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Jean Henri, dit Latude
Jean Henry, dit Danry, dit Masers de Latude, est un prisonnier français, célèbre par ses nombreuses évasions.
Né en 1725 à Montagnac dans le Languedoc, de père inconnu et de mère bourgeoise, le jeune homme est d’abord garçon chirurgien dans les armées du roi. Après avoir servi dans la guerre de succession d’Autriche comme garçon chirurgien, il mène une vie dissipée à Paris.
Pour se mettre en valeur et obtenir les faveurs de la Pompadour, il invente un faux complot dirigé contre elle : il prépare un paquet piégé qu’il lui fait parvenir, puis la prévient au dernier moment, espérant ainsi recevoir une belle récompense. Malheureusement les choses tournent mal. La police prend l’affaire très au sérieux et s’efforce en vain de déjouer une conspiration qui n’existe pas.
Au lieu d’avouer tout bêtement cette escroquerie, le jeune homme persiste dans ses mensonges. Il est envoyé à la Bastille en mai 1749, puis transféré à la forteresse de Vincennes d’où il s’échappe l’année suivante. Au total, il réussit trois évasions (dont la plus fameuse, de la Bastille, en passant par la cheminée et en se laissant glisser avec un complice grâce à une échelle fabriquée avec des chemises).
Mais il est toujours ramené et son cas s’aggrave donc à chaque reprise. Comme le voulait le règlement, il fut à plusieurs reprises descendu aux cachots, réservés aux prisonniers insubordonnés.
En 1775, il réussit à apitoyer Malesherbes qui l’envoie à Charenton, puis le fait relâcher deux ans plus tard, avec obligation de s’éloigner de Paris. Naturellement Latude n’en fait qu’à sa tête et reste dans la capitale. Une certaine Mme Legros s’intéresse à lui. Se posant dès lors comme victime du despotisme et de La Pompadour, exploitant ses nombreuses années de détention, il réussit à attirer l’attention sur son affaire, se faisant passer pour le fils d’un gentilhomme, le marquis de La Tude.
Lors de la prise de la Bastille, il récupère l’échelle et l’offre en grande pompe à l’Hôtel de Ville (elle est conservée au Musée Carnavalet).
L’œuvre principale de Latude, écrite avec la collaboration d’un avocat du nom de Thiry est Le Despotisme dévoilé, ou Mémoires de Henri Masers de la Tude, détenu pendant trente-cinq ans dans les diverses prisons d'État (Amsterdam, 1787, ed. Paris, 1889). Bourrée d’inexactitudes et d’exagérations, elle connut une grande vogue pendant la Révolution.
Sous la Convention, il obtient des dommages-intérêts que durent payer les héritiers de la Pompadour. Il meurt dans la misère en 1805.
Sommaire
Iconographie
- Il fut peint par Antoine Vestier, tableau conservé au musée Carnavalet, c'est l'œuvre reproduite en noir et blanc en couverture de l'ouvrage de Funck Brentano.
Bibliographie
- André Nos, Jean-Henri Masers de Latude 1725-1805 ou Le fou de la liberté, Pézenas, 1994.
- Claude Quetel, Les Évasions de Latude, Coll. L'Histoire à la Une, Paris, Denoël, 1986.
Filmographie
- Dans Si Paris nous était conté de Sacha Guitry, Robert Lamoureux joue Latude qui est emprisonné avec Antoine Allègre joué par Louis de Funès.
Liens externes
- Mémoires authentiques de Latude avec en introduction la Vie de Latude par l'historien Funck-Brentano (sur gallica).
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