Le Chien et le Chat

Le Chien et le Chat
Signature dHébert.

Le Chien et le Chat est un périodique publié en 1790 par Jacques René Hébert.

Daprès un prospectus inséré dans le no 2, le journal quHébert entreprit de fonder immédiatement après le Petit Carême de labbé Maury et pendant le mois davril de lannée 1790, devait paraitre deux fois par semaine et donner trente feuilles par trimestre avec une belle gravure. En réalité, il ne connut que quatre numéros, dont trois parurent au mois davril, et le quatrième, le dernier, ne fut imprimé que vers le mois de juillet.

Le nom inhabituel de ce journal sexplique par le rôle que cette feuille était destinée à remplir vis-à-vis du journal royaliste Les Actes des Apôtres : il sagissait, en effet, de créer à ce dernier une concurrence patriote en imitant son genre et en le combattant à outrance. Pour ce, on faisait appel au concours littéraire des partisans de la Révolution et des anecdotes satiriques ou des manifestations poétiques, qui venaient se mêler à la prose darticles de fond rédigés de préférence sous forme dialoguée, étaient volontiers acceptées. À la prose, se joignaient des vers dont Hébert semble avoir été très fier, car il les fit imprimer une seconde fois dans un autre ouvrage, en prenant la précaution très particulière, malgré lanonyme quil gardait à cette époque, den nommer lauteur.

Les deux premiers numéros conservèrent fidèlement le titre primitif du journal, sauf quelques variations dans le sous-titre. Le no 1, intitulé le Chien et le Chat ou les Deux Mirabeau, avec lépigraphe : « Romains contre Romains, parents contre parents », mettait le grand Mirabeau en présence de son frère, le vicomte Mirabeau-Tonneau, aux opinions ultraroyalistes bien connues : tous les deux dialoguaient sur les effets de la Révolution. Il mentionne les désordres survenus le 13 avril à la sortie de lAssemblée nationale et qui mirent le vicomte de Mirabeau et labbé Maury un instant en péril.

Le no 2, appelé le Chien et le Chat ou M. Gérard et Cazalès, avec lépigraphe : « Lintérêt est ton dieu et le mien est léquité », contenait également une controverse entre Gérard et Cazalès sur les derniers évènements politiques.

Avec le no 3 apparut un titre nouveau : le Gardien des Capucins ou lApôtre de la liberté, qui était une allusion aux troubles dont le couvent des Capucins venait dêtre le théâtre. Il contenait un dialogue entre larchevêque dAix et le curé Dominique Dillon. Il contient une épigramme commençant par le vers : Cazalès laboyeur et Mirabeau livrogne, qui est reproduite dans le no 113 de lObservateur, de Feydel, du 27 avril 1790[1]. Le journal fut alors interrompu, Hébert étant tombé malade.

Revenu à la santé, Hébert essaya un quatrième numéro appelé le Chien et le Chat ou labbé Grégoire et labbé Maury, avec cette épigraphe : « Lun vit pour éclairer les hommes, lautre pour les égarer », dans lequel il promettait à ses lecteurs de conserver dorénavant le titre primitif, momentanément abandonné dans le Gardien des Capucins, de paraitre avec plus de régularité et enfin consentait une diminution du prix de labonnement. Malgré ces concessions et ces promesses, ce quatrième numéro fut le dernier.

Le Chien et le Chat envisageait les questions politiques du temps au point de vue des principes et abordait, comme dans le parallèle entre Montesquieu et Rousseau, les problèmes les plus élevés dorganisation sociale. Il échoua pourtant en dépit de son ton décent et de son style convenable.

Eugène Hatin a considéré comme très incertaine lattribution du Chien et Chat à Hébert. On a même attribué ce journal à Mirabeau, cest dire assez quil nétait pas dénué de mérite, mais lattribution à Hébert de ces divers écrits semble incontestable car ce dernier fit à cet égard une déclaration positive et non démentie dans sa réponse à Camille Desmoulins : « Jai fait pleuvoir des milliers de brocards contre les aristocrates. On na pas oublié le Petit Carême de labbé Maury, sa Vie Privée, le Chien et le Chat et une infinité dopuscules patriotiques que je faisais avec » mes amis[2]. » En outre, dans le Père Duchesne, qui lui appartient dune façon certaine, il a réédité les pièces de vers déjà parues dans le Chien et le Chat, publication alors tombée dans loubli le plus complet, dont seul Hébert pouvait seul se rappeler, corrobore pleinement la déclaration contenue dans la réponse à Desmoulins et justifie entièrement sa revendication de paternité.

Notes

  1. Des relations suivies paraissent avoir existé entre Hébert et lObservateur, qui signalait lapparition de la Lanterne magique. Certains y ont vu lexistence possible de sa collaboration à cette feuille.
  2. J.-R. Hébert... À Camille Desmoulins et Cie.

Sources

  • Mémoires de la Société historique, littéraire et scientifique du Cher, Bourges, Soumard-Berneau, Just-Bernard ; Paris, Dumoulin, 4e série, 4e vol., 1888, p. 43.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Le Chien et le Chat de Wikipédia en français (auteurs)

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