- Francesco Melzi
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Francesco Melzi (v. 1491 – 1570) est un peintre italien de la Renaissance, élève et compagnon de Léonard de Vinci.
Sommaire
Biographie
Le disciple de Léonard de Vinci
Giovanni Francesco Melzi est issu d’une famille de la noblesse milanaise. Son père est sénateur de Milan, et sert comme capitaine de l’armée de Louis XII[1]. Il entre dans l’atelier de Léonard de Vinci vers 1508 et l’accompagne lorsqu’il est appelé à Rome par Julien de Medicis. Léonard note au début du carnet F: « Je quitte Milan pour Rome, le 24 septembre avec Giovanni Francesco (Melzi), Salai, Lorenzo et Fanfoia[2]. »
Léonard est aussi invité dans la propriété familiale, la villa Melzi, à Vaprio d'Adda. Il y réfléchit à des travaux d‘agrandissement, comme le montrent les croquis 225 r-a et 283 r-e du Codex Atlanticus, que l'on date de 1513[3].
Melzi suit Salai, Léonard et son serviteur, Battista da Villanis en France en 1516. On sait par un document conservé dans les archives nationales[4] qu’il reçoit du roi François Ier une pension de 800 écus pour deux années (1517 et 1518) : « A mes. Francisque de Melce, ytalien gentilhomme qui se tient avec le dit Me Lyenard, 800 ecus pour 2 ans. »Le 2 mai 1519, Léonard meurt au Clos Lucé. Par le testament du 23 avril 1519[5], Melzi hérite d'une partie de ses biens[6].
Il écrit également aux demi-frères de Léonard pour leur apprendre la nouvelle. Il reste un temps en France, puisqu’un document indique que, le 20 août 1519, il est toujours à Amboise, pensionné par le roi. Il retourne en Italie sans doute vers 1520 ou 1521.
Le retour à Vaprio d’Adda
Melzi emporte avec lui les manuscrits de Léonard de Vinci. qu’il conserve dans la villa familiale, à Vaprio d’Adda. Il s’efforce alors de tirer de ces manuscrits le Traité de la peinture (Trattato della Pittura) que Léonard avait projeté toute sa vie d’écrire. Pour cela il les dote de sigles alphabétiques, note d’un petit cercle chacun des passages qui lui semblent susceptibles d’y figurer, puis écrit « rien sur la peinture » sur les pages qu‘il juge sans rapport avec son projet, et engage deux scribes chargés de les recopier. Ce travail « très avancé, mais inachevé »[7] entre à la Bibliothèque des ducs d’Urbino puis au Vatican, lorsque celui-ci acquiert le duché en 1626 (sous la référence Codex Urbinas latinus 1270).
En 1523, Alberto Bendadeo écrit au duc d’Este, que Melzi possède « tels de ses carnets qui traitent d’anatomie et maintes autres belles choses. »
En 1566, Vasari rencontre Melzi : « Un bon nombre de ces feuillets d’anatomie humaine se trouvent chez messire Francesco Melzi, gentilhomme milanais qui, du temps de Léonard était un bel adolescent, très cher au maître, et aujourd’hui un noble et beau vieillard. » [8] Melzi meurt en 1570, laissant un fils, Orazio, né de son mariage avec Angiola Landriani (qui dispersera les manuscrits de Léonard).Œuvres
Le corpus des peintures de Melzi est particulièrement difficile à reconstituer, faute de documents. Depuis les recherches de Wilhelm Suida[9], on s’accorde à lui attribuer trois tableaux, le Jeune homme au perroquet de la collection Gallarati Scotti, le Vertumne et Pomone du Staatliche Museum de Berlin, et la Flore du musée de l’Ermitage à Saint-Pétersbourg[10].
Le Jeune Homme au perroquet, collection Gallarati Scotti
C’est le seul tableau de Melzi qui soit à la fois signé et daté (1525).
Vertumne et Pomone, Staatliche Museum de Berlin
Huile sur bois, 185 x 134 cm.
Giovanni Paolo Lomazzo parle bien d’une Pomone peinte par Léonard de Vinci, mais sa description, « par Léonard, la riante Pomone, dont un côté est couvert de trois voiles, ce qui est très difficile dans cet art» (Di Leonardo è la ridente Pomona da una parte coperta da tre veli che è cosa difficilissima in quest' arte)[11] ne correspond pas au tableau de Berlin.
La représentation de l’orme et de la vigne par Melzi est fidèle au mythe, tel que le rapporte Ovide dans les Métamorphoses. Vertumne séduit la nymphe solitaire Pomone, en prenant les traits d’une vieille femme, et se sert d’un orme auquel des grappes de vigne « faisaient une éclatante parure » pour lui vanter les vertus de l’amour.Flore, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg
Bois transposé sur toile, 76 x 53 cm.
Abraham Bosse cite une Flore attribuée à Léonard de Vinci parmi les collections de Marie de Médicis. C’est sans doute le même tableau que celui de Saint-Pétersbourg. Flore est la divinité des fleurs et du printemps. Le tableau est aussi appelé Colombine à cause de la fleur d’ancolie ( colombine signifiant ancolie en anglais), symbole de fertilité que le personnage tient entre ses mains[12].Dessins
Le seul dessin autographe de Melzi est une sanguine conservée à la pinacothèque Ambrosienne, signée et datée du 14 août 1510. D’après Martin Kemp et Michaël Kwakkelstein[13], Melzi a pris comme modèle un buste aujourd’hui perdu de Giovanni Francesco Rustici, une ébauche de son Lévite chauve de la Prédication de saint Jean-Baptiste, réalisée pour le Baptistère de Florence (1509).
Notes et références
- Serge Bramly, Léonard de Vinci, 1998, p.403.
- Léonard de Vinci, Ms F, r1.
- Carlo Pedretti, the Villa Melzi, in The Royal Castle at Romorantin, Cambridge, Massachusetts, 1972.
- Archives Nationales, dossier KK 289.
- L‘original du testament de Léonard est perdu, nous le connaissons par une copie faite par Venanzio de Pagave, conservée à la Bibliothèque Melzi de Milan.
- Gallica Histoire de la peinture en Italie. Tome premier / Stendhal ; [établissement du texte et préf. par Henri Martineau]. Editeur : Le divan (). 1929 in page 311. Bibliothèque Nationale de France : « Par son testament (fait au Cloux près d’Amboise), il donne tous ses livres, instruments et dessins à François de Melzi ; il donne à Baptiste de Villanis, suo servitore, c’est-à-dire son domestique, la moitié de la vigne qu’il possède hors des murs de Milan, et l’autre moitié à Salaï, aussi suo servitore, le tout en récompense des bons et agréables services que lesdits de Villanis et Salaï lui ont rendus. Enfin il laisse à de Villanis la propriété de l’eau qui lui avait été donnée par le roi Louis XII.»
- André Chastel, préface au Traité de la Peinture de Léonard de Vinci, Berger-Levrault, 1987
- Vasari, Le Vite de' più eccellenti pittori, scultori e architettori, 1550 puis 1568 (édition française sous la direction d’André Chastel, Berger-Levault, 1983).
- Wilhelm Suida,Leonardo und sein Kreis, Munich, 1929.
- L’attribution de la Vierge à l’Enfant et l’agneau du Musée Brera de Milan à Melzi a été abandonnée par la critique contemporaine.
- Giovanni Paolo Lomazzo, Idea del Tiempo della Pittura, 1590, Milan
- Cécile Scaillierez, la Joconde, rmn, p.30-31
- cités par Françoise Viatte dans le Catologue de l’Exposition Léonard de Vinci, Dessins et manuscrits , rmn 2003, p.360 - 362.
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