La rumeur (film)

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La Rumeur
Image associée au film
Une vilaine rumeur peut-elle détruire ce qui est beau ?
Shirley MacLaine et Audrey Hepburn

Titre original The Children’s Hour
Réalisation William Wyler
Acteurs principaux Audrey Hepburn (Karen)
Shirley MacLaine (Martha)
James Garner (docteur Joe Cardin)Miriam Hopkins (Lily Mortar)
Fay Bainter (Amelia Tilford)
Scénario John Michael Hayes et adaptation de Lillian Hellman d’après sa pièce, The Children’s Hour
Musique Alex North
Décors Fernando Carrere
Edward G. Boyle
Costumes Dorothy Jeakins
Photographie Franz F. Planer
Montage Robert Swink
Production William Wyler
Société de production Mirisch Corporation
Société de distribution United Artists
Format Noir et blanc
1:66.1
Monophonique (Westrex Recording System)
35 mm
Genre Drame
Durée 103 min
Sortie 19 décembre 1961 Drapeau des États-Unis
Langue(s) originale(s) anglais
Pays d’origine États-Unis États-Unis
Principale(s) récompense(s) Drapeau des États-Unis Laurel Awards 1962 :

Shirley MacLaine, Golden Laurel Meilleur rôle féminin dramatique
Fay Bainter, 2e place du Golden Laurel du Meilleur second rôle féminin dramatique

La Rumeur (The Children’s Hour) est un film américain réalisé par William Wyler et sorti en 1961.

Sommaire

Synopsis

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Dans une région huppée des États-Unis, Karen et Martha, deux amies de longue date (elles se sont connues lors de leurs études), réussissent, après des débuts difficiles, à rentabiliser leur pensionnat privé pour filles. Karen est fiancée au docteur Joe Cardin dont Martha est un peu jalouse. Les deux directrices surprennent fréquemment une de leurs petites pensionnaires, Mary Tilford, en train de mentir effrontément. Punie, et irritée contre ses professeurs, la fillette, soutenue par l’une de ses compagnes de chambrée, Rosalie, sur laquelle elle exerce un chantage après avoir découvert la kleptomanie de celle-ci, raconte à sa richissime grand-mère Amelia Tilford qu’elle a vu les deux directrices avoir des rapports inavouables. Comme une traînée de poudre, tous les parents retirent leurs enfants du pensionnat aussitôt déserté. Après un procès perdu, les deux jeunes femmes, dont la réputation est désormais détruite, sont encore confrontées à d’autres épreuves : le doute s’est installé dans l’esprit du fiancé de Karen et leurs fiançailles sont rompues tandis que Karen et Martha font l’objet d’un voyeurisme constant de la part de la gent masculine du coin. Dans leur isolement et sous cette pression, Martha commence à perdre pied et avoue à Karen qu’elle pense lui porter réellement depuis toujours cet amour interdit dont elles ont été accusées. Après que les mensonges de la fillette responsable de la rumeur ont été fortuitement découverts par sa mère et que sa grand-mère soit venue faire amende honorable, Martha se suicide après s'être culpabilisée. Karen mesure alors l’indéfectible affection que lui vouait son amie et réalise qu’elle aussi l’aimait sans doute plus que de raison. Après les obsèques et sans un regard pour ceux qui ont brisé son existence et celle de son amie, Karen s’en va sur les chemins avec de nouvelles vues sur le monde.

Thèmes et contexte

Ce film a été occulté depuis ses premières exploitations avec des critiques le qualifiant d’empesé et de démonstratif… Deuxième adaptation de la pièce de Lillian Hellman (après Ils étaient trois en 1936, toujours de Wyler), cette version souffre, selon Variety, d'être datée[1]. Audrey Hepburn sortait toute auréolée du récent et immense succès de Diamants sur canapé de Blake Edwards tandis que Shirley MacLaine avait été saluée pour sa précédente prestation dans La Garçonnière de Billy Wilder (1960).
Ce film en noir et blanc se déroule quasiment en intérieurs, ce qui confère une certaine austérité à une histoire déjà difficile à traiter [réf. nécessaire]. Mais l’action est constamment relancée par maints ressorts dramatiques en évitant manichéisme et grands numéros mélodramatiques d’acteurs qu’il aurait été tentant de déployer. Il y a beaucoup de gestes esquissés, de regards intenses et amoureux jamais explicités par des dialogues. Par moment, le film a des fulgurances de Nouvelle vague comme la scène de la révélation dans la voiture d’Amelia Tilford ou les gros plans hachés de Karen. La séquence du choc de « l’explication », où Karen est abasourdie et Martha interrogative, la première à l’extérieur et la seconde à l’intérieur, est une scène entièrement muette où les plans fixes rappellent ceux d’Antonioni dans son film La Nuit sorti au début de la même année. La réalisation et l’atmosphère sont plus british qu’américaines. À part Miriam Hopkins, qui reste hollywoodienne dans la composition de son personnage décalé, les actrices ont été justement appréciées. Bien sûr, en première ligne, Hepburn et MacLaine sont constamment remarquables mais il faut également mentionner la performance de Fay Bainter, sobrement Actors Studio. Quant aux gamines, on pourra préférer le jeu retenu de la britannique Veronica Cartwright alias « Rosalie » (et future « Lambert » d’Alien - Le huitième passager) à celui, très ostentatoire, de Karen Balkin, la « méchante Mary. »

Fiche technique

Distribution

  • Audrey Hepburn : Karen Wright
  • Shirley MacLaine : Martha Dobie
  • James Garner : le docteur Joe Cardin, le fiancé de Karen
  • Miriam Hopkins : Lily Mortar, la tante de Martha
  • Fay Bainter : Amelia Tilford, la riche grand-mère de Mary
  • Karen Balkin : Mary Tilford, la gamine menteuse
  • Veronica Cartwright : Rosalie, la gamine kleptomane victime du chantage de Mary
  • Sally Brophy : la mère de Rosalie
  • Mimi Gibson : Evelyn
  • Jered Barclay : le livreur

Distinctions

Autour du film

  • Shirley MacLaine, dans des mémoires,[2] considère que l’œuvre de Lillian Hellman a été trahie par le réalisateur William Wyler qui « pris de panique à l’idée d’avoir traité une histoire de lesbiennes, coupa toutes les scènes où l’on sentait l’amour de Martha pour Karen, par exemple quand elle repassait amoureusement ses vêtements, lui brossait les cheveux ou lui confectionnait des petits plats. » La plupart de ces scènes ont été restituées dans la version DVD 2004.

Vidéographie

Liens externes

(fr+en) La Rumeur (film) sur l’Internet Movie Database

Notes et références

  1. (en) « The Children's Hour », dans Variety, 13 décembre 1961 :
    « If there is a fault to be found with the new version, it is that the sophistication of the modern society makes the events... slightly less plausible in the 1961 setting into which it has been framed »
     
  2. Les Stars de ma vie, mémoires d'Hollywood (My Lucky Stars), Presses de la Cité, Collection Focus Document, Paris, 1996 (ISBN 9782258041899).
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