Anne ; les trois sont d'une rare perfection. Il est vrai qu'en raison d'une paralysie de la main droite, on ne peut plus attendre de chef-d'œuvre de sa part[6].» Le 19 juin 1518, une fête fut organisé au Clos-Lucé, reprenant certaines des idées que Léonard de Vinci avait utilisées pour la Fête du Paradis à Milan, le 13 janvier 1490[7]. Un chapiteau fut monté et une toile peinte en bleu fut dressée, figurant les planètes, le soleil, la lune et les douze signes du zodiaque. Léonard de Vinci mourut au Clos Lucé le 2 mai 1519.
De la Renaissance à nos jours
Louise de Savoie reprit alors possession des lieux. Philibert Babou de la Bourdaisière et son épouse, surnommée la belle Babou (une des favorites de François Ier), y résidèrent à partir de 1523. Michel de Gast, qui était devenu gouverneur d'Amboise grâce à la faveur d'Henri III, devint le propriétaire du domaine du Clos Lucé en 1583. Le château revint ensuite dans la Maison d'Amboise en 1636, par le mariage d'Antoine d'Amboise avec la petite-fille de Michel de Gast. Il resta dans la famille d'Amboise jusqu’en 1832. Le manoir devint alors la propriété de la famille Saint Bris. Le comte Hubert Saint Bris (le père de Gonzague Saint Bris) décida de l’ouvrir au public en 1954[8].
Le château
Le château est situé à l’intérieur d’un parc traversé par l’Amasse, un affluent de la Loire. La façade, en briques roses et pierres blanches n’a pratiquement pas été modifiée depuis la Renaissance. Au sous-sol, on peut découvrir une belle collection de quarante maquettes réalisées d'après les dessins de Léonard de Vinci. On y voit notamment un char d'assaut, un pont transbordeur, une excavatrice, un planeur ou l'ancêtre de l'hélicoptère. La chambre où mourut Léonard de Vinci se trouve au premier étage. La cheminée Renaissance est décorée aux armes de France.
Le parc
Un parcours culturel a été mis en place dans le parc du manoir. Il s‘articule autour de cinq thèmes : la lumière des visages, la beauté des corps, la mécanique de la vie, les intuitions techniques, et la cité idéale. Il comprend des bornes sonores, des toiles translucides représentant des croquis ou des détails de tableaux de Léonard de Vinci, et des machines géantes inspirées de ses croquis : char d’assaut, hélicoptère, pont transbordeur, bateau à aube, vis d’Archimède, canon à tir en éventail.
Voir aussi
Liens externes
Notes et références
- ↑ Site base Mérimée.
- ↑ A foi et hommage-lige et un épervier par an!
- ↑ J-X Carré de Busserole, Dictionnaire Géographique Historique et Biographique d'Indre et Loire et de l'ancienne province de Touraine, Tome 2, 1882, p. 325
- ↑ Marguerite Coleman, Histoire du Clos-Lucé, Tours, 1937.
- ↑ Sur Louis d'Aragon : André Chastel, Le Cardinal Louis d'Aragon, un voyageur princier de la Renaissance, Fayard, 1986.
- ↑ Le manuscrit de l' Itinerario se trouve à la Bibliothèque Vittorio Emmanuelle III de Naples. Il y est conservé sous la côte ms. XF28.
- ↑ Lettre de Galeazzo Visconti à Francesco Gonzaga
- ↑ Gonzague Saint Bris, Léonard de Vinci ou le génie du roi au Clos Lucé, Editions CLD, 2005.
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