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La Thébaïde (Racine)
Pour les articles homonymes, voir Thébaïde.La Thébaïde ou les Frères ennemis est une tragédie en cinq actes (comportant respectivement 6, 4, 6, 3 et 6 scènes) et en vers (1516 alexandrins) de Jean Racine (la première de l'auteur) représentée, sans grand succès, le 20 juin 1664 au Petit-Bourbon. Elle a pour sujet le combat et la mort des deux jeunes fils d'Œdipe, ainsi que celle d'Antigone. Ce sujet avait déjà occupé bien des auteurs avant Racine. Ainsi, ce jeune dramaturge encore assez inexpérimenté s'inspire notamment de : l'Antigone de Sophocle, des Phéniciennes d'Euripide, mais surtout de l' Antigone de Rotrou ainsi que de la facture des tragédies de Corneille. Il est également fort probable que pour cette première pièce, Molière, par qui la pièce devait être jouée, ait contribué à sa rédaction.
Étéocle et Polynice, les deux frères ennemis, se combattent avec fureur, malgré les supplications de leur mère Jocaste et de leur sœur Antigone, malgré le noble dévouement de leurs deux cousins, Ménécée et Hémon, fils de Créon. Tous ces personnages, sans exceptions sont tués, se tuent ou meurent de douleur au cours de la pièce. Leurs caractères sont encore assez faiblement dessinés : Étéocle et Polynice sont d'une violence monotone, Jocaste lasse par ses déclamations plus qu'elle ne touche, Créon est un traître bien noir et bien cynique. Pourtant les beaux vers ne sont pas rares dans cette pièce, qui fut le coup d'essai, encore hésitant, d'un grand poète.
Sommaire
Personnages
La scène est à Thèbes, dans une salle du palais royal.
- ÉTÉOCLE : roi de Thèbes.
- POLYNICE : frère d’Étéocle.
- JOCASTE : mère de ces deux princes et d’Antigone.
- ANTIGONE : sœur d’Étéocle et de Polynice.
- CRÉON : oncle des princes et de la princesse.
- HÉMON : fils de Créon, amant d’Antigone.
- OLYMPE : confidente de Jocaste.
- ATTALE : confident de Créon.
- UN SOLDAT de l'armée de Polynice.
- Gardes.
Analyse
La critique traditionelle voyait surtout dans La Thébaïde une oeuvre de jeunesse, avec peu de matière pour une interprétation approfondie. Cependant dans l'ouvrage-clé Sur Racine de 1963, Roland Barthes aborde la pièce avec l’esprit sérieux qu’il porte aux autres drames grecs de Racine, y compris les plus grands (Phèdre, Iphigénie).[1]
Depuis le travail de Barthes, la critique récente devient nettement plus généreuse, touchant par exemple sur les rapports de pouvoir qui structure la tragédie, et sur des problèmes de philosophie politique relatifs à la légitimité de l’État moderne.[2]
Références
Voir aussi
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