- La loi de la Jungle
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La Loi de la jungle
La Loi de la jungle est un film documentaire de Philippe Lafaix, sorti en 2003, d'une durée de 53 minutes.
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L'auteur expose par les témoignages filmés les séquelles environnementales et surtout psycho-sociales du développement rapide de l'orpaillage en Guyane française. Sur ce territoire européen d'Amérique latine ; le plus vaste, le plus riche en Biodiversité et le plus forestier des départements français, coexistent le riche centre spatial de Kourou, et une immense zone de non-droit qui semble gagner du terrain partout où l'orpaillage se propage.
Les trafics d'influence, d’or, d’armes, d'humains ou de drogues semblent ne pas susciter les réactions administratives qu'exigent la loi. Selon les témoignages de personnes filmées, les travailleurs clandestins, expulsés ou isolés sont surexploités et parfois violemment menacés, torturés ou tué, sans réaction appropriées des autorités. Des aventuriers sans scrupules constituent des entreprises parallèles, des milices qui terrorisent jusqu'à les torturer et tuer les ouvriers brésiliens, menacent les amérindiens, saccagent l'environnement qu'ils souillent de mercure et de leurs déchets.
Le film est illustré de nombreux témoignages d'orpailleurs, d'administratifs. On y voit que comme au temps du Far-ouest, mais dans la France d'aujourd'hui, la loi des armes règne : « La vie d’un homme, ça peut valoir 500 Francs, presque rien, une dispute, une bagarre, un contrat aussi, ça arrive... personne ne dit rien, par peur, parce qu’on sait que c’est un pistolero » confirme un fonctionnaire interrogé.
« Les ressortissants brésiliens en Guyane sont réduits, encore de nos jours, aux indignités du plus complet esclavage », écrivait le 17 mai 2002 au président français Jacques Chirac, le sénateur brésilien de l’Amapa, Gilvam Borges. Des milices armées illégales semblent pouvoir agir dans l'impunité. À qui profite ce système ? Et où va l’or ? se demandent certains témoins. Ce film révèle l’ampleur pathétique de cette tragédie écologique et humaine, car les indiens du fleuve commencent à développer les symptômes de la catastrophe de Minamata, qui a empoisonné des milliers de personnes au Japon ans les années 1950. Les amérindiens du fleuve sont victime d'un mercure des chercheurs d'or, dont l'administration ne les protège pas. Il n'y a pas de suivi écoépidémiologique depuis quelques études qui ont prouvé que les indiens wayana étaient déjà victimes d'intoxication chronique.Histoire du film
Bien que diffusé dans plusieurs pays hors de France et malgré plusieurs récompenses importantes (dont le Prix du documentaire au Festival international du film de l'environnement de Paris, et Prix du Meilleur film pour les droits de l'Homme au CinéEco au Portugal, prix du moyen métrage au FICA au Brésil, Goias, Prix du documentaire en Bulgarie), ce documentaire a été refusé durant plusieurs années par toutes les chaines de télévision française. Il a cependant été diffusé publiquement plus d'une centaine de fois, parfois suivi d'un débat avec l'auteur. Il a alors été unanimement salué par le public comme un document effroyable mais lucide et salutaire, car évocant une situation que l'on ne pensait plus possible en France. La presse lui a la plupart du temps fait un très bon écho, y compris en Guyane.
Diffusion parallèle...
A force d'être plébiscité sur l'Internet et refusé par les chaînes de télévision, ce film a acquis la réputation d'être un film censuré. Une version très compressée du film a été durant plusieurs années consultable sur l'Internet (sans qu'on puisse le télécharger). Aujourd'hui on peut le voir sur le site du réalisateur, Philippe Lafaix : http://www.dailymotion.com/philippelafeeSuites
Il semble que ce film ait aussi contribué à une prise de conscience de l’administration qui a tenté quelques actions de contrôle, opérations "coup de poing" avec reconduite aux frontières, tout en légalisant une partie de l’orpaillage, sans cependant de progrès significatifs à ce jour. Plusieurs des personnes évoquées dans le film pour leurs activités illégales ont été poursuivies et emprisonnées dans les années qui ont suivi.Le 22 mars 2005, Canal + a diffusé à 21h40 (rediffusé le 4 avril) un reportage de 90 minutes : COMMENT L’OR EMPOISONNE LA GUYANE réalisé sur le même thème, par Patrice Des Mazery et Philippe Lafaix.
Récompenses
- Prix du documentaire au Festival international du film de l'environnement de Paris
- Prix du Meilleur film pour les droits de l'Homme au CinéEco au Portugal
- Prix du moyen métrage au FICA au Brésil
- Prix du documentaire Bulgarie.
- Primé au Festival international du film sur l'environnement
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