- Lautar
-
Lăutari
Pour les articles homonymes, voir Lăutari (homonymie).Les Lăutari ou Lautari sont des musiciens traditionnels de Roumanie. La plupart sont des Tsiganes, mais pas tous : par exemple, dans le Maramureş, une bonne partie d'entre eux sont roumains ; en Moldavie, de plus en plus de Roumains concurrencent les Tsiganes, etc.
Les lautari forment des groupes de quatre à dix musiciens.
- Dans le sud du pays, ces groupes — appelés taraf — sont habituellement constitués de : cymbalum, violon, accordéon, contrebasse et (plus récemment), synthétiseur et batterie.
- En Moldavie, la formation de choix est la fanfare (appelée fanfara). Plus récemment, des ensembles amplifiés (appelés orchestre) y ont également fait leur apparition. Les instruments à vent prédominent dans ces derniers, avec une préférence marquée pour le saxophone.
- Dans le Maramureş, on parle surtout du ceteraş (le violoniste), étant sous-entendu qu'il est accompagné, en principe d'une zongoră (sorte de guitare en accord ouvert) et d'une dobă (grosse caisse à cymbale).
- Dans la plaine de Transylvanie, le violon soliste est accompagné d'un braci (ou bratsch) et d'une contrebasse, et dans la vallée du Bihor, il est fréquent que le violon à pavillon soit utilisé.
On rencontre également d'autres instruments traditionnels :
Les lăutari vivent à la campagne mais aussi dans les quartiers populaires des grandes villes. Souvent les hommes d'une famille élargie jouent ensemble. Il y a aussi des femmes, surtout des chanteuses, mais elles sont vraiment peu nombreuses.Les lăutari jouent un rôle important dans la culture rurale roumaine. Ils sont indispensables pour les occasions spéciales (comme les mariages), mais si les moyens financiers le permettent, on les fait aussi venir pour les fêtes de moindre envergure (les baptêmes, les enterrements, les fêtes de saint-patron, etc.). Les lăutari structurent les mariages paysans par leur musique mais il n'est pas rare qu'ils guident également les rites de la cérémonie. Depuis la fin du XIXe siècle, bien avant les débuts des enregistrements sonores, les lăutari maintiennent en vie de nombreux genres de la musique roumaine (pas tous d'origine tsigane) qui n'auraient pas survécu sans eux. La plupart de leurs textes sont en roumain, mais certains sont en romani, la langue des Tsiganes.
Petite bibliographie
- Margaret H. Beissinger : « Occupation and Ethnicity : Constructing Identity among Professional Romani (Gypsy) Musicians in Romania. », Slavic Review, Vol. 60, No. 1, Spring 2001, pp. 24-49.
- Bernard Lortat-Jacob : Musiques en fête, Société d'ethnologie, coll Hommes et Musiques, Paris, 1994. Comparaison des fêtes du Haut-Atlas, de Sardaigne et de Roumanie.
- Speranţa Rădulescu : « La formation du Lautar roumain », Cahier de musiques traditionnelles, vol 1, 1988, Genève, pp. 87-99.
- Portail des musiques du monde
- Portail de la Roumanie
Catégories : Musique tzigane | Musique roumaine
Wikimedia Foundation. 2010.